Des élus UMP entraînés sur la position la plus réactionnaire

La ligne suicidaire de Didier Robert et Cyrille Hamilcaro

1er août 2009, par Manuel Marchal

Jeudi, tout le monde a constaté l’absence d’élus UMP de la réunion conjointe des conseillers généraux et régionaux. Pour ces absents, la journée s’est conclue par une conférence de presse menée par Cyrille Hamilcaro, soi-disant pour présenter des propositions pour les États-généraux, 48 heures après la fin de cette consultation.

Tout le monde a noté que des élus UMP de la Région et du Département ont décidé de refuser de participer à la réunion conjointe des élus des deux collectivités. Il s’agissait pourtant de débattre de propositions pour l’avenir du pays, à la suite d’une initiative lancée par le président de la République et soutenu par la majorité UMP de l’Assemblée nationale.
Dans son édition d’hier, notre confrère "Le Quotidien" publie une lettre signée par cinq élus du groupe UMP du Conseil régional : Dominique Fournel, Roland Hoarau, Thierry Sam-Chit-Chong, Minh Nguyen et Christiane Ramassamy. Cette lettre est destinée à Didier Robert, elle proteste contre le choix de boycotter la réunion conjointe. Voici l’extrait publié hier par "Le Quotidien" : « Néanmoins, nous tenons à vous faire part de notre incompréhension quant à cette décision prise hâtivement et en l’absence des élus concernés. En outre, il nous semblait plus productif que nos groupes fortement représentés puissent défendre ses valeurs sur un dossier voulu par le président de la République et pour lequel le Premier ministre a encore récemment marqué son intérêt, en venant personnellement à La Réunion assister à un point d’étape ».
Cette lettre montre qu’à la différence de Didier Robert, des élus ont conscience que la situation a évolué depuis l’époque de Perreau-Pradier, et donc que les méthodes ne doivent plus être les mêmes qu’il y a 50 ans. Mis à part les prises de position de Didier Robert contre la Route des Tamarins et la rocade du Tampon, on a aucune trace du passage de cet élu au Conseil régional.
Mais l’opinion ne comprend pas pourquoi ces élus UMP qui protestent se sont alignés sur la position la plus réactionnaire. C’est en effet la ligne suicidaire de Didier Robert et Cyrille Hamilcaro qui a été suivie. Et tout le monde a pu noter que la conférence de presse tenue par Cyrille Hamilcaro n’avait pour but que de tenter de remettre en selle l’ancien maire de Saint-Louis en organisant une rencontre avec les journalistes au Conseil général. Car qui peut croire sérieusement à la création d’une Région Réunion Mayotte, est-ce à dire que c’est à Saint-Denis que seront décidées les routes construites à Mayotte ! Incapables d’être constructifs, Cyrille Hamilcaro et Didier Robert préfèrent fuir le débat lancé par le président de la République. Ils entraînent alors le groupe UMP du Conseil régional dans cette tactique suicidaire. Cette ligne sectaire est en totale contradiction avec l’ouverture qui existe à la Région, où l’opposition est invitée à tous les débats. On ose imaginer ce qui se passerait si la Région était gérée par un élu adepte d’un sectarisme digne de l’époque de Perreau-Pradier.

M.M.


Pourquoi organiser les États-généraux au Tampon ?

Jeudi, le boycott par des élus UMP de la réunion conjointe des conseillers généraux et régionaux décidé par Didier Robert apporte un nouvel éclairage sur le programme de la visite du Premier ministre. Tout le monde se souvient que l’un des temps fort avait lieu au Tampon, la ville dirigée par Didier Robert. Il s’agissait d’une rencontre publique entre le Premier ministre et les représentants des huit ateliers des États-généraux, retransmise en direct par Radio-Réunion et Télé-Réunion.
Déjà le 10 juillet, les observateurs n’ont pas manqué de s’étonner d’un tel choix, étant donnée l’absence de contribution du député-maire du Tampon aux États-généraux. Trois semaines plus tard, au moment de la présentation de la synthèse, il apparaît que Didier Robert n’a fait aucune proposition. Le jour où le résultat de trois mois de débats et de réflexion est présenté à la presse, Didier Robert décide que les élus du groupe UMP au Conseil régional et du groupe Objectif-Réunion au Conseil général ne participeront pas aux échanges sur le thème des États-généraux qui concernent les élus des deux assemblées locales.
Ceci démontre que Didier Robert ne se sent absolument pas concerné par les États-généraux de l’Outre-mer, et rappelle donc que la tenue des États-généraux au Tampon en présence du Premier ministre était bel et bien une opération de politique politicienne. Il s’agissait uniquement d’offrir un bon coup de pub à Didier Robert en présence du Premier ministre et des caméras de télévision.


Stéphane Fouassin plombe Didier Robert

Hier dans la presse, Stéphane Fouassin a justifié le boycott de la réunion conjointe des élus des collectivités par l’absence au Tampon des présidents des collectivités lors de la réunion des États-généraux en présence du Premier ministre.
Or, tout le monde sait que lors la réunion des États-généraux au Tampon, à aucun moment, les présidents des collectivités ont été invités à s’exprimer, et ils n’ont pas été associés à cette séance. Ce jour-là, les prises de paroles ne concernaient que les présidents des ateliers des États-généraux, la conclusion du Premier ministre et le mot de bienvenue de Didier Robert.
Le déroulement de la rencontre du 10 juillet au Tampon n’a aucune comparaison avec le devoir qu’ont des élus de participer à un débat qui concerne leurs collectivités. En effet, contrairement à ce qui s’est passé le 10 juillet au Tampon, Stéphane Fouassin et ses amis étaient invités à s’exprimer, au même titre que les autres élus des deux assemblées.
Si le porte-parole d’Objectif-Réunion utilise un tel argument pour expliquer son absence jeudi, il fait tout sauf rendre service à Didier Robert. Car il démontre que ce dernier est près à utiliser n’importe quoi pour se justifier.

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