Mesdames, Messieurs les candidats à ces législatives...

... l’UIR CFDT vous questionne

2 juin 2007

À quelques jours du premier tour des législatives, les représentants de l’UIR-CFDT réunis hier matin en son siège à Saint-Denis interroge les candidats sur divers points. Nous les développons ci-après.

« Les accords de partenariats économiques (APE) entre l’Union Européenne et les pays ACP sont en cours de finalisation. Le premier janvier de l’année prochaine est la date butoir de la dérogation initialement accordée à ces pays par l’OMC. L’objectif de ces accords est de faciliter leur accès au marché européen, de développer les échanges commerciaux des pays concernés et de soutenir leur intégration régionale. L’Union Européenne (UE) propose différentes mesures permettant d’atteindre cet objectif : l’entrée des produits ACP en franchise de douanes dans l’UE, une réciprocité de ces accords permettra aux exportations européennes après une période transitoire d’une dizaine d’années d’entrer eux aussi en franchise de douanes dans les pays ACP (...) Notre département sera donc particulièrement impacté par ces accords, ce d’autant plus que l’Afrique du Sud ainsi que plusieurs pays de la zone (Maurice, Madagascar, Zimbabwe, Botswana) sont aujourd’hui parties prenantes de ces négociations ». Pour l’UIR-CFDT, « il est donc urgent que le gouvernement et les députés européens tiennent compte de la situation particulière de notre département (...) La Réunion est région ultra-périphérique dont le développement économique est réel mais fragile. Elle ne pourra en aucun cas supporter une libre concurrence des grands pays de la zone ». Ces messieurs de l’UIR CFDT vous questionnent messieurs et mesdames les candidats à ce rendez-vous électoral. « Que pensez-vous de ces négociations entre l’UE et les pays ACP ? La Réunion pourra-t-elle relever les défis que lui imposeront les APE ? Soutenez-vous un traitement particulier pour notre île ? ».

Êtes-vous pour le versement de certaines prestations sociales en contrepartie d’un travail d’intérêt général ?

« La protection sociale de notre île connaît des situations extrêmement complexes. L’allongement de l’espérance de vie pose des problèmes de dépendance et d’accueil des personnes âgées que ce soit en institution ou en famille. Le coût de cet accueil est le principal obstacle aux placements de nos grands seniors car 40% d’entre eux sont au minimum vieillesse. Parallèlement, plus de 100.000 Réunionnais ont droit à la Couverture Maladie Universelle. 75.000 personnes bénéficient du Revenu Minimum d’Insertion et le nombre de bénéficiaire des allocations chômage est supérieur à 47.000. Pour 2005, le montant de prestations sociales versées s’élève à 4,4 milliards d’euros. Pour cette organisation syndicale, il faut affirmer ou réaffirmer les principes de solidarité et mutualisation. Nouvelles questions à vous les prétendants aux sièges de députés. Quelles seront vos actions au sein de l’Assemblée Nationale pour obtenir la traduction de ces principes en mesures concrètes ? Les transferts sociaux ont toujours été montrés du doigt à La Réunion car ils sont synonymes d’assistanat. Quel est votre point de vue sur la question ? Êtes-vous pour le versement de certaines prestations sociales en contrepartie d’un travail d’intérêt général ? ».

Le logement, il faudrait en construire plus de 6.000 logements sociaux par an et ce jusqu’en 2025 pour répondre aux besoins actuels. Cette problématique est connue de nous. L’UIR CFDT s’adresse toujours à vous les challengers à la députation. « Comment stimuler la construction de logements à des loyers accessibles ? Le droit opposable au logement est-il opposable à La Réunion ? Que préconisez-vous pour amener l’ensemble des communes à appliquer le quota de 20% de logements sociaux prévu par la loi ? Estimez-vous nécessaire de réorienter, au moins en partie, le dispositif de défiscalisation en faveur des logements sociaux ? ».

Etes-vous favorable au recrutement local
et comment l’appréhendez-vous ?

Emploi, salaire et travail la aussi la situation laisse à désirer. Pour cette année, La Réunion comptabilise 100.000 demandeurs d’emplois pour une population active de près de 330.000. Le taux de chômage, proche de 30%, reste très important, plus de 3 fois celui de la France, malgré une amélioration significative depuis 2000. Les jeunes sont tout particulièrement touchés par le chômage, près de la moitié d’entre eux. Pour ceux qui travaillent, les salaires sont très bas, inférieurs à la moyenne de l’ensemble des actifs. Les emplois occupés par les jeunes sont souvent de bas niveaux à durée limitée (35%) et à temps partiels (23%). Le niveau de salaire moyen est inférieur de plus de 10% à La Réunion par rapport à la France alors que les prix à la consommation sont largement supérieurs. Dernière série de questions à vous mesdames et messieurs en course pour un fauteuil renouvelable. « Quelles mesures comptez-vous prendre pour lutter contre le chômage des jeunes ? Dans quels secteurs d’activités la création d’emplois doit-elle être aidée, selon vous ? Quelles formes les aides publiques doivent-elles prendre pour être efficaces ? Êtes-vous favorable au recrutement local et comment l’appréhendez-vous ? Demanderez-vous la reconduction du congé solidarité et sous quelle forme ? Quel type de dispositif comptez-vous mettre en place pour augmenter le taux d’emploi des seniors ? Dans quels secteurs d’activité la création d’emplois doivent-elle être aidée, selon vous ? Quelles formes les aides publiques doivent-elles prendre pour être efficaces ? ».

