À la Commission permanente

La Recherche, au cœur du développement et du co-développement durables

25 mars 2005

Sous la présidence de Paul Vergès, les membres de la commission permanente se sont réunis le mardi 22 mars 2005. 27 dossiers étaient à l’ordre du jour, notamment ceux concernant la recherche dans le domaine des richesses halieutiques, dans celui du développement durable et des énergies renouvelables.

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L’un des atouts de La Réunion est sa biodiversité, notamment marine. Celle-ci doit être protégée, valorisée. Mais pour y parvenir, il convient de passer par une phase de connaissances, donc de recherches approfondies : inventaire de la faune (et de la flore), études des comportements de cette faune, connaissance des fonds sous-marins, de leur évolution ou de dégradation... des jeunes chercheurs réunionnais s’y consacrent. Une première thèse a été réalisée, elle est aujourd’hui suivie par une autre dont l’objectif est de mieux comprendre le mode de dispersion des larves de poissons récifaux, et de savoir si celles-ci reviennent sur le récif natal ou si elles colonisent d’autres récifs plus éloignés. Ce projet sera développé à La Réunion et dans les autres îles du Sud-Ouest de l’océan Indien (Maurice, Rodrigue, Mayotte, Madagascar).

Par ailleurs, les élus de la commission permanente ont voté une aide pour un programme de recherches sur les anguilles du Sud-Ouest de l’océan Indien, sous l’égide de l’Association Réunionnaise pour le Développement de l’Aquaculture (ARDA). L’anguille est une ressource fortement exploitée dans de nombreuses régions du globe, notamment dans l’hémisphère Nord où elle commence à disparaître. Ce qui implique que, dans quelque temps, les ressources de l’hémisphère Sud seront abondamment pêchées. Actuellement, cette pêche dans l’océan Indien est artisanale. Si l’Europe s’occupe de la protection de ces anguilles dans l’hémisphère Nord, par la mise en place de “tableaux de bord” permettant de connaître “l’état des stocks”, rien n’est fait pour l’hémisphère Sud. Il est donc très important aujourd’hui, d’apporter les éléments de connaissances nécessaires à la préservation des espèces et de constituer une première “caractérisation” de la population d’anguilles à l’échelle régionale. C’est ce que se propose de faire l’ARDA, à travers un projet scientifique organisé autour de 4 champs de recherches complémentaires. L’association réunionnaise assurera la coordination générale du projet, l’Université de La Rochelle assurera la direction scientifique des travaux auxquels participeront également d’autres universités ou écoles françaises (Perpignan, Montpellier, Paris, Lyon) mais aussi des organismes de recherches venant de Tokyo (Japon), Tuléar (Madagascar), Jakarta (Indonésie).


o Convention de recherche avec l’Université

L’action de la Région, en matière de recherche, s’articule autour de plusieurs axes : dispositifs d’aide en faveur des étudiants, partenariats avec les organismes de recherche et partenariat avec l’Université. C’est dans ce cadre que se situe la contractualisation des aides de la Région avec l’Université, autour de six volets de recherche (problématiques liées à l’aménagement et à la gestion des espaces naturels ; problématiques liées à la climatologie et au dynamisme de l’atmosphère tropical ; travaux portant sur les contraintes de l’insularité ; architecture durable, énergies renouvelables, gestion des déchets ; technologie spécifique du transfert d’énergie sans fil ; identité et langues) ; et un volet complémentaire appuyant la politique de l’université dans la consolidation de ses pôles de compétences.

o Soutien aux projets de manifestations scientifiques de l’Université

Les élus ont approuvé l’attribution d’une aide financière accordée à l’Université de La Réunion, pour l’organisation de colloques, séminaires, journées d’études en matière de recherche, tant pour l’exercice 2004 que pour l’exercice 2005. Celui-ci comporte 18 manifestations, dont l’une sur le thème “prévention des risques naturels majeurs”. Elle concrétise ainsi l’ambition de l’Université de La Réunion de se positionner comme "nœud de réseau" dans ce domaine, avec la création d’un "consortium scientifique de prévention des risques naturels" auquel participeront des partenaires spécialistes venant de l’océan Indien, de France, d’Europe et notamment des régions ultra périphériques. C’est la première pierre à la construction d’un système d’alerte vis-à-vis des risques majeurs essentiellement dans l’océan Indien.

