La filière photovoltaïque sacrifiée ?

27 décembre 2010

Dans un communiqué, la KER (Koopérative Ekologie Réunion) et Europe Ecologie reviennent sur les nouvelles mesures prises par le gouvernement concernant la filière photovoltaïque et les conséquences pour La Réunion.

« L’écologie n’est plus une priorité du gouvernement et la plupart des engagements environnementaux issus du Grenelle ont ainsi été sacrifiés sur l’autel de la rigueur budgétaire. Maintenant, c’est la filière photovoltaïque qui est la cible de cette politique régressive. Après plusieurs baisses successives du tarif de rachat par EDF et le coup de rabot fiscal dans les DOM, le gouvernement vient, par un décret du 9 décembre, d’interrompre pour trois mois tout projet d’installation de centrale photovoltaïque de plus de 3 kilowatts crête. Cette mesure aura pour conséquence la mort de plusieurs entreprises, notamment des PME, la destruction de milliers d’emplois et la fin du développement du photovoltaïque en France.
Seuls les plus gros opérateurs pourront se permettre d’attendre la fin du moratoire avant de reprendre leur activité dans un marché purgé de toute concurrence. Le principal bénéficiaire en sera EDF qui détient à travers ses filiales plus de 70% des projets de la file d’attente.
L’argument, mis en avant par le gouvernement, du surcoût du rachat de l’électricité photovoltaïque, pour justifier une telle mesure ne tient pas debout quand on sait que plusieurs milliards d’euros vont être investis dans le nucléaire, notamment pour financer les nouvelles centrales EPR et le surcoût de l’enfouissement des déchets radioactifs.
Cette remise en cause aura des conséquences évidentes à La Réunion. D’une part, parce que notre île, non raccordée au réseau national et dépendante des ressources fossiles pour sa consommation énergétique, doit développer impérativement des énergies alternatives, d’autre part, parce que dans le contexte économique fragile de La Réunion, la filière locale du photovoltaïque, 400 emplois directs et 1200 indirects, constitue un secteur dynamique qui a su se développer dans le cadre de la politique d’autonomie énergétique portée par la Région depuis plus de dix ans et incarnée par le projet GERRI du Grenelle de l’environnement.
Or, aujourd’hui GERRI est moribond et l’objectif d’autonomie énergétique n’est plus porté politiquement par le Conseil Régional dont l’une des premières décisions a été l’abandon des recherches géothermiques. C’est pourquoi KER-Europe Ecologie condamne fermement le désengagement de l’Etat et s’associe aux demandes des acteurs de la filière pour une meilleure anticipation, une plus grande stabilité économique et réglementaire du secteur photovoltaïque. »

Jean-Pierre Marchau
Porte Parole de la coopérative KER/Europe Ecologie

Energies renouvelables

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