« La Région n’est pas une vache à lait »

28 septembre 2007

Pas de mauvaise colère, mais un bon coup de gueule. La collectivité régionale, par la voix de Raymond Mollard, s’exprime suite au surenchérissement de l’indice du BTP, qui fait doubler le coût de construction et de rénovation des lycées de La Réunion. Par ailleurs, la Région Réunion s’indigne de l’attitude de certaines communes, qui veulent le beurre, l’argent du beurre, et le sourire... du Conseil Régional.

« Lors de la dernière commission permanente, nous avons eu deux dossiers caractéristiques:un dossier qui concerne la construction d’établissements, et un autre de rénovation. Le dossier de construction d’établissement, c’est le Saint-Benoît IV, prévu sur Sainte-Anne », explique Raymond Mollard. Chiffres à l’appui, il observe une augmentation exceptionnelle du coût de la construction, engendrée par l’indice du BTP, ou par un manque de concurrence peut-être.
Toujours est-il que la collectivité régionale s’essouffle de devoir aligner une fortune pour construire des lycées. Et pour cause ! Les lycées de Saint-Paul et de Sainte-Anne coûtent à eux deux 70 millions d’euros. Auparavant, avec une telle somme, ce sont 5 établissements que l’on pouvait faire sortir de terre. Pour la Région Réunion, cela n’a rien à voir avec l’inflation. Est-ce alors une grossière forme d’abus ? « Beaucoup croient que nous pouvons sortir de l’argent comme cela », lance Raymond Mollard, qui note par ailleurs que sa collectivité aurait préféré appuyer davantage l’opération Primo’Livres, que de s’abaisser de la sorte au surcoût successif. Même problème pour les chantiers de rénovation, qui ont tous connu une augmentation par rapport à l’estimation initiale. « Le contexte, c’est clair et net, on ne pourra plus faire », déclare Raymond Mollard, qui poursuit « quand il y a une inflation de 2, 3 ou 4%, on va dire ça va, mais là ça nous bouffe tous les budgets ». Quelles conséquences ? L’implication de la Région Réunion risque de ne plus être la même ?

Les communes sont prévenues

Autre fait aggravant et vivement critiqué par Raymond Mollard. Les communes aiment savoir que leur territoire sera équipé d’un lycée, d’autant que les nouveaux bâtis sont de haute technologie, en respect avec les normes HQE. Bref ! Quel maire ne se frotte pas les mains, quand il prend connaissance de la construction d’un lycée chez lui. Se frotter les mains ? Apparemment oui, puisque si les communes cédaient autrefois un terrain pour le franc symbolique, il n’en est plus de même aujourd’hui. La Région Réunion doit acheter le terrain et en plus aménager si ce n’est pas fait. Il faut toujours avancer de l’argent. « La Région n’est pas une vache à lait », fait comprendre Raymond Mollard. « Les communes ne nous donnent pas le terrain. Par exemple à Saint-Benoît, on nous fait payer 100 euros le mètre carré. 3 hectares, soit 3 millions de plus que nous devons payer. Mais pour les gens, j’ai l’impression que 3 millions c’est rien. La Région, elle, a l’argent » déclare-t-il encore.
La Région espère que les communes deviennent plus coopératives. sinon, halte là. Celles qui veulent faire un hold-up sur le budget régional devront voir la construction de lycée, voire la rénovation, passer sous leur nez. « On fera le même nombre de lycées, mais on les fera là où les communes nous donneront un terrain. Autrefois, la formule c’était pour l’euro symbolique », poursuit Raymond Mollard. À bon entendeur...

Bbj


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