Vendredi, les professionnels de la route ont participé à une rencontre à la Région sur la question du prix des carburants. D’où vient ce problème ?
L’augmentation du prix des carburants à la pompe a une conséquence pour les professionnels de la route : la hausse des charges.
Dans certains secteurs, cette hausse est répercutée sur le client du transporteur, qui peut être un particulier, une collectivité ou une entreprise.
Mais cette possibilité n’est pas ouverte à tous les transporteurs. En effet, certains d’entre eux ne peuvent pas augmenter leurs prix, car ils sont sous-traitants et leurs donneurs d’ordre s’opposent à toute augmentation de leurs tarifs.
Il est également important de rappeler deux faits importants.
Tout d’abord, que les gros transporteurs liés aux transitaires qui vivent du trafic de marchandise entre le port ou l’aéroport et le client final n’ont pas le même souci que les petits transporteurs qui travaillent au niveau de la sous-traitance.
Ensuite, que le débat posé au niveau des transporteurs concerne tous les Réunionnais. En effet, qu’ils soient automobilistes ou pas, la hausse du prix du carburant se traduit par une augmentation du coût de la vie, et donc par une baisse du pouvoir d’achat.

Quelle est la réalité du prix des carburants ?

Régulièrement, les pétroliers présentent leurs factures d’importation à la préfecture. Ainsi, on a donc deux éléments qui interviennent dans la formation du prix : un qui présente une facture, et un qui décide du prix de vente des carburants à la pompe. Tous les autres acteurs (collectivités, chambre de commerce, consommateurs...) n’ont pas voix au chapitre.
Cela veut dire que si l’intention est de faire baisser les prix des carburants, la seule solution est de peser soit sur les pétroliers, soit sur la préfecture.
Lors de la dernière table ronde sur les prix des carburants, le préfet a rappelé que l’Etat a demandé un audit à l’Inspection générale des Finances sur la formation des prix des carburants en Outre-mer, donc à La Réunion. C’est bien la preuve qu’au niveau des services de l’Etat même, un doute existe. La préfecture pense donc qu’il est nécessaire de clarifier la situation. En effet, les groupes pétroliers ont le monopole de l’importation.
Or, entre la sortie du pétrole de terre et son arrivée sous forme de carburants dans notre île, combien existe-t-il d’intermédiaires et quelle est la marge de chacun ? Pour le moment, cette donnée n’est pas publique, pour quelle raison ?

La transparence est nécessaire

Car quand chacun d’entre nous constate d’une part que dans le monde, le prix du baril de pétrole baisse et le prix de l’essence diminue. Les bénéfices des actionnaires des compagnies pétrolières augmentent. Dans le même temps, chacun constate qu’à La Réunion, il est demandé aux Réunionnais de payer davantage ; ce sont des éléments qui confinent à l’abus de position dominante.
Sur la base de ces réalités, il est plus que jamais nécessaire d’être mobilisé sur deux points :
pour réclamer la transparence.
pour participer à la redéfinition des marges et des intérêts de chacun.
C’est la seule façon de se montrer responsable, en préservant ses intérêts tout en défendant l’intérêt général de toute la population.

Manuel Marchal

20% de baisse

Les entreprises ne sont pas les seules victimes des pétroliers. La hausse des prix des carburants concerne tous les Réunionnais. Un collectif d’associations au sein duquel participe notamment Agir pou nout tout, UFC Que choisir, CDFA et la Ligue des droits de l’Homme appelle tous les Réunionnais à se mobiliser vendredi 7 novembre au Barachois. L’objectif est d’obtenir une baisse immédiate de 20% des prix des carburants pour tous.

Transporteurs et transporteurs

Vendredi à la Région, toute une partie des transporteurs a continué à discuter alors que d’autres sont partis.
Au sujet de ces derniers, force est de constater que certains sont des responsables politiques des anciennes municipalités de Saint-Denis et Saint-Louis. C’étaient les plus virulents.
Ceci explique-t-il cela ?