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À l’unanimité
26 novembre 2008, par
Demande d’audience d’une délégation de la Région composée de tous les groupes politiques de la collectivité, évaluer les conséquences économiques de cinq jours de blocage de l’île par des barrages routiers, et revendiquer une baisse des prix des carburants et du gaz pour tout le monde le 1er décembre : tels sont les conclusions sur lesquelles les conseillers régionaux sont parvenus hier à un accord unanime lors d’une séance extraordinaire sur le thème du prix des carburants.
18 conseillers régionaux sont intervenus hier lors d’une séance plénière extraordinaire de la collectivité sur le prix des carburants. C’est la preuve que ce dossier est un des points essentiels du développement du pays.
Cette séance plénière extraordinaire est le résultat des trois motions convergentes présentées par les groupes politiques de la Région lors de la précédente assemblée, le 7 novembre dernier, alors que débutait le mouvement des transporteurs. Toutes les motions demandaient une baisse des prix des carburants, que le document du groupe UMP chiffrait à 20 centimes.
Cet accord sur le fond a été amplifié hier.
La revendication principale, demander au préfet une baisse des prix le 1er décembre a été confirmée. A cela s’ajoutent deux demandes.
Rencontrer la mission d’inspection
En effet, les conseillers régionaux ont exprimé un accord unanime pour demander une audience à la mission de l’Inspection générale des Finances ordonnée par le gouvernement dès son arrivée à La Réunion. Cette mission d’experts doit étudier la formation des prix des carburants et du gaz à La Réunion, et faire la lumière sur l’opacité des coûts en amont de l’arrivée à La Réunion. Opacité qui permet à certains de « s’en mettre plein les poches » selon les propos tenus par Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer.
Les conseillers régionaux ont également approuvé une autre proposition émise par Paul Vergès. Pendant cinq jours, 800.000 Réunionnais ont été pris en otage par les barrages érigés par le mouvement des transporteurs. Le président de la Région propose qu’une évaluation sur l’impact de cette crise soit effectuée par les services de l’Etat. Cette conclusion a été adoptée à l’unanimité par les élus.
Cette évaluation permettra de se rendre compte du coût pour toute La Réunion d’un tel mouvement revendicatif, alors que, comme l’a rappelé le président de la Région, notre île n’en est qu’au début de cette crise, et que d’autres catégories seront touchées et souhaiterons sans doute faire également entendre des revendications légitimes.
L’attitude troublante du préfet
Or, la manière singulière dont le représentant de l’Etat a géré cette crise laissera des traces. Elle a d’ores et déjà suscité un large débat hier au sein de l’assemblée.
Raymond Mollard, du groupe Alliance rappelle qu’en 1997 et en 2003, les manifestations de la fonction publique ont subi la répression de l’autorité publique, alors que l’action des transporteurs a « bénéficié de l’appui officiel du représentant de l’Etat ». Ce dernier n’hésitant d’ailleurs pas, le 7 novembre, à désigner « la Région à la vindicte populaire » (voir encadré). Roland Hoarau, du groupe UMP, s’est dit également « extrêmement troublé par l’attitude du préfet ».
La question du poids des monopoles hérités de l’époque coloniale a été également évoquée. Car cette situation perdure dans l’importation des hydrocarbures.
À l’heure de la conclusion des débats, Paul Vergès constate que le mouvement des transporteurs a permis de mettre le doigt sur la faiblesse de notre économie, basée sur un coût de l’énergie qui nous échappe. Ce qui souligne l’urgence d’aller vers l’autonomie énergétique, socle du développement durable.
Paul Vergès rappelle également les rendez-vous importants qui nous attendent, et met l’accent sur la nécessité d’accélérer la réalisation des grands chantiers. Dans ce contexte, toute volonté de retarder la construction du tram-train relève du « crime social » (voir encadré).
Manuel Marchal
Retour sur le conflit des transporteurs
Les débats d’hier ont été l’occasion de revenir sur le jeu trouble joué par le préfet tout au long des cinq jours de blocage de l’île par des patrons transporteurs.
Le 7 novembre, rappelle Paul Vergès, le préfet demande à la Région si, face au risque d’aggravation du mouvement, elle ne pouvait pas prendre une mesure politique provisoire. En même temps, le préfet reconnaissait que le prix des carburants est un domaine relevant de la compétence exclusive de l’Etat. Cette demande portait sur 2,5 millions d’euros de recette exceptionnelle d’octroi de mer.
