Le MGER, qui fait partie de l’Alliance, présentait récemment ses propositions...

La planète va mal

4 décembre 2006

La planète va mal, c’est un euphémisme que de dire cela ! La biodiversité est menacée, le réchauffement climatique que le MGER (Mouvement de la Gauche Écologiste Réunionnaise) ne cesse de dénoncer est là. Plus personne ne peut nous prendre pour des doux dingues désormais. Nous reprenons à notre compte l’idée de Nicolas Hulot de faire 5 propositions minimum en matière d’environnement à tous les candidats qui se présentent aux élections, quelles qu’elles soient. Non pas pour donner un sceau écologiste, mais pour rappeler les candidats à leurs devoirs vis-à-vis de la population qu’ils désirent représenter.
Nous ne devons plus hypothéquer l’avenir de nos enfants sous le prétexte fallacieux de faire des profits. Bien entendu, ces mesures concernent notre île et c’est bien normal pour un parti régional. Ces mesures sont un minimum et sont extraites du programme du MGER, elles ne sont pas les seules. Bien entendu, mais nous avons fait le choix d’avancer les idées environnementales comme un minimum pour éviter les catastrophes sanitaires, mais également pour que notre île participe à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et contre la pollution des terres. Devenons un modèle pour les autres comme nous le sommes grâce à nos diversités. Nous demandons aux candidats de s’engager pour notre île mais aussi pour notre planète.

Cinq idées fortes pour une Réunion écologiquement vivable

• Route du littoral
La route du Littoral a assez défrayé la chronique, nous devons dépassionner le débat. Oui à l’idée d’un péage, mais pas n’importe comment.
L’idée d’un péage n’est pas très populaire, ce qui est une erreur car elle est juste. Lorsqu’il s’agit de franchir un obstacle complexe, de tout temps, un péage a été mis en place : En Métropole, plusieurs exemples sont connus : les ponts de l’île de Ré, de L’île d’Oléron, le Viaduc de Millau. Le meilleur exemple étant le Pont de Normandie où, pour éviter de faire 200 kms en plus, les usagers doivent s’acquitter d’un péage. Il est évident que l’on doit en passer par là si on veut que les Réunionnais prennent conscience que le tout-automobile nous conduit droit dans le mur.
Alors, nous préconisons un péage sélectif qui pénaliserait les véhicules les plus polluants mais aussi ceux qui rouleraient pratiquement à vide. L’idée est simple à mettre en place, il suffit de le vouloir. La nouvelle technologie nous permet d’arriver à un péage circonstancier. On peut rendre gratuit le covoiturage comme aménager des plages d’horaires gratuites. En tout état de cause, faire payer aux automobilistes l’usage d’une route n’a rien de scandaleux surtout lorsque l’on sait que ce ne sont pas tous les Réunionnais qui prennent la route du Littoral tous les jours.
Le MGER part d’un constat simple, c’est qu’à trop vouloir habiter l’Ouest et travailler dans le Nord, un grand nombre de véhicules se retrouvent en même temps sur une route surchargée avec la quasi-totalité des automobiles qui sont occupées par une seule personne. Le péage est la solution, car ce n’est pas à tous les Réunionnais de payer l’amour immodéré de certains pour des voitures qui n’ont rien à faire sur nos routes. L’automobile est certes une liberté, mais la liberté ne s’arrête-t-elle pas là où commence celle des autres ? Ce qui a été mis en place à Londres pour nous est un exemple de la régulation du trafic. Nous admettons d’augmenter le prix des cigarettes pour en réduire la consommation, pourquoi ne ferions-nous pas de même pour une machine toute aussi dangereuse ?

• Transports en commun
Nous souhaitons la création d’une vignette régionale sur les véhicules polluants pour abonder un fond d’investissement pour les Transports en commun en site propre.
Une même détermination doit être engagée dans la mise en place de transports en commun performants. Il convient de passer dès maintenant à sa réalisation effective. C’est pourquoi, bien que réservés sur le financement privé, nous approuvons la solution mixte pour le tram-train voulue par la majorité régionale dont nous faisons partie. Mais pour réussir le maillage autour du tram-train, nous souhaitons un vaste programme de TCSP routier qui serait aidé par la Région avec les fonds de la vignette automobile. Il faut à terme qu’il devienne plus aisé mais aussi moins onéreux de prendre les transports en commun plutôt que sa voiture.

