Les équipages des DASH8 étaient prêts à intervenir depuis la semaine dernière : on a bien menti aux Réunionnais

L’urgence de l’enquête parlementaire confirmée

3 novembre 2011, par Manuel Marchal

Cela faisait une semaine que les équipages des DASH8 étaient prêts à intervenir. Cette révélation renforce l’urgence d’une enquête parlementaire pour identifier les responsabilités politiques de la destruction de près de 3.000 hectares du Patrimoine mondial.

« Nous pensions travailler vendredi dernier si les décisions avaient été prises en temps et en heure », cet aveu vient d’un expert de la sécurité civile, c’est-à-dire un des commandants de bord des DASH8 stationné à Marignane jusqu’à hier. Sachant que cet avion met presque deux jours pour relier sa base à La Réunion, cela signifiait que dès mercredi, soit quelques heures après le début du sinistre, les équipages des DASH8 étaient prêts à intervenir.

Vendredi, à l’heure où les DASH8 pouvaient être à pied d’œuvre, 1.500 hectares avaient été parcourus par le feu. Au moment où les avions bombardiers d’eau vont enfin pouvoir intervenir, ce sont presque 3.000 hectares qui sont ravagés, c’est-à-dire le double. Comme l’indique Claude Guéant hier dans le "JIR", tous les moyens nécessaires seront mis à disposition pour retrouver « les auteurs de cette catastrophe écologique ». Gageons que cette recherche des responsabilités concerne également ceux qui ont agi sur un plan politique pour bloquer l’envoi des DASH8 à La Réunion pendant une semaine.

Si les DASH8 avaient décollé de Marignane mercredi dernier, des dégâts considérables pouvaient être évités. (photo Imaz Press Réunion)

Les déclarations du commandant de bord de DASH8 rapportées hier dans le journal télévisé de Réunion Première montrent bien l’existence d’une très grave défaillance dans la chaine de responsabilités. La décision de l’envoi des DASH8 est de la compétence exclusive du gouvernement, c’est ce qu’a rappelé le communiqué du ministre de l’Intérieur lundi soir. C’est donc une décision politique.

Cette ligne politique a été soutenue à La Réunion par les représentants du gouvernement, en particulier Didier Robert (voir ci-dessous). Elle a abouti à des dégâts considérables infligés à la part de notre pays inscrite au Patrimoine mondial. Ces dommages pouvaient être en grande partie évités si des responsables politiques ne s’étaient pas opposés à la mise à disposition immédiate des avions bombardiers d’eau pour sauver notre Parc national.

Pour que pareille catastrophe ne puisse plus se reproduire, il est urgent de faire toute la lumière sur les tenants et les aboutissants des décisions qui ont été prises. C’est la mission qui sera celle de la Commission d’enquête parlementaire demandée mardi par le Parti communiste réunionnais.

Manuel Marchal

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