2013 plus difficile qu’en 2012 : nouvelle confirmation

La crise s’accélère

16 mars 2013

Plusieurs événements ont marqué la semaine écoulée. Ils confirment bien que 2013 sera plus difficile que 2012.

Tout commence mardi. Le président de la République annonce que l’objectif de maintenir le déficit public annuel sous la barre des 3% du PIB ne pourra être tenu. Malgré toutes les mesures prises pour limiter les dépenses, la prévision du gouvernement s’aligne désormais sur celle de l’Europe : 3,7%. Les 3%, ce sera pour 2014. C’est la stagnation de la croissance économique à un niveau proche de zéro qui explique ce changement.

Le lendemain mercredi, le président du groupe PS au Sénat et la Porte-parole du gouvernement annoncent que le président de la République compte légiférer par ordonnances. L’objectif est de raccourcir les délais des débats.

Mercredi encore, c’est la publication des chiffres de l’INSEE sur les destructions d’emploi en France en 2012 : environ 100.000 postes de travail ont disparu. Pour cette année, les perspectives ne sont pas fameuses, avec 75.000 emplois supprimés du mois de janvier à juin.

Le dossier des retraites

Le même jour, représentants des salariés et des travailleurs terminent une série de négociations sur le financement des retraites complémentaires. Le texte de l’accord ne sera pas signé par la CGT. Il prévoit une diminution du pouvoir d’achat des travailleurs en activité par une hausse des cotisations, et des retraités par une revalorisation annuelle qui sera inférieure au niveau de l’inflation en France. Autrement dit, 11,5 millions de personnes vont vivre plus difficilement. Dans sa revue de presse du lendemain jeudi, la Mutualité estime que « les efforts demandés aux actifs comme aux retraités pour renflouer les retraites complémentaires constituent un avant-goût de la réforme du régime général » .

Mercredi toujours, c’est le Parlement européen qui a décidé de refuser le projet de budget européen sur lequel s’étaient accordés les chefs d’État et de gouvernement de l’Union, le Conseil européen. Cette décision va donc obliger à la recherche d’un compromis entre le Conseil et le Parlement. Ce que les députés reprochent, c’est un budget d’austérité imposé aux Européens pour la période 2014-2020.

Et à La Réunion ?

Tous ces faits sont autant d’éléments convergents qui annoncent une année 2013 plus difficile encore que 2012. Face à la crise économique en Europe, le gouvernement avait construit un budget d’une austérité sans précédent depuis des décennies, avait-il annoncé. Mais tout cela ne sera pas suffisant pour changer la tendance.

C’est tout un contexte qui n’est pas favorable. Les répercussions de la crise en Europe se font ressentir à La Réunion où l’économie repose sur des transferts publics prélevés dans le budget national.

Chaque année, l’équation budgétaire est plus difficile à résoudre pour le gouvernement. Pour espérer atteindre les 3% de déficit en 2014, il devra encore réduire les dépenses, car la persistance de la crise économique limite les recettes de l’impôt. Paris est donc à la recherche de tout ce qui peut donner au gouvernement une marge de manœuvre. Les particularités fiscales et salariales des Outre-mer ne sont pas perçues en France par le plus grand nombre comme des symboles de la justice sociale. Combien de temps résisteront-elles aux effets de la crise ?

M.M.

11 millions de retraités vont perdre du pouvoir d’achat

Comme dans d’autres pays auparavant, ce sont les retraités qui sont mis à contribution. Si les retraites complémentaires se situent dans le domaine privé, quid du régime général ? Maintiendra-t-il le niveau des pensions selon les critères actuels ou va-t-il dégrader les pensions pour aller dans le sens de la brèche

Si les retraites complémentaires vont augmenter moins vite que l’inflation en France, les conséquences d’une telle austérité seront plus fortes encore à La Réunion.

En effet, le dernier indice de prix annonce qu’au cours des 12 derniers mois de référence, l’inflation a été de 1,1% à La Réunion, contre 1% en France. Mais l’écart ne se résume pas à un dixième de point.

Dans l’alimentation, l’inflation a été de 2,1% à La Réunion, 1 ;1% en France, soit quasiment le double ici. Non seulement quand la pension était revalorisée en fonction de l’inflation en France, la perte de pouvoir d’achat existait déjà. Les Réunionnais qui touchent une retraite complémentaire vont donc subir une érosion de leur pouvoir d’achat encore plus importante.

Les craintes de la revue de presse de la Mutualité vont-elles se réaliser ? Après les retraites complémentaires, au tour du régime général ?
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