Après « un État totalement en faillite »

La France « est un pays qui a un crédit sur les marchés »

29 janvier 2013, par Céline Tabou

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a déclaré dimanche 27 janvier que la France était « un État totalement en faillite », avant de préciser son ironie sur la formule prononcée par François Fillon en septembre 2007.

Face à cette déclaration, le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a précisé lundi 28 janvier que la France est un pays crédible et solvable, afin de calmer les craintes suscitées suite à la déclaration de Michel Sapin.

Michel Sapin tente de se justifier

Le ministre du Travail a déclaré sur Radio J qu’il y avait « une urgence sociale et une urgence économique » et que c’était pour cela que le gouvernement avait « pris des décisions immédiates en termes de relance de l’Europe de la croissance, de politique d’emploi (...) et en même temps, agir dans la durée ». Cette déclaration suit les propos de l’ancien Premier ministre, Michel Rocard (1988-1991), qui, dans un entretien au “Journal du Dimanche”, a estimé qu’ « il y a le feu » et ceux de François Fillon, peu après le début du mandat de Sarkozy en 2007 : « Je suis à la tête d’un pays en faillite ».

La déclaration de Michel Sapin intervient après l’annonce des derniers chiffres du chômage de décembre, estimant que c’est « le signe d’une activité économique pas aussi dégradée que ce que l’on dit et j’y vois aussi le signe d’une politique qui avait retenu un certain nombre de licenciements ». Le ministre a ajouté : « Ce qui permet d’avoir pour l’année 2013 une vision plus positive que celle que l’on entend habituellement », pour minimiser ses propos.

« C’est la raison pour laquelle il a fallu mettre en place des programmes de réduction des déficits, et aucune sirène ne doit nous détourner de cet objectif », s’est justifié Michel Sapin, répondant aux critiques à gauche, qui s’élèvent contre l’objectif de ramener le déficit public sous les 3% du PIB à la fin de l’année.

La droite se déchaine

L’ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse, a demandé au ministre de « mettre en conformité les actes du gouvernement avec ses déclarations » en « présentant un collectif budgétaire avec une prévision de croissance réaliste et en s’engageant résolument dans une baisse des dépenses publiques ».

De son côté, l’ex-Premier ministre Alain Juppé a estimé que « la France n’est pas en faillite, elle est tout à fait en situation aujourd’hui d’assumer ses engagements financiers, notamment de payer ses fonctionnaires, heureusement ! ». Cependant, « la situation est extrêmement préoccupante et j’attends avec beaucoup de curiosité comment les 60 milliards d’économies budgétaires que le président de la République nous a annoncées pour les cinq prochaines années vont être réalisés  », a expliqué Alain Juppé.

Pierre Moscovici a répondu que la France « est un pays qui a un crédit sur les marchés : nous empruntons aujourd’hui à 2,2% (à long terme), soixante points de base (0,6 point de pourcentage) de plus que l’Allemagne, alors qu’il y a un an, c’était cent quarante points de base. Et donc, nous avons considérablement amélioré notre image ».

Comme on lui demandait lors du "Forum" Radio J s’il considérait comme François Fillon, en septembre 2007, être à la tête d’un « État en faillite » ou comme Michel Rocard qu’il y avait « le feu », le ministre du Travail a répondu : « Mais c’est un État totalement en faillite ». « C’est la raison pour laquelle , a-t-il enchaîné , il a fallu mettre en place des programmes de réduction des déficits, et aucune sirène ne doit nous détourner de cet objectif de la diminution des déficits, c’est fondamental pour le financement de notre économie, et la création d’emplois ».

Céline Tabou


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