Sérieuse défaite électorale à un an de la présidentielle

La déliquescence de l’UMP à Paris et à La Réunion

31 mars 2011

Tensions, divisions, mécontentements, les mots ne manquent pour mettre en avant la débâcle de la droite dirigée par Nicolas Sarkozy à Paris, et Didier Robert à La Réunion. Le parti de la majorité présidentielle se sait menacé et les divisions commencent à se montrer.

Après l’échec aux Régionales, Nicolas Sarkozy avait tant bien que mal tenté de rabibocher tout le monde, et appeler à penser au-delà. Aujourd’hui, le revers subi par l’UMP aux cantonales serait, selon certains responsables politiques de la droite, le fait du chef de l’État.
À La Réunion, Didier Robert commence à perdre pied, car les candidats qu’il a choisis sous l’étiquette "La Réunion en confiance" ont obtenu la méfiance des électeurs, désireux de faire comprendre au président Nicolas Sarkozy, que sa politique de casse sociale porte sur toute la population, particulièrement à La Réunion.

Casser la dynamique de développement de La Réunion

L’UMP Réunion a obtenu de fait un soutien des pouvoirs publics. En effet, le contrôle de légalité a laissé des associations obtenir des subventions, alors qu’elles n’avaient aucune activité. Et face aux nombreuses interpellations médiatiques et juridiques des différentes forces politiques auprès du procureur de la République, celui-ci n’a pas instruit le dossier des contrats aidés.
Donc, après avoir usé de tous les moyens possibles, notamment le service communication de la Région, les contrats aidés… Didier Robert n’a pas réussi à récupérer le Conseil général comme il l’avait souhaité une semaine après son arrivée à la Région.
Force est de se rappeler qu’il s’était rendu à l’Élysée pour y convoquer Nassimah Dindar afin qu’elle introduise à l’ordre du jour, le renouvellement de la Commission Permanente, dans l’unique but de faire basculer la majorité à droite. Mais, malgré les coups portés contre la majorité départementale, la présidente est restée à son poste et a su convaincre les Réunionnais qu’elle travaillait pour eux.

Les tensions s’expriment au Sénat

Les fortes tensions qui secouent la majorité se sont également exprimées mardi 29 mars lors de la réunion du groupe UMP au Sénat, a révélé l’Agence France Presse. La réunion a été « houleuse » et plusieurs sénateurs ont mis en cause « le style du président Nicolas Sarkozy », ont rapporté à l’AFP des participants.
À l’instar de Roland du Luart, sénateur de la Sarthe, de nombreux cadres de l’UMP ont indiqué leur accord « sur les réformes mais pas forcément sur la méthode ». Fustigeant les ministres, ce dernier les a appelés « à travailler dans leurs ministères » et « à se taire ». « On a demandé de façon très ferme que nos ministres fassent leur boulot et ne s’amusent pas à lancer des petites phrases, cela nous escagasse », a ajouté le sénateur.
Prônant l’union, comme Didier Robert avant les Cantonales, Jean-Claude Gaudin président du groupe UMP au Sénat, a indiqué « le groupe est soudé, uni (...) Mais il n’a pas apprécié la semaine agitée, contradictoire par rapport au FN. Nous soutenons le président de la République mais nous voulons qu’en échange ce que nous proposons soit aussi examiné, pris en compte ». Pas certain que Nicolas Sarkozy apprécie la dissidence, ni la contestation, comme Didier Robert à La Réunion, qui a poussé des « dinosaures » de l’UMP à fustiger sa manière de travailler et d’avoir fait plonger l’UMP local.


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