Face à l’inquiétude du préfet, la Région était prête à prendre cette mesure exceptionnelle et momentanée, dès le 7 novembre.
Mais l’après-midi, force est de constater une fixation de l’opinion et des manifestants sur la Région, rappelle Paul Vergès. La délégation de la collectivité ne peut pas s’expliquer, est insultée et rendue responsable de la crise. Et là-dessus, le préfet avoue publiquement qu’il ne peut pas garantir l’ordre public face à des manifestants qui appellent au blocus de la Région, précise Pierre Vergès.
La Région adopte une position de principe, refusant de cautionner les insultes contre les élus et de négocier sous la pression.
Trois jours plus tard, c’est la table ronde à la CCIR. La baisse de 10 centimes pour tout le monde, et le dispositif provisoire financé par la Région et les communes permettent de sortir de la crise.
De premiers enseignements peuvent être tirés de ces cinq jours de conflit.
« En voulant déstabiliser une majorité, on a voulu déstabiliser une institution », note Alain Armand, qui constate que la Région a trouvé « une belle porte de sortie ». Dans le contexte, « la posture et la volonté politiques ont été les bonnes », ajoute-t-il.
Paul Vergès rappelle qu’au moment du partage des 2,5 millions d’euros, il n’était pas possible de donner à tout le monde. Cela va faire réfléchir tout le monde, poursuit-il.
Roland Hoarau : la moindre chute d’activité est catastrophique
Membre du groupe UMP, Roland Hoarau s’est dit « extrêmement troublé par l’attitude du préfet » lors du conflit des transporteurs, ainsi que par les propos d’Yves Jégo lorsque ce dernier affirme que « certains s’en mettent plein les poches ».
Il précise également que se lever d’une table de discussion fait partie d’une stratégie de négociation. Quelqu’un qui agit de cette façon ne doit donc en aucun cas être traité de « bandit ». Roland Hoarau rappelle qu’il a été bloqué quatre heures à un barrage, et qu’à ce moment, les « bandits » ne devaient pas être bien loin, a-t-il dit en substance.
La baisse de 20 centimes « est un emplâtre sur une jambe de bois », elle « ne règle en aucun cas le problème de fond ».
Car au cours des trois prochaines années, Roland Hoarau note que les collectivités n’auront pas plus d’argent pour investir. Or, la défiscalisation a doté notre île d’un parc de camions considérable. La moindre chute d’activité est donc une catastrophe.
Autrement dit, Roland Hoarau souligne que la baisse des prix des carburants ne permet pas de faire face à la crise.
Des rumeurs inquiétantes arrivent de La Réunion à Paris
Tram-train : qui voudrait commettre « le plus grand crime social » ?
Dans le contexte de crise que connaît La Réunion, une réponse est d’accélérer les projets d’investissements. Le tram-train figure parmi ces derniers. Une fois commencé, ce grand chantier fournira des milliers d’emplois rien que pour la construction de son premier tronçon.
Actuellement, la Région est en train de négocier avec les grands groupes. Or, ils s’avèrent que ces derniers interrogent la Région sur la faisabilité du projet, car ils ont entendu parler de l’opposition des collectivités au tram-train.
Des rumeurs arrivent jusqu’à Paris et disent que des élus sont prêts à tout pour retarder le début du chantier.
Paul Vergès souhaite que tout cela ne reste qu’au stade de la rumeur. Car qui voudrait « aller sciemment vers l’amplification d’une catastrophe sociale à La Réunion ». C’est le sort de milliers de travailleurs et d’entreprise qui est en jeu, et du chantier qui doit créer une part importante de l’activité économique du pays.
Si de telles manœuvres se confirmaient, ce serait alors « le plus grand crime social de jeter à la rue des milliers de travailleurs formés pour des raisons politiciennes », conclut Paul Vergès.
Raymond Mollard
« Minable opération de récupération politicienne »
Raymond Mollard, vice-président de la Région, a donné son point de vue sur le conflit des transporteurs et la manière dont le préfet a géré les cinq jours de blocage de l’île. Voici de larges extraits de son intervention.
« Mes considérations se fondent sur une expérience militante de plus de 30 ans au sein du syndicalisme enseignant de La Réunion, où, dirigeant du SNES puis de la FSU, j’ai eu a de multiples reprises la responsabilité et l’honneur de lancer et de conduire solidairement avec d’autres responsables dont certains sont ici présents, des mouvements sociaux d’une ampleur considérable.
