Elections départementales en France

La droite en tête, le PS laminé

31 mars 2015, par Céline Tabou

La droite contrôle désormais deux départements sur trois, soit 66 départements, face à une gauche divisée, voire laminée, dont le PS qui dirige 34 départements. Enfin, le FN n’a pas atteint ses objectifs.

Le scrutin des élections départementales confirme le tripartisme dans lequel s’est installé la France. Mais, il marque surtout la quatrième défaite consécutive de l’exécutif en un an. Pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, le tripartisme est un « coup monté » qui entraînerait la « marginalisation de toute politique alternative » à gauche.

Un tripartisme installé

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis y voit « un recul d’implantation sans être une débâcle ». La gauche détenait une majorité de départements depuis 2004, malgré tout, à l’Elysée, on tente de positiver : « La gauche résiste ». Symboles de la défaite des socialistes, la Corrèze, terre d’élection de François Hollande, a basculé à droite, tout comme le fief de Manuel Valls, l’Essonne.
Suite aux résultats, le Premier ministre Manuel Valls a rapidement reconnu une victoire “incontestable” de la droite républicaine et un « net recul » de la gauche qu’il a jugé « trop dispersée », « trop divisée ». Après sa campagne anti FN, avant et après le 1er tour, il a déploré des scores « beaucoup trop élevés » pour les frontistes, estimant qu’il s’agissait de « la marque d’un bouleversement durable de notre paysage politique ».
Bien que reconnu comme le grand gagnant de cette élection, Nicolas Sarkozy n’est pas parvenu à avoir une majorité avec son propre parti. Celui-ci est arrivé à de tels résultats grâce à une alliance avec l’UDI et le Modem. Le président de l’UMP a toutefois commenté que « ces résultats dépassent de très loin la considération locale. Les Français ont massivement rejeté la politique de François Hollande et de son gouvernement ».
Pour Alain Juppé, concurrent de Nicolas Sarkozy pour la primaire de 2016, le résultat est « une victoire de la stratégie d’alliance UMP-UDI-MoDem ». Une position partagée par le patron de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, qui a évoqué le “choix” d’« additionner les différences » entre l’UDI et l’UMP permettant de “construire” l’alternance.
Toutefois, il reste à “construire” un vote « d’adhésion » en faveur de l’opposition, a indiqué le président du MoDem, François Bayrou. De son côté, Marine Le Pen s’est félicitée d’une « forte augmentation des scores » du FN dans les départements, qui est une « étape cruciale sur le chemin du pouvoir ».

Pas de remaniement

François Hollande ne devrait pas remanier le gouvernement, après cette élection, car « on ne peut pas remanier à chaque défaite », a ironisé auprès de l’Agence France Presse, un des proches du Président. Certains souhaitaient un remaniement pour y voir entrer les écologistes et frondeurs, afin d’unir la gauche en vue des régionales de décembre et de la présidentielle.
Espérant une reprise de l’économie, François Hollande a décidé de garder le “cap” des réformes et de « redoubler d’énergie avec comme priorité l’emploi, l’emploi, l’emploi », a indiqué Manuel Valls. Une posture rejetée par la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, qui a assuré que « le gouvernement doit résolument s’engager dans une nouvelle voie ».
Les “frondeurs” du PS ont appelé à « un contrat de rassemblement » de la gauche, dans une déclaration signée par le collectif « Vive la gauche ». Cet appel sera le travail qui « nous attend dans les prochains jours », a expliqué la maire socialiste de Lille PS, Martine Aubry, qui a assuré qu’un « accord sur le fond » devra être adopté par toutes les parties.
Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) a pour sa part prôné une « nouvelle alliance populaire » en vue des régionales pour ne pas laisser François Hollande et Manuel Valls réduire à « néant la belle idée progressiste de gauche ».

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