La bonne question

31 janvier 2007

À écouter les radios, on constate qu’il y a, à La Réunion, des gens qui pensent depuis La Réunion et ceux qui, pensant depuis Paris - leur corps étant à La Réunion -, trépignent d’impatience tant ils souhaitent que chacun s’engage dans une écurie présidentielle. La leur de préférence.

Hier matin, sur KOI, l’une de ces personnes a, de nouveau, tenté d’obtenir de Jean-Max Hoarau qu’il le suive dans sa dévolution sur la candidature socialiste.
Et cet auditeur a énuméré tous les griefs portés à l’encontre des gouvernements depuis 2002. Casse de la Sécurité sociale, casse des retraites, casse des 35 heures, et la liste n’est pas exhaustive.
Comment, questionnait en substance l’auditeur, après tant de méfaits, pourriez-vous ne pas inciter les Réunionnais à se prononcer en faveur de ma candidate préférée ?
C’est cela que j’appelle penser depuis Paris et, en même temps, faire preuve d’une très mauvaise mémoire. Car enfin, si la mienne ne me trahit pas, en 2002, jusqu’au 9 mars, il n’y avait aucun doute : tous les sondages donnaient Lionel Jospin vainqueur au 2ème tour.
Mais, notre auditeur s’en souvient-il, il n’y a pas eu de 2ème tour pour ce président pourtant garanti sur sondages. Peut-être conviendrait-il d’en tirer la leçon ?

Donc, depuis 2002 ; les gouvernements successifs ont accumulé les mauvaises actions et, selon notre ami auditeur, une seule candidature serait à même de nous ramener sur le chemin d’avant les grands coups de vent antisociaux.
Présentée ainsi, la situation devrait - pour toute la France- nous donner des sondages aussi triomphaux qu’ils le furent avant le succès de l’opposition lors des élections régionales de 2004. Or, il n’en est rien.

Pas vaccinés pour autant par avril 2002, les sondeurs continuent de nous gaver de sondages de 2ème tour. Et les consommateurs de sondages s’en repaissent en faisant preuve d’une inquiétante cécité quant à la réalité qui place les deux candidats chéris des médias au coude à coude.
Un coup l’un, un coup l’une.
Mais où donc se trouve la domination tant annoncée du camp des gentils challengers sur celui des méchants sortants ? Pourquoi, en dépit de cette accumulation de mauvais coups, le sortant est-il paré - aux yeux des sondés - d’autant de vertus que sa challenger ? Voilà la bonne question à se poser. Et puisqu’on nous parle désormais en “offres”, pourquoi l’offre des challengers ne suscite-t-elle pas un engouement massif et n’incite-t-elle pas à un rejet tout aussi massif de l’offre du sortant ?
Ce serait bien de nous donner l’explication d’une telle bizarrerie.
En attendant, qu’on ne compte pas sur nous pour amener les Réunionnais à se fourvoyer en les divisant artificiellement. Continuons plutôt de travailler au rassemblement le plus large possible sur une plate-forme permettant de créer les conditions du développement durable pour tous les habitants de notre bateau commun : notre île.

Et qu’on n’oublie pas de répondre à cette question : pourquoi ce 50/50 ?

Jean Saint-Marc


Conférence publique de l’Alliance

La Région Réunion et l’État se sont mutuellement engagés sur le financement d’un programme d’actions et de plusieurs projets. Après signatures ministérielles, le montant total de ces engagements porte sur plus de 3 milliards d’euros (environ 20 milliards de francs).
Ainsi, La Réunion est désormais certaine de disposer des moyens financiers pour mettre en œuvre de grands investissements créateurs d’emplois pour la période allant de 2007 à 2013 et au-delà tels que le tram-train, la nouvelle route littorale, les lycées, la recherche, etc...
C’est un événement déjà exceptionnel par l’ampleur des financements, mais aussi par sa durée qui dépassera celles de prochains mandats présidentiel et législatif de 2007 à 2012.
Pour répondre à toutes les questions, l’Alliance organise une conférence publique le 2 février au CNR de Saint-Benoît à 17h30 - Rond Point des Plaines.


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