Chiffres du chômage du premier trimestre 2025

La catastrophe numéro un s’aggrave : 179 090 travailleurs réunionnais inscrits à France Travail

29 avril, par Manuel Marchal

Hier la Fondation pour le logement des défavorisés a présenté son rapport régional. Ce document souligne que près de 150.000 Réunionnais sont victimes de la crise du logement. Hier, un autre indicateur de la crise générale qui maintient La Réunion dans le sous-développemen0 a été rendu public : près de 180.000 travailleurs réunionnais sont officiellement à la recherche d’un emploi car inscrits à France Travail premier trimestre 2025l, sur une population totale d’à peine 900000 habitants. D’après France Travail, le nombre d’inscrits est en augmentation. Ceci signifie que le problème numéro un à La Réunion, le chômage, s’est encore aggravé. C’est un appel à un sursaut collectif pour mettre sur la table toutes les causes de cette catastrophe et élaborer ensemble un plan de développement de La Réunion afin d’y remédier enfin.

Ces dernières semaines, un défilé de membres du gouvernement français conclu par le séjour du président de la République a eu lieu à La Réunion. Ce calendrier fait qu’il n’ont pas eu à répondre des conséquences de la politique menées par Paris pour La Réunion dans deux domaines essentiels depuis des décennies : le logement et l’emploi. Hier, la Fondation pour le logement des défavorisés a présenté son rapport régional.

Ce document souligne que près de 150.000 Réunionnais sont victimes de la crise du logement. Hier, un autre indicateur de la crise générale qui maintient La Réunion dans le sous-développement a été rendu public : près de 180.000 travailleurs réunionnais sont officiellement à la recherche d’un emploi car inscrits à France Travail au premier trimestre 2025, sur une population totale d’à peine 900 000 habitants. D’après France Travail, le nombre d’inscrits est en augmentation.

Impact du néocolonialisme

Sur les deux domaines qui caractérisent le développement d’un pays, les décisions sont prises outre-mer à Paris, en France. Concernant l’emploi, la crise dure depuis des décennies, Paris rejette la faute sur la croissance démographique. Au lieu de l’anticiper, Paris a organisé l’émigration massive des jeunes Réunionnais en France pour occuper des emplois que les Français refusaient via le BUMIDOM de Debré et qui étaient indispensables à la croissance de la France.

Si Paris avait alors considéré les Réunionnais comme des citoyens à part entière, la logique républicaine aurait voulu que la France accompagne le développement de La Réunion en s’appuyant su ces jeunes, en faisant les investissements publics nécessaires. Paris a préféré laisser faire le néocolonialisme pour que le maximum des transferts publics soient rapatriés en France sous forme de profits privés, pour que cet argent ne reste pas dans notre pays pour soutenir notre développement qui se serait traduit par le plein emploi.

Conséquences d’un système inadapté

Depuis les années 1960, les lois-programmes et autres adaptations pour La Réunion faites depuis Paris sont conçues pour la France et le système néocolonial ont produit un sous-développement qui se traduit par près de 180000 Réunionnais inscrits à France Travail.

Si la France comptait 10 millions d’inscrits à France Travail, la lutte contre le chômage passerait-elle par des emplois-aidés de quelques mois à temps partiel payés avec un SMIC mensuel partiel, par la baisse des cotisations sociales des entreprises et par la défiscalisation ? Nul doute qu’un plan massif d’investissements publics - avec le plein emploi comme objectif - serait à l’ordre du jour pour sortir les Français du chômage de masse.

Conférence réunionnaise pour un projet de développement appliqué par les Réunionnais accompagné par la France et l’Europe

Une telle crise appelle à un sursaut général à La Réunion. Notre île a beaucoup d’atouts et de richesses à commencer par sa jeunesse et sa position géographique au cœur du Sud global, le moteur de l’économie mondiale. Il appartient aux Réunionnais de valoriser leurs atouts dans un plan de développement réunionnais qui permettra d’atteindre le plein emploi et éradiquera la pauvreté et la crise du logement.

Proposée par le PCR et soutenue par d’autres organisations, une conférence réunionnaise rassemblant partis politiques, syndicats, associations et représentants d’élus et de l’État peuvent prendre la forme d’une conférence territoriale élargie avec le projet de développement comme seul point à l’ordre du jour.

Il appartiendra alors à l’État et à l’Europe d’accompagner financièrement et institutionnellement le projet réunionnais qui sera le cadre des relations entre La Réunion et Paris, avec des objectifs clairs dans le temps et chiffrés pour informer la population et lui rendre confiance dans l’action publique.

M.M.


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