Je pense notamment à l’année 1997, où à l’appel de l’Intersyndicale, l’ensemble des personnels de la fonction publique est entré en grève pendant 17 jours, manifestant à de multiples reprises au Parc des Expositions, devant la Préfecture, dans les rues de Saint-Denis, occupant même avenue de la Victoire pendant plusieurs jours un bâtiment administratif rattaché à la Préfecture.
Je pense également à l’année 2003, où du 28 février à la mi juin, un gigantesque conflit opposa les mêmes personnels au gouvernement Raffarin (de triste mémoire) lequel lançait son entreprise de démolition du statut des personnels TOS de l’Education nationale et du système de retraite par répartition.
Ces batailles, comme toutes les luttes sociales, furent éprouvantes et ont connu des fortunes diverses. Elles avaient pour but l’intérêt commun des élèves, des familles, du système éducatif et de la Fonction Publique. Elles trouvaient leur force dans leur caractère massif, unanime, excluant par principe toute violence sur les biens et les personnes.
Elles ont pourtant suscité l’opposition inflexible, acharnée, des préfets de l’époque, qui ont systématiquement recouru aux forces de l’ordre, aux charges a la matraque, aux jets de grenades lacrymogènes. Pour ceux qui n’en auraient pas gardé la mémoire, il suffit de se reporter aux médias de l’époque pour prendre la mesure de cette répression. En 1997 même, lorsque le mouvement a été terminé, et que les gardes mobiles nous eurent expulsés des locaux de la Victoire, tous les dirigeants ont été convoqués individuellement par la police et ont fait l’objet d’une instruction judiciaire pour dégradation de biens publics.
Si on en arrive à 2008, alors c’est à un renversement complet de l’attitude préfectorale que nous avons pu assister lors de l’action dite des transporteurs. Après avoir entendu, le 7 novembre au matin, dans cet hémicycle, le Préfet nous présenter l’action de ses services et nous appeler au dialogue et à la coopération, nous avons eu la surprise de le retrouver le soir face aux caméras et à la presse, dans une clameur de lynchage visant certains élus de notre assemblée, critiquer la position du Conseil régional, prenant acte de l’appel à bloquer l’hôtel de Région et les routes, assurant même qu’en aucun cas il n’exposerait ses fonctionnaires de police à la vindicte des manifestants. Bref, proclamant l’ouverture officielle des Bacchanales routières...
Monsieur le Président, permettez-moi de souligner que si l’action syndicale consiste par nature à arracher l’ouverture de négociations, aucune de ces actions n’avait jamais, à ma connaissance, bénéficié de l’appui aussi officiel et aussi direct du représentant de l’Etat pour développer cette action ; et qu’aucune, a fortiori, n’avait jamais été dirigée, par cette même autorité, contre les membres élus d’une autre collectivité.
Le 7 novembre au soir, en tant qu’élu régional, je me suis senti insulté par les invectives lancées contre les représentants de notre assemblée. Je me suis senti agressé par l’attitude disons « atypique » d’un représentant de 1’Etat qui désignait la Région à la vindicte populaire. En tant que militant syndical, je me suis senti humilié de voir l’idéal revendicatif dévoyé et récupéré par le pouvoir en place à des fins partisanes, qui avaient apparemment davantage pour objectif de préparer certaines échéances électorales que d’apporter des réponses d’apaisement à la légitime inquiétude de responsables professionnels. (...)
Ceux qui sont de ma génération se souviennent sans doute du séisme politique qu’avait provoqué un grand élu de l’Outremer, Gaston Monnerville, président du Sénat, en lançant en 1962 le mot de « forfaiture » contre le Premier ministre Pompidou. La forfaiture, dans sa définition juridique, est un crime commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.
Bien sûr, je n’irai pas jusque-là : un crime est une faute de haut rang, qui suppose un coupable de même dimension. J’ai trop conscience du vide sidéral qui sépare l’infmiment petit de l’infiniment grand pour me risquer à cet amalgame. Permettez moi simplement pour conclure de regretter cette minable opération de récupération politicienne, qui ne fait honneur ni à la démocratie, ni au syndicalisme, ni à l’idéal de cohésion sociale que nous. portons tous, et qui expose aux risques les plus graves les mouvements sociaux qui pourraient se développer dans la prochaine période.
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