o Aide au renforcement du laboratoire universitaire “réseau énergie - environnement”

Ce laboratoire, créé il y a 3 ans, a permis de favoriser les échanges dans l’océan Indien et de valoriser les travaux de recherche menés par les scientifiques de la zone. Il s’agit maintenant de renforcer ce laboratoire qui aura pour mission d’organiser un atelier “environnement et énergies renouvelables”, d’organiser un séminaire à La Réunion, lors des 3èmes journées de la recherche, d’encadrer et d’accueillir 2 chercheurs malgaches.

o Soutien en matière de recherche sur la climatisation solaire

Si la question de l’énergie (production et maîtrise) se pose en France continentale, elle est nettement plus prépondérante dans les régions d’Outre-mer. D’où la volonté de la Région Réunion de développer les énergies renouvelables. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les recherches d’un universitaire dont les travaux ont pour but de développer une technique de production de froid basée sur l’utilisation de l’énergie solaire, ce que l’on appelle communément “climatisation solaire”. Ces recherches font l’objet d’une convention tripartite (ADEME, Université et Région). Le bilan d’étape réalisé par le chercheur indique que le “modèle” conçu est fiable, d’autres essais et tests devront être effectués, ce qui est l’objet de l’avenant à la convention signée.

o Création d’un centre de déconstruction des véhicules

Les élus de la commission permanente ont approuvé l’aide à la création d’un centre de déconstruction sélective des véhicules hors d’usage, implanté au Gol (Saint-Louis). Carcasses, pneus, verre, huiles de vidange, batterie... seront ainsi traités ou recyclés, par l’entreprise ou par ses partenaires. Des mesures de protection seront prises pour éviter les risques de pollution de l’eau et de l’air, d’éviter les nuisances sonores et les attaques contre le paysage.

o Chantiers emplois verts : renouvellement et nouveaux projets

Dans le cadre du programme emplois verts, l’État, via la DDTEFP attribue chaque année, à la collectivité, un quota de mois CES ; le quota de l’année 2004 était de 7.500 mois, soient 1.250 contrats de six mois. La gestion de ce quota est semestrielle. Pour le premier trimestre 2005, une dotation de 3.420 mois (570 contrats d’une durée de 6 mois) a été allouée à la Région. Les élus ont donc approuvé le renouvellement de chantiers et la création de nouveaux projets : 215 postes de CES, 38 postes de CEC et 22.5 postes d’encadrants ont été validés, pour des opérations réparties dans les 4 micro régions.

o Un projet de territoire pour Mafate

Le Territoire de la Côte Ouest (TCO) souhaite élaborer un projet de territoire pour le Cirque de Mafate, compte tenu des enjeux importants qu’il représente, en matière d’aménagement, de développement touristique, de représentation de l’image de La Réunion sur le plan international. L’élaboration du projet de territoire repose sur un travail de concertation important tant avec les habitants du Cirque que l’ensemble des partenaires, chacun dans son cadre de compétence. Ainsi, après l’élaboration du diagnostic territorial et de la hiérarchisation des enjeux, différents scénarii seront proposés, celui retenu permettra la définition d’une stratégie de développement et d’aménagement global et cohérent.

o Continuité territoriale

La Région Réunion est toujours dans l’attente de la validation par l’Europe des critères d’attribution de la dotation dite de continuité territoriale, tels qu’elle les a fixés. Néanmoins, afin de rendre le dispositif réellement opérationnel dès l’approbation par la Commission Européenne, la Région a décidé de gérer “en interne” ce dispositif, après avoir constaté que sa gestion par un prestataire extérieur engendrait des coûts trop élevés. Les élus ont donc validé les processus d’instruction des demandes, de remboursements, de suivi et de contrôles. L’instruction des dossiers s’appuiera sur les antennes régionales de la Région (Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre, Saint-Benoît).

o Participation de La Réunion au séminaire technique pêche et aquaculture de l’IOR-ARC

La France/Réunion a obtenu le statut de “partenaire du dialogue” au sein de l’IOR-ARC, organisation de coopération régionale réunissant 18 pays. Lors de la tenue du 5ème conseil des ministres l’organisation, une invitation a été lancée à la France/Réunion pour participer à une réunion d’experts, relative aux pêches. Un responsable de l’IFREMER représentera ainsi La Réunion à cette manifestation.


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