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Célébration à La Réunion du 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx
5 mai 2018, par
Ce 5 mai marque le 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx. Cet événement a été célébré hier à La Réunion par l’organisation d’une conférence sur le thème de l’œuvre de Marx. Tenue à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne, elle a donné lieu à un débat de haut niveau marqué par trois exposés présentés par Elie Hoarau, président du PCR, pour l’aspect politique, Brigitte Croisier, agrégée de philosophie, sur l’aspect philosophique, et Ho Hai Quang, professeur d’Université, sur l’aspect économique.
Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR, a présenté le programme de la conférence. Il rappelle que Karl Marx était un infatigable militant politique, co-auteur avec Friedrich Engels du Manifeste du Parti communiste, qui fédéra les travailleurs du monde.
Elie Hoarau, président du PCR, a apporté un éclairage sur l’aspect politique. Il a expliqué les différentes raisons qui amènent à devenir communiste.
La lutte des communistes, c’est le refus des inégalités, celui de la misère alors que la Terre est capable de nourrir 12 milliards de personnes.
La seconde raison est qu’il n’est pas acceptable non plus que le mode de production menace la vie sur la Terre, tout comme le fait qu’une poignée d’individus décide pour des peuples.
Troisième raison : le communiste refuse et va chercher les responsables de cette situation. Karl Marx a cherché le responsable : le système capitaliste qui veut le profit à tout prix. Une fois le responsable défini, il faut se battre pour enlever ce système injuste.
Quatrième raison : il faut aussi proposer une alternative. Karl Marx est pour l’avénement d’une société sans classe, chaque être humain a le droit de vivre dans des conditions décentes, avec le respect de sa dignité. C’est la société communiste : de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.
Personne n’a pu réaliser une telle société, précise Elie Hoarau. « Nous sommes communistes pour tenter de la construire ».
La cinquième raison, c’est que le Réunionnais est issu d’un peuple opprimé pendant l’essentiel de son histoire. Il a subi 300 ans d’esclavage, d’engagisme, de colonialisme. Le Réunionnais d’aujourd’hui porte cela en lui. Comment le libérer de ce poids ? « Le PCR a dit qu’il y a un peuple réunionnais, qui doit être respecté et exister. C’est s’assumer en tant que Réunionnais », souligne Elie Hoarau, « c’est pour cela que le PCR appelle à rassembler toutes les forces vives du pays pour décider ensemble du destin de La Réunion. Il appartient au peuple réunionnais de décider d’un projet de développement pour son pays », précise le président du PCR. Ce projet peut s’inspirer des idées de Karl Marx dans le domaine de la lutte contre les injustices, et toucher tous les secteurs de l’activité humaine. Il s’agit également d’ouvrir La Réunion sur son grand voisinage.
Brigitte Croisier, agrégée de philosophie, a abordé l’apport de Karl Marx dans ce domaine. Karl Marx était le penseur de la praxis, il croisait constamment la théorie et la pratique. Il s’inscrit dans l’histoire de la philosophie européenne. Jacques Attali montre que Marx découvre la philosophie en 1836, et ne la quittera jamais plus.
Durant ces études, Karl Marx fréquente un cercle universitaire hegelien. Décidant de désobéir à ses parents, il abandonne le droit et fait une thèse de doctorat consacrée à la philosophie grecque. Il étudie des matérialistes comme Démocrite et Epicure. Le matérialisme estime que la matière est la seule valeur réelle. Karl Marx devient ensuite journaliste au Rheinische Zeitung jusqu’en 1843, car le journal fut interdit. Il vit ensuite à Paris, à Bruxelles et à Cologne, étant à chaque fois expulsé en raison de ses activités militantes.
En 1849, il arrive à Londres où il résidera jusqu’à son décès. L’Angleterre est alors au cœur du capitalisme en plein essor. Il collabore étroitement alors avec Friedrich Engels, dont le père est propriétaire d’une filature à Manchester.
Une source de Karl Marx est le socialisme français qu’il considère comme utopique, auquel il oppose le socialisme scientifique. Proudhon, rencontré à Paris, l’influencera. Proudhon est l’auteur de « Qu’est-ce que la propriété ? », qui est considérée comme un vol. Elle est source des inégalités.
