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Le traitement des fonctionnaires à La Réunion –3–
16 septembre 2014, par
L’intégration n’a pas répondu aux attentes des fonctionnaires de La Réunion. Après le remplacement du supplément colonial par une prime de vie chère indexée, ils se lancent dans une grande grève pour obtenir de nouveaux avantages. Suite et fin de la tribune libre d’Eugène Rousse.
Après que cette proposition de loi eut été repoussée, la décision des fonctionnaires des DOM d’engager une action dure est prise.
Le 15 mai 1953, les fonctionnaires en service dans les 4 DOM cessent le travail pour une durée illimitée. La grève va se poursuivre pendant 63 jours et sera presque totale dans tous les services, malgré les pressions de la haute administration.
Force est de constater, à la fin de la grève la plus longue que La Réunion ait jamais connue, que les concessions faites par le gouvernement sont plutôt maigres.
• L’engagement est pris d’accorder aux fonctionnaires en service dans les DOM une majoration de l’indemnité de vie chère. Cette majoration, fixée par le décret du 22 décembre 1953, ne sera que de 5%, non indexée pour La Réunion.
• L’indemnité d’éloignement, qui était accordée pour 2 séjours de 2 ans ou 4 séjours de 2 ans, n’est plus accordée que pour un seul séjour de 4 ans.
• Le salaire moyen départemental servant de base au calcul des prestations familiales est revalorisé.
Les fonctionnaires estiment donc que la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie doit se poursuivre. Ceux de la Réunion, réunis à l’hôtel de ville de Saint-Denis le 15 juin 1956, demandent au gouvernement :
- la fixation à 65% (indexés) de l’indemnité de vie chère ;
- l’uniformisation du régime des congés administratifs ;
- l’extension aux DOM du régime métropolitain des prestations familiales et de la sécurité sociale.
L’élection à l’Assemblée Nationale le 2 janvier 1956 du syndicaliste réunionnais Raymond Mondon renforce les fonctionnaires de l’île dans leur conviction qu’ils finiront par être entendus du gouvernement.
Six mois après son entrée au Palais Bourbon, Raymond Mondon réclame en faveur des fonctionnaires des DOM « une indemnité de vie chère suffisamment élevée pour compenser le coût de la vie ».
Le gouvernement Guy Mollet reconnaît le bien-fondé de la requête du parlementaire réunionnais.
Début 1957, deux décrets ne tardent pas à améliorer le taux de l’indemnité de vie chère dans les DOM.
Le décret n° 57-87 du 28 janvier 1957 porte à 40% l’indemnité de vie chère aux Antilles et en Guyane. Soit une progression de 10 points par rapport au 22 décembre 1953.
Deux mois plus tard, le décret n° 57-333 du 15 mars 1957 augmente l’indemnité de vie chère allouée aux fonctionnaires de l’État en service à La Réunion de 5 points indexés et applique l’index de correction aux 5% accordés en décembre 1953. Ce, à compter du 1er janvier 1957.
Depuis cette date, les fonctionnaires de l’État en service à La Réunion bénéficient donc d’une indemnité de vie chère de 35% indexée. Leur traitement mensuel est alors celui de leurs homologues parisiens multiplié par 2,227. Il est bon de préciser que leurs collègues retraités bénéficiaient déjà, depuis l’application du décret n° 52-1050 du 10 septembre 1952, d’un complément temporaire de 35%. Mesure non étendue aux retraités des autres DOM et dont ne bénéficient à La Réunion que les fonctionnaires de la fonction publique d’État.
Telle est la situation dans la fonction publique d’État à La Réunion lorsque Michel Debré devient Premier ministre le 8 janvier 1959.
À partir de cette date, les députés gaullistes ne cachent pas que l’effort consenti par l’État en faveur des fonctionnaires en poste dans les « confettis de l’Empire » devient « insoutenable ». Les DOM sont dès lors considérés comme des « danseuses qui coûtent cher » — le mot est de Valéry Giscard d’Estaing.
Le rapport du député Clermontel, adopté par la « Commission des Finances, de l’Économie Générale et du Plan » le 22 juin 1962, préconise « l’aménagement » de « l’avantage excessif » accordé aux fonctionnaires des DOM.
À La Réunion même, dans le « bilan économique, social et financier » établi en 1960 par le préfet Jean Perreau-Pradier, celui-ci souligne que « l’effort social de la Métropole ne permet guère mieux de maintenir 280.000 personnes à leur niveau actuel, c’est-à-dire une certaine médiocrité, alors qu’il a permis l’élévation incontestable du standing de 40.000 privilégiés (...). L’effort que s’impose la Métropole est lourd. Or, il deviendra insoutenable si nous n’abandonnons pas la voie actuelle qui ne profite qu’à une minorité (...) ». C’est évidemment le point de vue du gouvernement qu’expose ici le préfet.
Aussi, lorsque le gouvernement Chaban-Delmas décide, en juin 1971, d’abaisser progressivement l’index de correction, les fonctionnaires de La Réunion ne sont-ils pas à vrai dire surpris.
Aujourd’hui, il nous faut faire le constat suivant : la baisse de l’index de correction de 1,65 à 1,138 en 8 ans a eu pour conséquence de faire chuter le pouvoir d’achat des fonctionnaires de 31% au cours de cette période. Les économies substantielles ainsi réalisées par l’État ont-elles entraîné une sensible amélioration de la situation des autres catégories de travailleurs ?
On peut en douter si l’on se réfère au nombre d’inscrits à Pôle Emploi, au nombre de « fonctionnaires » qui sont condamnés à n’être que des parias de la fonction publique, à la masse de jeunes qui ne survivent qu’en occupant des emplois précaires.
Cela dit, les fonctionnaires réunionnais sont loin d’être indifférents au drame permanent que vivent les exclus de l’île. Un des moyens d’y remédier ne consisterait-il pas à s’adresser à ceux qui « s’enrichissent en dormant » ?
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