Jean-Fabrice Nativel


Politique et social

Non à des mesures antisociales

Le collectif Agir Pou Nout Tout appelle les candidats aux Législatives à donner clairement leur avis sur les deux nouvelles mesures du gouvernement : la taxe sociale et la franchise médicale, deux mesures qui risquent de tracasser le portefeuille de nombre de consommateurs. A peine est-il nommé Président que Nicolas Sarkozy s’affiche déjà comme défenseur des intérêts patronaux, au détriment des consommateurs les moins « fortunés ».

Dans un communiqué de presse, le collectif Agir Pou Nout Tout déplorait la préparation pour les orientations 2008 du gouvernement Fillon de deux mesures antisociales. Les deux “dé-mesures” attaquent directement les plus indigents des citoyens français, ainsi que la classe moyenne, qui voit de plus en plus son pouvoir d’achat diminué. La machine Sarkozy est à peine lancée et on voit déjà de quel côté du peuple français il a décidé de se placer. Le nouveau président et sa “dynamique” équipe voudraient faire diminuer le coût du travail. Pour ce faire, ils voudraient instaurer une TVA sociale, exonérant en partie les entreprises de leurs charges sociales. Les sociétés seraient, selon le gouvernement, plus compétitives, capable d’augmenter leur production. Pour l’État, le manque à gagner est répercuté sur la TVA, auxquels sont soumis l’ensemble des marchandises. En somme, Sarkozy veut que les consommateurs participent à payer les charges sociales des entreprises.
Pour Jean-Hugues Ratenon, « c’est utopique comme raisonnement politique ». Et celui-ci de rappeler que cela ne fera que faire augmenter les prix, alors que cette mesure n’engage pas les entreprises à augmenter les salaires, et le pouvoir d’achat des salariés. Mais de manière plus général, ce sont surtout les consommateurs, qui devront encore payer. « Toutes les classes sociales vont payer le régime social des entreprises », insiste Jean-Hugues Ratenon.

Quand on marchandise la santé

Voilà « un autre coup bas pour notre pouvoir d’achat », prévient Jean-Hugues Ratenon. En établissant la franchise sociale, qui consiste à ne plus rembourser les 10 premiers euros des dépenses annuelles d’actes médicaux, le gouvernement fait le choix de payer ses différentes mesures directement dans le portefeuille des citoyens français. Jean-Hugues Ratenon craint que cela ne crée une médecine à deux vitesses. Va-t-on économiser sur la santé ? « Par manque de moyens financiers, beaucoup vont négliger leur état de santé. C’est encore un pas de plus vers la marchandisation de la santé » note le Président du collectif Agir Pou Nout Tout. Et Jean-Hugues Ratenon, d’appeler à la comparaison entre les conditions de vie d’un SMICARD de la France hexagonale et celles d’un SMICARD réunionnais, entre nos taux de chômage, entre les revenus de nos classes moyennes. Et de déclarer « si ces mesures sont bonnes pour La France, à La Réunion ce n’est pas possible. Tant que l’observatoire des prix et des revenus ne sera pas installé, tant qu’il n’y aura pas d’analyses du contexte réunionnais, il est hors de question que nous appliquions de telles mesures à La Réunion ». Et celui-ci d’interpeller les candidats aux Législatives, à qui il demande de s’exprimer clairement, « le plus clairement possible », sur ses mesures. L’urne est à notre portée. C’est plus que le moment de réagir, en effet.

Willy Técher


Parti Communiste Réunionnais

Pour l’institution rapide de l’Observatoire des prix

Suite à l’appel du Collectif pour la mise en place de l’Observatoire des Prix et des Revenus, le PCR tient à exprimer son plein accord pour une application rapide du décret instituant l’Observatoire.

Il tient à rappeler que la création de l’Observatoire est le fruit de l’action des Réunionnais :

• L’Observatoire a été institué par un amendement parlementaire,déposé à l’Assemblée Nationale par Huguette Bello, Claude Hoarau, Elie Hoarau et soutenu au Sénat par Paul Vergès, lors du débat sur la Loi d’Orientation pour l’Outre-Mer (LOOM), (dont la loi a été promulguée en décembre 2000) ;
• Plus récemment, c’est l’action du Collectif (qui regroupe plus d’une cinquantaine d’associations) qui a permis l’expression de la mobilisation populaire réunionnaise.

C’est pourquoi l’Observatoire des Prix et des Revenus figure parmi les « Mesures prioritaires et urgentes » contenues dans la plate-forme de l’Alliance, présentée le 11 février 2007, lors du rassemblement qui a réuni à Saint-Denis, plus de 3.500 personnes.

La plate-forme souligne que l’Observatoire des Prix et des Revenus doit être un outil dans la lutte contre la cherté de la vie et qu’il doit faire toute la transparence sur le mécanisme de la formation des prix, afin de pouvoir agir sur le coût de la vie.

Cette action sur les prix est nécessaire face aux différentes difficultés rencontrées par les Réunionnais, essentiellement les plus défavorisés, confrontés à une augmentation du coût de la vie, touchant les besoins de consommation courante, notamment depuis le passage à l’euro.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus