Égalité femmes-hommes en Outre-mer

La feuille de route de la nouvelle coordinatrice interministérielle élargie

10 mars

Depuis janvier 2025, la nouvelle coordinatrice interministérielle Aude Luquet est chargée de la question de l’égalité entre les hommes et les femmes en Outre-mer. Cette mission a été élargie au-delà de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Désormais, la nouvelle coordinatrice interministérielle devra prendre en compte ces deux sujets dans le cadre d’enjeux plus vastes tels que l’égalité professionnelle et économique, l’accès à l’éducation et aux formations stratégiques, ainsi que la reconnaissance des spécificités ultramarines.

Interrogée par le site Outremer360°, Aude Luquet a expliqué que les 44 recommandations pour lutter contre les violences intrafamiliales présentée par sa prédécesseuse, « est un point d’appui majeur ». Car « Justine Bénin a fait un travail remarquable en identifiant les blocages et en formulant des solutions adaptées aux réalités ultramarines. Mon rôle est d’assurer le passage de la parole aux actes, de donner vie à ces recommandations sur le terrain ».

Depuis le début de l’année, Aude Luquet a une mission élargie à l’ensemble des problématiques liées à l’égalité femmes-hommes. Dans le but selon elle de « transformer durablement la condition des femmes en Outre-mer ».

« Il faut aussi agir sur l’émancipation économique, l’accès à l’éducation et aux formations stratégiques, et sur la valorisation des rôles des femmes dans la société. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter des mesures correctives ici et là, mais de remettre en question des inégalités systémiques qui persistent depuis trop longtemps. Nous devons agir en profondeur, en impliquant tous les acteurs locaux », a-t-elle expliqué.

Alors que le gouvernement est pointé du doigt pour ses promesses et ses inactions en matière d’égalité femme-homme, Aude Luquet a assuré que « l’enjeu est d’articuler les politiques publiques avec le travail formidable des associations ».

Parmi les axes clés de son mandat, elle devra se pencher sur l’égalité professionnelle et économique, la santé des femmes ou encore l’émancipation des jeunes filles. « L’autonomie économique des femmes est un levier d’indépendance fondamental. Si nous voulons réduire les inégalités, nous devons leur donner les moyens d’accéder à des postes à responsabilité, à des secteurs porteurs, et à des aides adaptées pour créer et développer leur entreprise. Ces transformations ne peuvent pas être portées par une seule personne ou une seule institution. C’est un effort collectif, qui doit impliquer les territoires, les associations, les entreprises et les citoyens. L’égalité, ce n’est pas juste un mot, c’est une pratique quotidienne que nous devons intégrer partout », a assuré la nouvelle coordinatrice interministérielle.

Comme l’a indiqué Outremer360°, « les ambitions sont claires, mais les moyens restent limités ». En effet, le budget n’est pas à l’appel. Aude Luquet atteste qu’« il existe aussi des solutions à moindre coût : mieux coordonner les dispositifs existants, sensibiliser, mettre en réseau les acteurs de terrain ». Rester en surface, sans pour autant changer les choses en profondeur. D’autant que son mandat est court : 1 an.


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