États-généraux : La Région, le Département et les communes rassemblées pour porter les propositions des assemblées élues au gouvernement

L’unité institutionnelle des Réunionnais pour gagner la bataille du développement

1er octobre 2009

Au moment où va commencer à Paris la phase décisive des États-généraux de l’Outre-mer, le rassemblement s’élargit autour des propositions conjointes du Conseil général et de la Région. Ce n’est plus seulement le projet de deux assemblées, cela devient celui de toutes les institutions élues par les Réunionnais. À un moment décisif de leur Histoire, les élus que les Réunionnais se sont choisis grâce au suffrage universel ont décidé de prendre leurs responsabilité, en disant à Paris quelles sont les conditions pour gagner le pari du développement durable de La Réunion du million d’habitants.

Hier, La Réunion a connu un nouveau moment historique. Le 26 août dernier, les conseillers régionaux et généraux avaient présenté un document conjoint, issu d’une réflexion commune lancée le 17 juillet lors d’une réunion des deux assemblées, au lendemain de la présentation de la synthèse des ateliers locaux des États-généraux de l’Outre-mer.
Hier, à la veille de la présentation de la synthèse des États-généraux au gouvernement, une conférence de presse avait lieu au Conseil général. Aux élus de la Région et du Département s’ajoutent de nombreux conseils municipaux qui ont voté une délibération qui montre leur adhésion aux propositions présentées par le Conseil général et le Conseil régional.
C’est donc un élargissement considérable de la portée de ce document. Il n’est plus seulement une contribution conjointe des deux assemblées aux États-généraux, ce qui lui conférait pourtant déjà une dimension historique. Ce document est devenu un projet autour duquel est en train de se réaliser l’unité institutionnelle des Réunionnais pour gagner la bataille du développement.

1848, 1946 et 2010

161 ans après la fin de l’esclavage, 63 ans après l’abolition du statut colonial, La Réunion est à l’aube d’une nouvelle page essentielle de son Histoire. Comme pour l’abolition du statut colonial, c’est de La Réunion que viennent les propositions pour sortir de l’impasse. Durant les années 30 et 40, les Réunionnais avaient réussi à trouver un moyen de sortir de la misère dans laquelle était plongée la quasi-totalité de la population. Un large rassemblement s’était réalisé autour d’une proposition : l’abolition du statut colonial. Cette proposition allait être mise au calendrier de la représentation nationale, et allait être adoptée à l’unanimité : c’est la loi du 19 mars 1946.
63 ans plus tard, c’est à nouveau l’impasse. À l’urgence sociale s’ajoutent l’aggravation de la crise, et les défis qu’imposent la croissance démographique du pays, les changements climatiques et son intégration dans une mondialisation dominée par l’idéologie ultra-libérale.
L’urgence s’est manifestée par de grands mouvements sociaux aux Antilles, en Guyane et à La Réunion. Elle a accéléré le calendrier et amené le président de la République à lancer une consultation : les États-généraux de l’Outre-mer. C’est une démarche de démocratie participative qui est utilisée, elle vise à solliciter directement les citoyens en leur demandant ce qu’ils proposent pour sortir de la crise, et donc de recueillir les idées qui peuvent enrichir la réflexion visant à la mise en œuvre de profondes réformes structurelles.
Les défis sont en effet considérables. Rien que pour La Réunion, il y a 120.000 demandeurs d’emplois, 52% de personnes en dessous du seuil de pauvreté, et des dizaines de milliers de familles en souffrance dans des logements délabrés, exigus ou inadaptés. Si cette catastrophe se déroulait en France, à l’échelle d’un pays de 60 millions d’habitants, tout serait bouleversé, a expliqué en substance Paul Vergès.

Le moment de la responsabilité, de la décision

Les États-généraux ont débouché sur un constat : les élus que les Réunionnais ont choisi ont décidé d’être à la hauteur de leur responsabilité. Ils ne se sont pas contentés de donner leur avis sur ce qu’ont dit les huit ateliers, ils ont eux-aussi apporté une contribution. Cette dernière ne reflète pas les problématiques spécifiques à telle ou telle assemblée, c’est un programme de développement élaboré en commun par les élus la Région et le Département, et adopté le même jour par les deux assemblées. Ce projet a été adressé au gouvernement. Mais depuis son adoption, il circule dans les conseils municipaux. La Réunion a en effet cette particularité que les communes sont des regroupements de cantons, et non pas l’inverse. Cela explique pourquoi 42 conseillers généraux sur 49 sont soit des maires, soit des adjoints. Puisqu’en tant que conseillers généraux, ces élus ont voté ce programme conjoint à la Région et au Département, en tant qu’élus municipaux, ils ont pris la responsabilité de le soumettre à la délibération des assemblées locales.
Le jour de son adoption, le document a été présenté au vote des conseillers municipaux de La Possession par le président de l’Association des maires, qui est aussi vice-président du Conseil général. Depuis, déjà plusieurs communes ont voté pour ce texte. Et demain, il sera à l’ordre du jour du Conseil municipal de Saint-André. Durant ce mois, d’autres communes vont également prendre cette responsabilité. Au moment où se réunira le Conseil interministériel chargé de prendre les décisions, la contribution conjointe de la Région et du Département sera aussi celle de la majorité des communes.
Entre aujourd’hui, date de la présentation de la synthèse des États-généraux à Paris, et la fin du mois, date de la tenue du Conseil interministériel chargé de prendre les décisions, va donc s’écouler un mois très intense en terme de rassemblement. Au moment où vont se prendre les décisions qui engageront les Réunionnais pendant les prochaines décennies, des responsables politiques ont su prendre leurs responsabilités et dire à Paris quels sont les préalables, les projets et les moyens pour arriver au développement durable de La Réunion du million d’habitants. Hier, les élus ont montré l’unité institutionnelle des Réunionnais autour de cet objectif : gagner la bataille du développement.

Manuel Marchal

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