Réactions syndicales à La Réunion après le discours de Raffarin devant les députés

L’U.N.S.A. : « Le gouvernement a tort de persister »
Force Ouvrière : « Vigilants pour faire échec à la politique antisociale orchestrée par le MEDEF »
Manifestation cet après-midi devant la préfecture à l’appel de l’Intersyndicale de l’Éducation contre le transfert des T.O.S.

7 avril 2004

Hier, au nom de l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes), Armand Hoareau exprimait son désaccord avec la politique générale du “nouveau” gouvernement, explicitée avant-hier par le Premier ministre devant les députés. En effet, l’UNSA déplore que celui-ci « a confirmé sa volonté de poursuivre la politique engagée depuis deux ans » et tient à « réaffirmer ses objectifs de défense des droits sociaux fondamentaux pour les salariés en matière d’emploi, de service public et de protection sociale ».
Éric Marguerite, secrétaire général de l’Union départementale Force Ouvrière, dénonce pour sa part le fait que « dans son discours de politique générale, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’est engagé à continuer la politique antisociale que les électeurs ont rejetée les 21 et 28 mars derniers ».
Concernant la sauvegarde du service public, rappelons que l’Intersyndicale de l’Éducation nationale (FO, FSU, SGPEN-CGTR, SGEN-CFDT, SAIPER et SUD-Éducation) appelle à un rassemblement contre le projet de loi relative au transfert des TOS, dont le vote par les députés a été reporté de quelques jours. Rendez-vous est donné cet après-midi à 14 heures 30 devant la préfecture, pour refuser la casse du service public prévue par la politique du gouvernement Raffarin III.

- L’U.N.S.A. : "Le gouvernement a tort de persister"
Hier, suite au discours de politique générale du gouvernement tenu par le Premier Ministre la veille devant les députés, l’UNSA envoyait un communiqué à la presse sous la signature d’Armand Hoareau pour exprimer son scepticisme quant à la volonté "de changement de politique qu’avait semblé esquisser le Président de la République". Elle réaffirme par ailleurs sa détermination à sauver les "droits sociaux fondamentaux pour les salariés en matière d’emploi, de service public et de protection sociale". Le communiqué envoyé hier à la presse est publié ci-après :
"L’UNSA n’a pas perçu dans les déclarations de Monsieur Raffarin la volonté de changement de politique qu’avait semblé esquisser le Président de la République.
Sur les grande questions qui touchent tous les salariés (emploi, finances publiques, chômage, services publics, formation, éducation et retraite), le Premier Ministre a confirmé sa volonté de poursuivre la politique engagée depuis deux ans.
L’UNSA ne trouve pas dans les déclarations de Monsieur Raffarin concernant la loi de mobilisation pour l’emploi, les éléments d’une politique de relance s’appuyant notamment sur les salaires qui ne sauraient se réduire aux seules augmentations prévues du SMIC en 2004 et 2005.
L’UNSA regrette l’absence de réelle volonté du gouvernement de relancer la croissance par une véritable politique d’investissement.
L’UNSA reste dubitative sur les possibilités pour le gouvernement de renforcer la cohésion sociale et les services publics, en poursuivant la baisse des impôts pour les particuliers comme pour les entreprises.
L’UNSA ne saurait approuver la politique de privatisation des grandes entreprises de service public comme France-Télécom ou EDF et GDF.
Concernant les dossiers qui ont été l’objet de conflits avec le précédent gouvernement, l’UNSA constate que Monsieur Raffarin reste silencieux, vague ou sans ambition. Il en est ainsi pour la Recherche, la Culture notamment pour le dossier des intermittents, comme l’Éducation, secteur pour lequel il n’a pas infirmé le transfert des personnels ATOS aux régions et aux départements. Concernant l’assurance maladie, le Premier Ministre n’a pas indiqué la méthode ni détaillé la procédure qui sera suivie pour arriver à un projet de loi qui serait débattu par le Parlement à l’été. L’UNSA reste donc dans l’expectative sur ce dossier.
Lorsqu’elle rencontrera le Premier Ministre, l’UNSA réaffirmera ses objectifs de défense des droits sociaux fondamentaux pour les salariés en matière d’emploi, de service public et de protection sociale.
Devant l’ampleur des problèmes auxquels il n’a pas été apporté de réponse, l’UNSA considère que les organisations syndicales devraient se rencontrer, afin d’apporter une réponse du mouvement syndical aux difficultés sociales que rencontrent les salariés".

- Force Ouvrière : "Vigilants pour faire échec à la politique antisociale orchestrée par le MEDEF"
Le secrétaire général de l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de La Réunion, Eric Marguerite, a publié hier le communiqué suivant :
"Dans son discours de politique générale, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’est engagé à continuer la politique antisociale que les électeurs ont rejeté les 21 et 28 mars dernier.
“On gouverne par les mots”. Là où le président de la République parlait de suspendre la réforme de l’ASS, il n’est plus question que d’en discuter, de trouver une issue rapide pour les chercheurs qui apprécieront ce glissement sémantique. Les péroraisons et les logorrhées ne rempliront pas l’assiette des chômeurs en fin de droits, pas plus qu’elles n’ajouteront un alambic sur la table des chercheurs.
S’agissant de l’assurance maladie, dont on nous dit qu’elle ne sera plus mise en œuvre par ordonnance, le maintien du calendrier est pour le moins problématique. FO rappelle la nécessité d’aboutir à une clarification des responsabilités entre l’Etat et la sécurité sociale et n’acceptera pas une diminution du taux de remboursement.
Chacun l’aura bien compris, le libéralisme économique mis en œuvre actuellement n’est pas en mesure de répondre à l’ampleur des problèmes sociaux. Il ne s’agit pas de faire débat entre réforme et immobilisme, la réforme peut être synonyme de régression sociale et, dans cette hypothèse, il appartient à tous d’être vigilants pour faire échec à la politique antisociale orchestrée par le MEDEF".


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