Crise politique, économique, sociale sanitaire en Italie

L’Italie entre les mains de Mario Draghi

13 février 2021

Mario Draghi est désormais le Premier ministre de l’Italie. Après s’être assuré une large majorité parlementaire, il a présenté son gouvernement qui doit sortir le pays de la crise politique et sanitaire due à la pandémie de Covid-19.

L’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) a été choisi par le président de la République, Sergio Mattarella, pour succéder à Giuseppe Conte. Ce dernier a été contraint de démissionner après l’éclatement de sa coalition. Segio Mattarella a choisi un homme de confiance pour le ministère-clé de l’Économie, Daniele Franco.

Ce dernier est considéré comme l’un des meilleurs experts des finances publiques d’Italie, et a fait l’essentiel de sa carrière au sein de la Banque d’Italie, dont Mario Draghi était gouverneur, jusqu’à en devenir le numéro deux début 2020.

Mario Draghi a décidé d’être dans la continuité du précédent gouvernement avec Luigi Di Maio, haut responsable du Mouvement populiste 5 Etoiles (M5S), au poste de ministre des Affaires étrangères, la technocrate Luciana Lamorgese au poste de ministre de l’Intérieur et Roberto Speranza, du petit parti de gauche LEU, au poste de ministre de la Santé.

Le nouveau chef du gouvernement a annoncé également la prochaine création d’un "super-ministère" de la Transition écologique qui sera dirigé par un physicien de renom, Roberto Cingolani, responsable depuis septembre 2019 de l’innovation technologique chez le géant italien de l’aéronautique Leonardo.

Mario Draghi, surnommé "Super Mario" pour son rôle dans la crise de la dette de la zone euro en 2012, prête serment ce 13 février, puis demandera la confiance du Parlement en début de semaine.

L’Italie approche de la barre des 100.000 morts dus au Covid, et a enregistré en 2020 l’une des pires chutes du PIB de la zone euro, avec un plongeon de 8,9%. La troisième économie de la zone euro compte beaucoup sur la manne de plus de 200 milliards de fonds européens, conditionnée à la présentation à Bruxelles d’ici fin avril d’un plan détaillé de dépenses.

"Mais il ne suffit pas de dépenser les fonds. La Commission européenne s’attend à ce que les dépenses aillent de pair avec les réformes", selon une analyse du Centre pour une réforme européenne (CER).

Le nouveau gouvernement devra se pencher sur l’accélération de la campagne vaccinale, car seulement 1,2 million d’Italiens sur 60 millions ont été vaccinés. Mario Draghi devra ensuite lancer de grands projets, comme "remédier à la lenteur de la justice, s’attaquer à la bureaucratie en rendant l’administration plus efficace, et lancer la transition écologique, qui sera coordonnée par un ministère à part entière, le premier du genre en Italie", selon l’Agence France Presse.


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