La Possession

La “gauche antilibérale” appelle à s’unir contre Sarkozy

17 avril 2007

« La droite doit partir », disent les affiches que l’union des partis et mouvements de la gauche antilibérale possessionnaise a choisi de faire fleurir dans cette campagne, en soutenant la candidature de Ségolène Royal dès le premier tour. Jean-Hugues Savigny et ses amis ont, hier, dit pourquoi.

(De gauche à droite) : Régine Ahmod-Ali Payet, Jean-Bernard Grondin, Josiane Richard, Jean-Hugues Savigny, Cyrille Lebon, Ghislaine Fortuné, Gilberte Maillot et Jean-Marie Bernard.
(photo PD)

Autour de Jean-Hugues Savigny, militant socialiste de tendance fabiusienne, des membres du MGER (Mouvement de la Gauche Écologique Réunionnaise, Alliance) et des « représentants de la société civile à La Possession », élus ou non au Conseil municipal, ont exposé hier les raisons qui les poussent à faire campagne pour la candidate du Parti Socialiste, dès le premier tour. En tout respect du choix fait par le PCR, leur allié, de soutenir au premier tour Marie-George Buffet, candidate d’un rassemblement populaire antilibéral avec lequel ils sont en parfait accord. « On ne s’assied pas sur nos convictions puisqu’on va se retrouver aux législatives », assure Jean-Hugues Savigny en évoquant les déclarations de désistement mutuel, au plan national et local. L’important pour eux est de faire barrage au candidat Nicolas Sarkozy, « qui demande aujourd’hui aux électeurs de Le Pen de voter pour lui », ajoute le militant socialiste. « S’il est élu, ce sera des émeutes de partout dans toutes les cités dortoirs de France », ajoute Cyrille Lebon, du MGER, parti régional, membre de l’Alliance. Ses représentants à La Possession ont le soutien des autres partis membres de l’Alliance, tels le MRA, l’UDSR, le MRC et le PSR, tous partisans d’un choix socialiste au premier tour.
Tous seraient d’accord pour faire ce que Jean-Hugues Savigny appelle un choix « d’opportunité », après l’échec de l’union des courants progressistes antilibéraux sur une candidature unique. « Nous préférons nous sentir un peu représentés au second tour plutôt que parfaitement fidèles à nos convictions et devoir encore choisir entre droite dure, droite molle ou extrême droite », a résumé Jean-Hugues Savigny, dans une version du “spectre du 21 avril 2002”. C’est par « principe de précaution politique » (PPP), a-t-il dit encore, en confirmant que le « choix de conviction » serait pour les législatives.
Ils ont expliqué ce choix par deux éléments : d’une part, le fait que « l’indécision des Français reste élevée » et donc, la crainte d’une faible mobilisation à La Réunion serait tangible (56% de participation à La Réunion en 2002) ; d’autre part, le « glissement des sondages vers le candidat Bayrou » les motive à « mobiliser tout l’électorat de gauche ». Devant des socialistes jugés - à La Possession du moins - atones, amorphes et peu crédibles, au vu de leurs publications dans la presse municipale - à la page de l’opposition ! -, les progressistes possessionnais appellent à un sursaut de l’électorat... « et surtout des femmes », ajoute Josiane Richard, notant que leur candidate est « la seule femme à pouvoir être présente au second tour ». S’ils soutiennent le programme présidentiel de leur candidate, les progressistes unis de La Possession donnent rendez-vous aux électeurs autour de la plate-forme de l’Alliance pour les élections législatives.

P. David


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