Ce 25 juin, le président de la République arrive aux Antilles. Il sera accompagné de la nouvelle secrétaire d’État à l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard. La Martinique constitue la première étape de son séjour. Réunis en congrès, les élus du Conseil général et de la Région demandent un changement de statut. En décembre dernier, ils ont voté pour un « accès à plus d’autonomie » dans le cadre de l’article 74 de la Constitution. Les élus martiniquais ont défini les contours d’une assemblée unique, Conseil territorial composée de 75 membres, de laquelle serait issu un Conseil exécutif. L’assemblée unique serait, selon RFO, compétente dans « la compétence d’adaptation des lois et règlements », l’assemblée aurait aussi des « compétences supplémentaires propres » et des « compétences partagées avec l’État » dans des domaines aussi divers que l’économie, les transports, le logement, la fiscalité et la coopération régionale et internationale, explique RFO.
La Martinique connaît aussi un contexte tendu, avec la non-application de l’intégralité des accords issus de l’accord entre le mouvement social, le patronat et l’État.
Le lendemain, Nicolas Sarkozy et Marie-Luce Penchard seront en Guadeloupe, un pays qui a connu en début d’année 44 jours de grève générale. La situation n’est pas non plus stabilisée dans cet archipel.
Ce voyage est entrepris juste après le discours du président de la République devant le Congrès des députés et des sénateurs. Il témoigne donc de l’attention que Nicolas Sarkozy porte à l’évolution de la situation de l’Outre-mer. La nomination de Marie-Luce Penchard souligne en tout cas sa volonté de continuer à mettre en avant le thème de la rupture, quitte à renouveler de fond en comble la classe politique pour mener à bien sa stratégie. Le choix du président de la République a entrainé le départ de l’UMP de sa responsable guadeloupéenne, la députée Gabrielle Louis-Carabin. Lorsqu’il a annoncé les États-généraux, Nicolas Sarkozy avait dit que l’Outre-mer arrivait à la fin d’un cycle historique. C’est maintenant le début d’un nouveau cycle, avec sans doute des annonces aujourd’hui et demain qui fixeront le cap des relations entre la France et l’Outre-mer au cours de la seconde partie du mandat présidentiel.

Marie-Luce Penchard

Au cours de ces deux dernières années, Marie-Luce Penchard a d’abord été nommée chargée de mission outre-mer auprès du président Sarkozy, le 1er décembre 2007. En mars 2008, elle devient conseillère technique à l’Elysée et secrétaire nationale de l’UMP. Cette année, elle a été choisie comme tête de liste de l’UMP aux élections européennes dans la circonscription de l’Outre-mer. C’est sa liste qui est arrivée en tête dans la circonscription, obtenant un siège de député dans la section du Pacifique. À La Réunion, la liste UMP a progressé par rapport aux Européennes de 2004, en réalisant un meilleur score que le PS.
Depuis hier, elle remplace Yves Jégo au poste de secrétaire d’État à l’Outre-mer. C’est la première fois qu’une personne originaire de l’Outre-mer occupe cette responsabilité.

La présidente de l’UMP Guadeloupe quitte l’UMP

Sur son site hier, "Le Figaro" annonce la démission de l’UMP de Gabrielle Louis-Carabin, députée et présidente de l’UMP en Guadeloupe, suite à la nomination de Marie-Luce Penchard au secrétariat d’État à l’Outre-mer. Le renouvellement de la classe politique est en marche aux Antilles.
La nomination de Marie-Luce Penchard n’a pas réjoui toute la classe politique guadeloupéenne. L’éternelle rivale de Lucette Michaux-Chevry, la députée UMP Gabrielle Louis-Carabin, a même très mal pris l’affaire : à peine la nomination effective, elle démissionnait de l’UMP. Motif ? Marie-Luce Penchard est « pire que sa mère ».
Gabrielle-Louis Carabin n’a — pour le moins — pas caché sa déception : « Je quitte l’UMP. C’est une erreur stratégique du président de la République, il n’a pas la compréhension des Outre-mer, je ne comprends pas ce choix-là, M. Jégo était un bon secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, qui avait une écoute », a-t-elle expliqué.