Prime d’activité : montant maximum de 215 euros si le salaire est autour de 800 euros

La PPE et le RSA activité vont disparaître

4 mars 2015, par Céline Tabou

La Prime pour l’emploi (PPE) et Revenu de solidarité active (RSA) vont être supprimés par le gouvernement, au profit de la « Prime d’activité », qui les remplacera au 1er janvier 2016. Le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté mardi 3 mars, dans le cadre de ses mesures anti-pauvreté.

En 2009, les Réunionnais avaient obtenu dans la rue le RSTA et la prime COSPAR soit 150 euros de plus pour les bas salaires. Le gouvernement a supprimé le RSTA et s’est désengagé de la prime COSPAR en 2013. La prime d’activité permettra-t-elle de compenser cette perte ?

Cette prime d’activité va fusionner des dispositifs du PPE et du RSA, critiqués pour leur complexité et leur manque d’efficacité. La prime d’activité devrait être plus simple et plus efficace, elle devrait concerner 7 millions de personnes.

Unifier deux dispositifs

La PPE est un crédit d’impôt versé en septembre, destiné à 6,3 millions de foyers ayant un revenu entre 0,3 et 1,3 SMIC, mais son montant moyen mensuel était de 36 euros. Tandis que le RSA activité (à la différence du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout) concerne 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros.

Selon les informations récoltées par le journal « Le Monde », cette nouvelle prime concernera principalement les travailleurs pauvres, gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 SMIC. Les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de 0,2 ne percevront plus rien.

Il ne devrait pas y avoir de grand changement pour les salariés touchant jusqu’à 0,5 SMIC, soit 570 euros par mois, car le montant de la nouvelle prime d’activité est similaire à celle du RSA activité. Pour François Soulage, président du collectif d’associations Alerte (associations de lutte contre la pauvreté), « le gain commencerait pour les travailleurs gagnant 0,5 smic selon le dispositif envisagé par Matignon ». Le collectif avait demandé à l’Etat, qu’il soit versé pour les travailleurs ayant jusqu’à 0,3 SMIC.

Selon un source proche dossier, « il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » car « le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », a-t-elle indiqué au quotidien Le Monde, commentant, « quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres ». En effet, le montant maximum de 215 euros, concernera les salariés gagnant autour de 800 euros.

7 millions de bénéficiaires

Les CAF géreront le dispositif qui ne devrait plus demander aux travailleurs qui auraient “trop” travaillé de rembourser les sommes perçues. Le dispositif prévoit un réexamen tous les trois mois de la situation des bénéficiaires, afin de faire évoluer la prime en fonction de leurs situations.

La prime d’activité concernera également les jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont pas accès au RSA. Selon le rapport du député Christophe Sirugue, près de 300.000 jeunes pourraient toucher cette prestation, mais la situation n’est pas claire, car les derniers arbitrages pourraient réduire le nombre de jeunes bénéficiaires.

« Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », a protesté François Soulage. Cependant, le gouvernement s’y oppose, prévenant toutefois, qu’il serait prêt à faire un geste pour les apprentis. Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an.

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