• Déchets
Une idée non négociable, car trop dangereuse pour la population, c’est un “non” catégorique aux incinérateurs !
Beaucoup de retard à rattraper en matière d’équipement en stations d’épurations et en raccordement des usagers. Il convient tout d’abord de limiter au maximum la production de déchets, puis de recycler, en optimisant le système éco-emballage. Il serait souhaitable qu’une réflexion soit engagée sur la mise en place d’une éco-taxe insulaire.
La gestion des déchets à La Réunion se pose de manière récurrente. Notre île importe dans des emballages plastiques de l’eau non minérale, il s’agit d’eau dite de source, pourtant il est bon de savoir que cette même eau est disponible à notre robinet. En effet, cette eau, contrairement à l’eau minérale, n’a aucune vertu, on peut même dire qu’elle contient le même taux de nitrate que l’eau distribuée généreusement à notre robinet. Le danger de ces importations réside dans le fait que le traitement de l’emballage revienne à notre collectivité. Si un système de taxe sur le recyclage existe bien, force est de constater que compte tenu de notre insularité, celui-ci demeure encore insuffisant. En mettant cette eau sur le marché, ce sont plusieurs tonnes d’emballages plastiques que nous importons.
Les batteries automobiles sont une pollution insinueuse dont personne ne parle, une des pires peut-être. Alors que notre île importe 1.500 tonnes de batteries par an, combien sont recyclées ? Où passent les batteries usagées ? Nous en ferons un des points majeurs de notre lutte contre les pollueurs, car il semblerait qu’une omerta soit décidée sur ce phénomène. Nous voulons que soit instituée une traçabilité des batteries. Il semblerait qu’en plus de voir les batteries usagées traîner en pleine nature, certaines prennent le chemin de pays qui n’ont pas les possibilités de les retraiter et cela en complète infraction avec la Convention de Bâle sur l’exportation des déchets. Ce type de matériel extrêmement polluant est à surveiller de très près. On est prêt à faire déplacer les télévisions pour des fûts de produits toxiques déversés dans la nature, mais c’est le silence lorsqu’il s’agit des batteries automobiles. Ce silence est intolérable !

• Energie : 100% de chauffe-eau solaires et 15.000 toits pour 75 Mégawatts
Une grande satisfaction tout d’abord, notre île a réussi, sous l’impulsion de l’Alliance au Conseil régional, à réaliser la première mini centrale solaire au Port.
Nous pouvons mieux faire, alors faisons-le !
L’achat d’énergies fossiles, pétrole et charbon est une des plus grosses dépenses de La Réunion, et l’usage de ces combustibles est la principale menace écologique planétaire. Il convient donc, à l’ambition affichée, « autosuffisance et énergie non polluante », d’ajuster véritablement les moyens à mettre en œuvre, en favorisant l’utilisation généralisée du solaire et de l’éolien.
Il faut aller vers un programme sur 10 ans : “750.000 habitants, 15.000 toits équipés de panneaux solaires photovoltaïques 75 Mégawatts”, soit l’équivalent de 2 turbines à combustion. L’État doit nous y aider et les élus doivent porter cette idée partout où ils le pourront.

• Gestion de l’eau
Seul un plan global de gestion de la ressource permettra de résoudre de façon satisfaisante ce problème majeur des années à venir. Le gaspillage n’est plus de mise. Toute la ressource doit être mobilisée de façon cohérente et durable, en respectant les équilibres naturels. L’inexistence ou la faible taille des stations d’épuration des eaux, la dispersion de l’habitat rendant impossible le raccordement nous font accuser un retard important.

Mouvement de la Gauche Ecologiste Réunionnaise


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