Soutien à la recherche et bourses doctorales :

La Région entre partialité et opacité

17 octobre 2012

La Commission permanente s’est réunie hier, avec notamment, 2 dossiers importants à l’ordre du jour intéressant la recherche et l’Université : le soutien à la recherche universitaire et les allocations de recherches pour les étudiants. La gestion de ces dossiers majeurs par la Région interpelle ; elle révèle en effet le règne de l’arbitraire et du fait du prince.

Que ce soit les sujets de thèses présentés par les étudiants voulant s’inscrire en doctorat ou les projets de recherche émanant des laboratoires de recherche à l’Université, ils font l’objet d’une expertise par des personnes et organismes qualifiés : scientifiques, universitaires, organismes de recherche, etc.

En général, les élus prennent en compte l’avis des experts afin d’être suffisamment éclairés pour rendre leur avis en commission sectorielle et de prendre leur décision en commission permanente. Ils sont évidemment libres de suivre ou non les avis des experts mais le « mimimum minimorum », c’est qu’ils justifient leurs choix.

Or, la nouvelle majorité régionale a mis en place un comité dit de « présélection », avant que les dossiers ne soient transmis aux élus.

Dossiers écartés sans explication

Ce comité est composé de 5 élus de la majorité régionale, dont 2 enseignent à l’Université… C’est ce comité qui tranche, qui coupe et qui décide de remettre en cause ou non l’avis des experts. C’est d’ailleurs l’un des membres de ce « shadow cabinet », Frédéric Cadet, qui a défendu les dossiers en commission permanente.
Conscient d’être « juge et partie », il a tenu à préciser qu’il ne participait pas au vote ! Ce qui ne change en l’espèce rien et qui sonne au contraire comme un aveu !

Ce qui est en tout cas certain, c’est l’absence de transparence concernant les choix effectués par ce « comité de présélection ».

Concernant les allocations de recherches doctorales, le comité local d’expert avait émis 25 avis favorables ; le nombre de bourses étant limité à 17, 8 ne pouvaient donc être retenus. Or, le comité de présélection en a écarté 10, en repêchant 2 avis réservés au détriment de dossiers ayant eu un avis favorable. Mais surtout, il n’a fourni aucun élément expliquant pourquoi et comment il a choisi les 15 autres, parmi les 25 avis favorables.

L’opacité est pire concernant le soutien à la recherche : des dossiers répondant à une majorité de critères n’ont pas été retenus alors que des projets ne satisfaisant parfois qu’à un seul critère, étaient retenus. Là encore, Frédéric Cadet et ses collègues ont été incapables d’apporter la moindre explication, le moindre élément éclairant leur choix…

La recherche au centre d’enjeux politiciens ?

Cette attitude nourrit un sentiment d’injustice chez tous ceux dont les dossiers n’ont pas été retenus.
Mais pire, dans le contexte électoral prévalant au sein de l’Université, une telle situation ne peut que nourrir des suspicions légitimes sur les motivations du comité de présélection. Quels sont les motifs réels de ses choix ? Le fait que nombre de dossiers portés par des chercheurs ayant fait connaître leur opinion en faveur du président sortant de l’université soient écartés et qu’en revanche des dossiers soutenus par des chercheurs engagés en faveur du candidat et de l’équipe soutenue par Frédéric Cadet, est-il simplement le fait du hasard ?

Il est triste de constater que la majorité régionale n’a pris aucune précaution pour préserver les dossiers de la recherche d’enjeux politiciens qui lui sont étrangers, et qu’elle a fait exactement l’inverse.

Les décisions que Frédéric Cadet et ses collègues du comité de présélection ont fait adopter par la commission permanente sont incohérentes, sources d’interrogations légitimes et créent des situations d’injustice. Elles portant atteinte à la crédibilité même de l’institution régionale et ouvrent la voie à des contestations. Beau résultat !

 A.P. 

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