Calixte Offay, Ambassadeur, représentant le gouvernement de Seychelles qui exerce la présidence de la COI ; Victor-Manuel Borgès, Vice-ministre des Pêches du Mozambique ; Joe Borg, Commissaire européen à la Pêche et aux Affaires maritimes ; Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche et ancien Commissaire européen à la Politique régionale ainsi que plusieurs représentants des Régions ultrapériphériques de l’Union européenne. La présence de ces participants souligne l’importance du séminaire "les RUP et la politique maritime européenne" organisé les 20 et 21 septembre dernier à la Région. C’est un événement fondateur dans la bataille pour l’émergence d’un des leviers du développement de La Réunion : la valorisation des ressources de la mer.

« Une richesse considérable »

En effet, dans le domaine de la pêche, La Réunion est un atout pour l’Union européenne. Car dans l’hémisphère Nord, les ressources diminuent. C’est la conséquence d’une exploitation intensive. Il est à noter qu’à la veille de l’ouverture du séminaire, la Commission européenne annonçait la suspension de la pêche au thon rouge dans la Méditerranée et dans l’Atlantique Nord. Neuf mois ont été suffisants pour épuiser un quota de plus de 16.000 tonnes.
Du fait d’un potentiel largement inexploité, l’Océan Indien n’est pas encore concerné par ce type de mesure. À l’instar des propositions de la Commission pour les RUP, des méthodes innovantes de gestion de la ressource peuvent être mises en place, dans l’esprit du développement durable. Elles visent à garantir « une richesse considérable dans ces régions », a indiqué Joe Borg.
Pour les pays de la Commission de l’Océan Indien, l’enjeu est d’importance. En effet, la somme des superficies de leurs zones économiques exclusives est supérieure à celle de la Méditerranée.
Or, à ce jour moins de 1% des prises sont effectuées par des bateaux basés à La Réunion, et la plus grande partie par des équipages provenant de pays qui ne sont pas riverains de l’Océan Indien. Mais ce faible pourcentage se traduit par un millier d’emplois, et par 15% de nos exportations.

Une nouvelle industrie

C’est donc tout un potentiel qui peut être mis en valeur dans notre région.
Plutôt qu’une logique ultra-libérale de mise en concurrence des flottilles de pêche des pays de la COI, celle du co-développement a pour but de partager de la manière la plus équitable toutes les richesses que la mer peut apporter.
La proposition de créer une Conférence maritime du bassin Sud de l’Océan Indien participe à cet objectif. Celui d’une gestion concertée des richesses maritimes de l’Océan Indien par les peuples riverains.
Cela peut notamment se traduire pour La Réunion par l’implantation d’une nouvelle industrie. Puisque des bateaux européens peuvent trouver en abondance autour de La Réunion une ressource beaucoup plus rare dans leurs mers d’origine, pourquoi une partie de la pêche ne pourrait pas être transformée ici ? La mise en service de la nouvelle darse de pêche permet d’envisager un tel projet. Capable d’accueillir les plus grands bateaux, elle est également située dans un environnement propice à la construction d’industries de transformation.
Réussir la gestion durable et concertée d’un espace maritime plus grand que la mer Méditerranée, c’est un des priorités du siècle qui débute pour les pays de la COI. L’enjeu est la création de dizaines de milliers d’emplois pour tous, dont une partie à La Réunion.

Manuel Marchal

Un des événements de l’année 2008

Mise en service de la nouvelle darse de pêche

C’est au cours de cette année que doivent se terminer les travaux de la nouvelle darse de pêche du port-Ouest. Caractérisée par une longueur de quai de 1.200 mètres, elle pourra accueillir les plus gros bateaux de pêche au large.
Ce nouvel outil peut être la base d’une nouvelle industrie à La Réunion. L’objectif est que notre île ne soit pas seulement une base de pêche, avec à la clé des emplois créés dans la réparation de navire par exemple, mais également un pôle de transformation des produits de la mer.