Dominique de Villepin quitte l’UMP

La crise de confiance envers Nicolas Sarkozy atteint des sommets

25 février 2011, par Manuel Marchal

Au lendemain de la publication d’une tribune libre de diplomates dénonçant l’amateurisme de la politique étrangère du chef de l’État, Dominique de Villepin annonce sa décision de ne plus faire partie de l’UMP. Quelques jours plus tôt, son prédécesseur à Matignon a plaidé pour un remaniement après les cantonales, qui s’annoncent donc perdues d’avance pour l’UMP. Plus personne ne fait confiance en Nicolas Sarkozy, sauf Didier Robert qui passe par Paris pour faire valider sa liste de candidats.

En 2007, Nicolas Sarkozy n’a pas pu dépasser 40% des voix au second tour de la présidentielle à La Réunion. Dans tout l’Outre-mer, le candidat de l’UMP a été largement battu. Cette crise de confiance s’est désormais étendue partout. À 14 mois de la présidentielle, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy atteint une valeur historiquement basse pour un chef de l’État, avec à peine 30% des opinions favorables.
Dans ce contexte, plusieurs événements viennent encore amplifier la crise.
Lundi, Jean-Pierre Raffarin appelle le chef de l’État à prendre une « initiative » après les cantonales. Cette déclaration vise explicitement à demander un remaniement ministériel après le scrutin. C’est ce qui se passe souvent lorsque le parti au pouvoir perd une élection. Jean-Pierre Raffarin avait d’ailleurs été remplacé de la sorte à la suite de l’échec du "oui" au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Autrement dit, pour le dirigeant UMP, les élections cantonales sont déjà perdues.
Deux jours plus tard, c’est son successeur à Matignon, Dominique de Villepin, qui annonce son départ de l’UMP. Cette annonce intervient le jour de la publication d’une tribune libre de plusieurs diplomates dans "le Monde". Ces derniers affirment dans leur langage que le chef de l’État est incapable de diriger la politique étrangère de la France.
Depuis le début de l’année, les manifestations de défiance à l’encontre du chef de l’État se multiplient. Des CRS se sont opposés à la restructuration de leurs services et ont été jusqu’à la grève de la faim. Par ses déclarations, le chef de l’État a provoqué un mouvement de grève sans précédent des magistrats et des policiers. À cela s’ajoute à La Réunion la mobilisation qui s’amplifie contre l’application du plan de rigueur dans l’Éducation nationale.
La crise de confiance envers le sommet de l’État atteint donc des sommets.
Mais à La Réunion, un ami de Nicolas Sarkozy nie cette évidence, c’est Didier Robert. Ce dernier est même allé jusqu’à envoyer sa liste de candidats à Paris pour qu’elle soit validée par les plus hautes instances.
Plus personne n’a confiance en Nicolas Sarkozy, sauf Didier Robert. C’est bien l’illustration d’un fait : aucun candidat soutenu par le président de la Région ne peut cacher son étiquette UMP.

 M.M. 

Nicolas SarkozyDidier Robert

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