Colloque « 70 ans de la départementalisation : quels enseignements pour l’avenir »

L’occasion ratée de 1982

6 octobre 2016, par Manuel Marchal

Une séquence sur la gouvernance a ouvert les travaux du colloque qui se tient jusqu’à aujourd’hui au Conseil départemental. Coup de projecteur sur 70 ans d’évolutions politiques à La Réunion au travers d’une intervention du professeur Yvan Combeau, de l’Université de La Réunion.

À la tribune : Ferdinand Melin Soucramanien, Mario Serviable, Julie Dupont-Lassale et Yvan Combeau.

Yvan Combeau, de l’Université de La Réunion, a apporté un éclairage sur l’historique de la départementalisation. Il a rappelé que l’idée de La Réunion département français a d’abord été évoquée lors de la Révolution française, puis avec l’abolition de l’esclavage en 1848 avant de s’affirmer sous le Front populaire.

La loi du 19 mars est qualifiée de « loi de décolonisation intérieure d’assimilation ». elle était portée à La Réunion par le CRADS qui a remporté les élections municipales de 1945 dans la majorité des communes de l’île, dont les plus importantes. Puis le CRADS a remporté les élections législatives d’octobre 1945. Les deux députés de La Réunion ont alors siégé dans le groupe communiste. Le PCF était alors le premier parti de France.

Mais à partir de 1959 a émergé une « strate bipolaire » avec les autonomistes d’une part, et les partisans du statu quo d’autre part, qui s’autoproclamaient les nationaux et qui étaient dirigés par Michel Debré. La régionalisation a également fortement influé sur ces 70 dernières années. Yvan Combeau note aussi l’importance des élections présidentielles qui ont influé sur le rapport de forces au sein de la droite. À partir de 1974, Pierre Lagourgue s’impose à Michel Debré qui avait soutenu Jacques Chaban Delmas, candidat battu. Une rupture aurait été possible avec l’alternance en 1981.

Une loi avait créé une assemblée unique, mais elle fut annulée par le Conseil constitutionnel en 1982. Personnellement, Yvan Combeau pense que ni Gaston Deferre, ministre de la Décentralisation, ni François Mitterrand, président de la République, n’étaient favorables à l’assemblée unique et souhaitaient que le Conseil constitutionnel stoppe le projet.

Au début des années 2000, La Réunion a été dotée d’un statut juridique unique pour les départements d’outre-mer. L’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution interdit aux seules collectivités réunionnaises de légiférer par habilitation.

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