Développement du Sud

La nécessité de parler d’une même voix

6 décembre 2006

Il y a bien des sujets sur lesquels les différents courants de pensée représentés à La Réunion peuvent afficher leur différence. Mais il est indispensable de parler d’une même voix quand on aborde les questions de développement de l’île. C’est l’un des enseignements que l’on peut tirer de la conférence-débat organisée samedi après-midi à Saint-Pierre par le Collectif pour le développement du Sud.

« Les routes ne sont ni de droite, ni de gauche », affirme Philippe Berne, Vice-président du Conseil régional, chargé de l’aménagement, après avoir annoncé le phasage de la déviation de Grands Bois et de Saint-Joseph qui s’étalera de 2007 à 2009. C’était samedi après-midi, au Conservatoire de musique de région, lors du débat sur les déplacements dans le Sud organisé par le Collectif pour le développement du Sud présidé par Krishna Damour.
Il est en cela parfaitement en accord avec son collègue du Conseil régional, Roland Hoarau, Adjoint au maire de Saint-Pierre, Président du Syndicat mixte de Pierrefonds, Vice-président de la CIVIS, qui a pris clairement position en faveur du tram-train de Saint-Benoît à Saint-Joseph.
« La réponse aux défis que nous pose la démographie à l’horizon 2030 (1 million d’habitants) exige une vision partagée de l’avenir. Et la réponse la plus pertinente en matière de déplacement est le tram-train qui ne pourra pas desservir les écarts. On ne doit pas opposer le maillage du transport en site propre (TCSP) par bus dans le Sud, qui sera relié plus tard avec le tram-train, dans un souci de d’étalement des investissements dans le temps », explique Roland Hoarau.
En prenant cette position, l’Adjoint au maire de Saint-Pierre sait qu’il risque de s’attirer les foudres de certains de ses “amis” politiques. Mais, dit-il, « les îlots de résistance qui s’expriment aujourd’hui devront tomber compte tenu de l’intérêt général ».
Et il continue d’enfoncer le clou en affirmant qu’il souhaite, « que lorsqu’il s’agit du développement de La Réunion, au-delà des clivages politiques, comme cela a été fait par Elie Hoarau et André Thien Ah Koon au sein du Syndicat mixte de Pierrefonds pour l’aménagement de l’aéroport, on arrive à parler d’une même voix, là où il est nécessaire de le faire ».
Et un peu plus tard, le vice-président de la CIVIS dira son accord avec Elie Hoarau, après que ce dernier ait notamment noté que « l’alternative, c’est le tram-train de Saint-Benoît à Saint-Joseph, mais que l’on ne fera pas l’économie de nouvelles routes ». L’auteur d’un livre sur le rééquilibrage du Sud par rapport au Nord estime qu’au-delà des déviations de Grands Bois, de Saint-Joseph et du Tampon par une rocade, « il fallait envisager autre chose. C’est-à-dire une route en moyenne altitude de Bel Air (Rivière Saint-Louis) à Goyaves (Saint-Joseph) en passant par la Ravine des Cabris. Laquelle doublerait les Routes nationales 1 et 3 ». Car, précise-t-il, « nous ne sommes plus dans le tripôle de développement Tampon/Saint-Louis/Saint-Pierre, mais dans un quadripôle de développement Tampon/Saint-Louis/Saint-Pierre/Saint-Joseph ».
Au moment de conclure, Krishna Damour se félicite de la convergence de vue qui s’est exprimée à l’occasion de ce débat sur les déplacements dans le Sud. Il précise que d’autres débats seront organisés notamment à partir du document élaboré par un autre groupe de réflexion sur le développement du Sud, rassemblant des personnes aussi diverses que l’ancien sous-préfet, Philippe Schaeffer, ou Camille Gérard.
L’occasion de montrer une fois encore qu’il est possible - indispensable même - de parler d’une même voix quand on aborde les questions de développement de La Réunion.

Correspondant


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