ARAST

La mascarade doit cesser, l’AGS doit payer !

12 mai 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Le Tribunal des Prud’hommes a rendu hier un arrêt par lequel il se déclare incompétent pour examiner la requête d’anciens salariés de l’ARAST. Une décision qui ne surprend guère… et montre une fois encore la manipulation dont sont victimes les anciens salariés de l’Association dans le but d’épargner l’argent des AGS.

Scandale d’une ampleur unique dans l’histoire sociale de notre pays, la faillite de l’ARAST a privé d’emploi plus de 1250 salariés. Largement imputable à la mauvaise gestion des dirigeants, la liquidation de l’ARAST a provoqué la colère des salariés licenciés. Trop souvent titulaires de “petits contrats”, ces travailleurs sociaux se retrouvèrent privés de revenus à l’approche des fêtes… alors que, mettant à profit leurs réseaux d’affinités politiques, les dirigeants purent aisément se reclasser à des positions plus qu’enviables.

Les mauvais payeurs protégés…
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Dans ce contexte d’urgence et de précarité, une solution évidente aurait dû s’imposer : faire jouer le mécanisme de paiement des indemnités par l’assureur (l’AGS), dans les conditions normalement prévues par la loi. Très vite, il s’est avéré que l’AGS refusait se s’acquitter de son obligation. On aurait alors pu s’attendre à ce que le mouvement social des anciens travailleurs mette la pression au mauvais payeur. Au lieu de cela, on a assisté à un véritable détournement de la mobilisation des travailleurs, à qui certains meneurs ont fait miroiter la possibilité d’une fonctionnarisation au sein du Conseil général, dans le but d’orienter la protestation vers cette institution.
Un procédé qui a bien réussi à la porte-parole la plus médiatique, Valérie Bénard, devenue vice-présidente UMP de la Région en prenant appui sur la colère légitime de salariés spoliés.
La décision rendue hier par les Prud’hommes, qui n’ont aucune compétence pour décider de la reprise d’une activité privée par une collectivité publique achève de montrer l’impasse dans laquelle Valérie Bénard a conduit les salariés, promenés tout au long d’une interminable mascarade politicienne.

…jusqu’à quand ?

Celle-ci a culminé hier avec le spectacle grotesque et dégradant d’une vice-présidente sarkozyste, déléguée à l’illettrisme d’un Conseil régional UMP, manquer la première Commission permanente de l’Assemblée où elle est élue, pour lire à des travailleurs désespérés un verdict qu’elle connaissait d’avance... Encore une fois, cette diversion profite à l’AGS, qui n’a toujours pas versé ce qu’elle doit. Sans surprise, ce nouveau camouflet devant les prud’hommes n’a pas entraîné de changement d’orientation de la part de celle qui s’emploie depuis la liquidation de l’ARAST à protéger l’argent de l’assureur. En effet, les déclarations de Mme Bénard laissent croire à une ènième action devant les Prud’hommes...vouée, elle encore à l’échec, et susceptible de durer 6 mois au bas mot. Va-t-on se moquer des travailleurs encore longtemps ? Quand cesseront les manipulations pour les dépouiller de leurs droits ? Quand, enfin, fera-t-on payer l’AGS ?

Geoffroy Géraud-Legros

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