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La rupture, c’est maintenant — 2 —
4 décembre 2012, par
L’intégration de tous les journaliers communaux dans la fonction publique territoriale sous le mandat de François Hollande, c’est possible à condition que soit réalisée l’unité de traitement de la fonction publique. Autrement dit, c’est un alignement sur la rémunération de France des salaires versés à La Réunion aux futurs fonctionnaires titulaires. Avec la sortie en sifflet du dispositif de la surrémunération disparaîtrait ainsi progressivement l’attrait de La Réunion pour une catégorie de fonctionnaires en poste en France, ce qui faciliterait l’application du moratoire proposé également par le PCR.
Une chute de 13 places en 5 ans au classement des pays selon leur Indice de développement humain, plus de 160.000 Réunionnais à la recherche d’un emploi : c’est la faillite d’un système et d’une classe politique qui le soutient à bout de bras. Dans notre édition d’hier, il a été question de la modernisation institutionnelle, pour que La Réunion puisse avoir un outil de gouvernance adapté à ses défis au sein d’une économie mondialisée. Le PCR propose une assemblée unique élue à la proportionnelle intégrale.
La rupture sur le plan institutionnel ira de pair avec une autre dans un domaine où La Réunion accuse un grand retard : la politique des revenus. Il s’agit de rompre avec un système qui divise les Réunionnais en deux depuis plus de 50 ans, avec d’un côté ceux qui ont droit à un traitement découlant de privilèges accordés jadis par le pouvoir colonial à ses agents les plus haut gradés, et de l’autre ceux à qui les gouvernements ont refusé l’égalité pendant plus de 50 ans et qui doivent se débrouiller au mieux avec des revenus calculés par rapport à la situation française, et versés dans un pays où le coût de la vie est au moins 35% plus élevé que la France, selon l’État.
Paris crée la division
Quand en 1946, La Réunion devient un département français, une nouvelle politique des revenus est mise en place : c’est l’intégration avec la disparition du cadre local appliqué jusqu’alors à la quasi-totalité des fonctionnaires. Dans cette logique, les revenus des travailleurs doivent être alignés sur ceux de la France. C’est la revendication des fonctionnaires, soutenue par les parlementaires communistes de La Réunion à Paris : l’application franc pour franc à La Réunion des traitements versés dans l’ancienne métropole. La monnaie en usage à La Réunion étant le franc CFA, les fonctionnaires demandent à bénéficier d’une indemnité de conversion tant que le franc français ne s’appliquera pas à La Réunion, tenant compte d’un coût de la vie plus élevé à La Réunion qu’en France. Cette bataille était soutenue par tous les travailleurs, car jusqu’alors, les progrès obtenus dans la lutte avaient bénéficié à tous. Rappelons que les deux députés, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, étaient des dirigeants syndicaux qui ont participé à la création de l’Union départementale CGT.
Le gouvernement chargé d’appliquer la loi d’égalité du 19 mars n’avait pas la même vision des choses. Au lieu d’aligner le traitement des fonctionnaires de La Réunion sur celui de la France, il décida d’aller au-delà du droit commun : l’extension du cadre métropolitain, créé sous le statut colonial, et réservé aux professeurs, médecins, ingénieurs et chefs de service, à tous les fonctionnaires relevant du cadre local. Du jour au lendemain, des travailleurs voyaient leur revenu multiplié par 5 ou 6. Si l’intégration s’est faite de manière progressive sur cette base, elle était rétroactive avec la perception d’arriérés de salaires calculés en y ajoutant le supplément colonial.
Cette décision est à la base de la division de la société réunionnaise. Car pendant qu’une partie des travailleurs obtenait plus que l’égalité et prenait leurs distances avec la CGT et le Parti communiste, l’écrasante majorité dut batailler seule pendant 50 années supplémentaires pour avoir droit à l’égalité promise par la loi du 19 mars 1946. Un fossé s’est creusé, entretenu par tous les gouvernements, instaurant un apartheid social à La Réunion.
Titularisons tous les journaliers communaux en 5 ans
Sur la base de cette décision allait se constituer une nouvelle classe sociale qui détient aujourd’hui l’essentiel des responsabilités. Aujourd’hui, tous les députés ont des revenus indexés ou bénéficient des subventions de l’État, ainsi que la quasi-totalité des maires et des conseillers généraux, et une bonne partie des conseillers régionaux. Ces Réunionnais aux revenus majorés par l’héritage des primes coloniales ont remplacé l’aristocratie du sucre à la direction des affaires politiques.
Cette surrémunération est la source de blocage dans la promotion des jeunes et des travailleurs réunionnais. Elle attire en effet des fonctionnaires venus d’ailleurs qui ont davantage de points que les jeunes Réunionnais néo-titulaires. Ces derniers doivent souvent s’exiler sans garantie de retour. La surrémunération est l’argument invoqué pour refuser la titularisation des employés communaux, ce qui rend ces derniers plus vulnérables aux pressions politiques.
Le Parti communiste propose de sortir par le haut de cette crise avec l’unité de traitement de la fonction publique. Pour les futurs fonctionnaires titularisés ou mutés à La Réunion, le salaire sera le même qu’en France. Ainsi sera satisfaite la revendication portée à l’origine par les fonctionnaires réunionnais. Cela ouvrira davantage de postes aux jeunes Réunionnais, car les fonctionnaires guidés uniquement par l’appât du gain ne demanderont plus à venir à La Réunion. Ainsi se créeront les conditions d’un moratoire.
L’autre fera sauter l’argument du coût rédhibitoire de la titularisation des journaliers communaux. Grâce à l’unité de traitement de la fonction publique, il sera possible de titulariser tous les journaliers au cours du mandat de François Hollande. Le pouvoir parisien se saisira-t-il de la proposition faisant de lui le gouvernement qui mettra fin à 50 ans d’apartheid social ? Saura-t-il s’inspirer de la déclaration du candidat Hollande prônant de nouvelles relations avec les Outre-mer ?
M.M.
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