Hegel est également une source importante. Ce dernier plaçait l’idée avant toute chose. Il pensait que chaque époque correspondait à une évolution de l’esprit. Hegel définissait la dialectique comme la négation de la négation, le dépassement, un facteur de changement. La philosophie de l’histoire d’Hegel est considérée comme idéale. Elle est différente de la vocation de transformation du réel assignée à la philosophie par Karl Marx.
La philosophie de Karl Marx se base sur le matérialisme historique, une histoire définie comme un procès. Le matérialisme part des conditions concrètes : par son travail l’être humain transforme la nature, il prend conscience de ses capacités. D’où le lien avec l’économie. La lutte des classes est le moteur de l’histoire, la classe opprimée qui prend conscience de sa situation veut renverser la classe dominante. Le prolétariat est chargé d’une mission, il est vu comme un sauveur. « Les humains agissent dans des conditions déterminées que le philosophe et l’économiste analysent », explique Brigitte Croisier.
La difficulté reste aujourd’hui à définir le prolétariat. N’est-elle pas celle des exclus du système ?
Ho Hai Quang, ancien professeur d’economie à l’Universite, montre comment Karl Marx est passé de la philosophie à l’économie. Tout d’abord par la critique de la religion qui freine le progrès de la connaissance scientifique, elle freine aussi l’action. Puis la critique de l’État car l’État se sert de la religion pour asseoir son pouvoir. L’État n’est que l’expression des classes sociales, avec à sa tête une classe dominante qui conçoit des lois pour le rester.
Pour comprendre la base des classes sociales, Karl Marx va se lancer dans l’économie, ce qui donna une œuvre majeure : « le Capital, critique de l’économie politique ». Parallèlement à l’écriture de cet ouvrage, Karl Marx publia d’autres travaux.
En 1847, il fait une conférence « travail salarié et capital ». Il y démontre l’exploitation. En 1848, c’est le Manifeste du Parti communiste, co-écrit avec Friedrich Engels.
En 1859, c’est la publication « contribution à la critique de l’économie politique », en 1861-63 : celle des « Théories sur la plus-value »
En 1867, c’est le livre 1 du Capital, sous-titré « critique de l’économie politique ». À cette époque, l’économie politique avait un rôle analogue à celui de la religion, elle considérait que le capitalisme était un ordre naturel qu’il ne fallait pas bouleverser.
Ho Hai Quang définit ensuite la théorie de Karl Marx en rapport avec l’économie politique universitaire.
Karl Marx se concentre sur l’étude des modes de production, alors que l’universitaire relie les facteurs, et les met en équation.
Il s’intéresse à la création de la valeur, préalable à toute mesure. Sa théorie considère que le travail seul créé non seulement le salaire, mais aussi le profit et la rente, donc exploitation.
Karl Marx définit le capitalisme comme un système instable, forcément traversé par des crises. Pour Karl Marx, l’avenir du capitalisme est son effondrement et le passage au socialisme.
Ho Hai Quang a également mis en évidence l’aspect essentiel de la propriété économique des moyens de production. C’est elle qui détermine les rapports entre les différentes classes. En effet, c’est le propriétaire qui décide de l’affectation de la plus-value. C’est dans ce point que Ho Hai Quang situe une des raisons de l’échec des Républiques socialistes. Il estime que si le peuple était juridiquement propriétaire des moyens de production, il n’était pas celui qui décidait de l’affectation de la plus-value.
Après ces trois exposés, le débat a donné lieu à plusieurs interventions. Ho Hai Quang a souligné que la théorie de Marx a pour caractéristique de donner à l’économiste des outils lui permettant d’analyser une société autre que le capitalisme industriel, ce que ne permettent pas les économistes néo-classiques ou keynésiens. Ary Yée Chong Tchi Kan est intervenu sur l’application de cette théorie à La Réunion, où l’analyse marxiste a été complétée par la dynamique de quatre facteurs déterminés par Paul Vergès : la démographie, la mondialisation des échanges, le changement climatique et l’innovation technologique. Il a également annoncé que le 60e anniversaire du Parti communiste réunionnais sera marqué par l’organisation d’une conférence à laquelle participeront d’autres Partis communistes. Ce sera l’occasion d’échanger sur les expériences menées en fonction de réalités propres à différents pays.
La conférence s’est conclue par une prise de parole du secrétaire général du PCR. Maurice Gironcel a souligné la haute tenue du débat et remercié les participants qui ont contribué au succés de cette conférence.
M.M.
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