Plate-forme de l’Alliance

La Fédération socialiste donne un avis favorable

27 mars 2007

La Fédération socialiste a fait hier les premiers pas vers une position tactique unitaire en vue des prochaines élections. Par la voix de leur Premier secrétaire, Gilbert Annette, les socialistes appellent à « éviter les polémiques subalternes et stériles » pour se concentrer sur les projets et les priorités de La Réunion. En attendant que leur candidate se prononce à son tour, ils donnent un « avis favorable » à la plate-forme de l’Alliance et souhaitent en rencontrer les représentants « dès que [la] candidate Ségolène Royal se sera prononcée ».

Erika Bareigts, Gilbert Annette, Monique Orphé et Emmanuel Seriacaroupin.
(Photo PD)

Manifestement, la fédération socialiste a décidé de balayer devant les pas de François Hollande, Premier secrétaire du Parti socialiste, attendu le 7 avril prochain, toutes les pagot semées précédemment par ses propres camarades de la fédération de La Réunion. Difficile de trouver plus “unitaire” et plus “consensuel” que Gilbert Annette, un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Le Premier secrétaire de la Fédération réunionnaise a donné hier l’avis de son organisation sur la plate-forme que l’Alliance a envoyée aux candidats à l’élection présidentielle, en leur demandant de se prononcer sur les priorités et les urgences réunionnaises. Sans donner dans l’explication de texte, Gilbert Annette a tenu à faire voir que la plate-forme a donné lieu à un examen approfondi, dans ses différentes parties.
Les accords sur les grands projets réunionnais ? « Il faut les respecter à la lettre. Il y a déjà eu des négociations. Personne n’a l’intention de reprendre des négociations sur ce plan » a-t-il dit, ajoutant que les socialistes de La Réunion ont demandé à leur candidate « de respecter à la lettre un engagement de l’Etat, qui est un acte politique majeur ». Les autres documents constituant la plate-forme - ceux tirés du “Nouveau contrat social”, la contribution communiste et ceux du PR2D (plan régional pour le développement durable) - ont été évalués eux aussi favorablement, à un point près : le retrait du moratoire sur la fonction publique, qui demandait qu’à partir d’une date négociée, le recrutement dans la FP pendant 20 ans se fasse localement.
Gilbert Annette a estimé que la démarche d’ensemble de ces documents - visant à combler les retards d’équipements, réduire les inégalités et ouvrir La Réunion sur la zone Océan Indien - fait appel à « plus de solidarité nationale » et que cette position « rencontre l’adhésion du PS ».
Non seulement il y a « de nombreuses convergences avec le pacte présidentiel de Ségolène Royal » - sur le soutien aux entreprises, l’amélioration du pouvoir d’achat, la priorité donnée à l’éducation, notamment - mais des points communs sont également relevés avec le programme socialiste réunionnais “génération Ambition” : sur le recrutement local, sur la nécessité du secteur de l’économie sociale et solidaire, sur la promotion de l’identité réunionnaise et pour préserver el valoriser le patrimoine réunionnais.
L’ensemble de ces convergences fonde l’avis favorable que les socialistes donnent à la plate-forme, en invitant à « éviter les polémiques subalternes et stériles ». « C’est l’avenir de La Réunion qui est en jeu », a soutenu Gilbert Annette, qui mettra même un peu plus tard sur le compte du groupe socialiste à la Région l’existence des “tensions” observées avec le président Vergès. Un groupe - a-t-il dit - qui « n’est pas dans la majorité et pas dans l’opposition », un groupe « poil à gratter », mais dont l’expression « n’a arrêté aucun des grands projets régionaux » a dit en substance Gilbert Annette, ajoutant que « la politique (du PS - Ndlr) ne s’arrête pas aux déclarations de Michel Vergoz ». L’inconvénient de cet argument est de dire aussi, si on le retourne, que si la Région avait dû suivre la voie indiquée par le groupe socialiste, elle n’aurait accompli aucun de ses grands projets... L’argument final du Premier secrétaire fédéral, sur ce point, considère que, quel que soit l’agacement du président de Région devant les critiques de certains dirigeants socialistes candidats aux législatives, il ne faut pas y prêter attention : ce groupe n’est pas un « groupe tampon » susceptible de « faire basculer la majorité régionale ». Et dans les circonscriptions ?
Oubliées, ses propres déclarations à l’emporte-pièce au lendemain de la signature du contrat avec l’État ! « Les Réunionnais ne doivent pas être pollués par les polémiques. Il faut voir l’essentiel ». Et l’essentiel, ce sont les prochaines élections et les reports de voix au 2e tour. « Nous souhaitons faire l’union des forces de progrès pour faire triompher un projet progressiste. On en reparlera », a dit Gilbert Annette après avoir fait part de sa conviction que « Ségolène Royal sera présente au second tour ». Il a bien sûr aussi évoqué les législatives et l’éventualité d’un report des voix socialistes sur les candidats de l’Alliance :« Au second tour, absolument » !
Cette position de la fédération socialiste constitue une évolution certaine si on la rapporte aux précédentes déclarations du Premier secrétaire fédéral. Aux électeurs de jugerle contenu de cette évolution et la vigueur de la dynamique en marche.

P. David


Un contrat additionnel

« L’État n’a pas fait assez d’effort ! » C’est ce que les socialistes pensent des contrats de plan 2007-2013. En conséquence, ils demandent, à l’instar des 18 présidents de Région socialistes, qu’un contrat additionnel « soit négocié après l’élection présidentielle ». Ils fixent à ce “contrat supplémentaire” deux priorités, pour ce qui concerne La Réunion : le financement des travaux d’assainissement et d’adduction d’eau imposés aux communes par une circulaire européenne de décembre 2006 dans toute opération de construction de logement. « Il faut doubler la ligne budgétaire actuelle » a expliqué Erika Bareigts. Faute de financements complémentaires, « les factures d’eau vont augmenter en moyenne de 300 euros par an et par ménage », a ajouté Gilbert Annette en donnant son évaluation personnelle de la directive européenne.
La deuxième priorité est la scolarisation des petits Réunionnais à partir de 2 ans. « En 2001, il y avait 76 classes accueillant ces enfants, soit 14% d’une classe d’âge ; en 2005, il n’y avait plus de 35 classes, soit 800 enfants représentant 6% d’une classe d’âge de 14.000 tout-petits. Il faut remonter à 36% ; il faut 150 classes de maternelles et les moyens de fonctionnement inhérents, pour 2007-2013 » a conclu Gilbert Annette sur ce point, en dénonçant la double catastrophe que constitue, pour les familles réunionnaises, le manque de logement social et le manque de classes maternelles.

P. David


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