Commission permanente du Conseil régional

La Région solidaire des apiculteurs

10 juillet 2009

La Commission permanente de la Région s’est réunie le 9 juin dernier sur le site du Campus Professionnel Océan Indien, une structure qui regroupe des partenaires de la formation professionnelle et accueillera à la rentrée les premiers stagiaires du Centre de Formation de l’Automobile et du Transport (CFAT). Lors de cette Commission permanente, présidée par le vice-président Pierre Vergès, les élus ont approuvé plusieurs dossiers relatifs au développement durable. En particulier, face au problème créé par la mouche bleue, la Région a pris acte de la compétence de l’État dans ce domaine et elle assure les apiculteurs touchés par les lâchers d’insectes (tenthrèdes) de son soutien.

La Réunion, hot spot de la biodiversité, est particulièrement touchée par l’invasion d’espèces introduites qui menacent les écosystèmes indigènes. Au regard de l’ampleur du phénomène invasif et de l’impact qu’il engendre sur les milieux naturels de l’île, la Région a été à l’initiative de nombreux projets sur la problématique des invasions biologiques : dès 1989, lancement d’études et de programmes de recherches, travaux sur le domaine forestier, bourses de thèse.
En 1997, c’est par exemple le financement de travaux de recherches sur la lutte biologique contre le raisin marron et le troène, réalisés respectivement par le CIRAD et CABI Biosciences. Les travaux (co-financés par l’Europe) ont permis de mettre en évidence l’intérêt de Cibdela janthina (hyménoptère, tenthrède) comme agent potentiel de lutte biologique.
Afin de s’entourer du maximum de précaution, la Région a, en 2006, financé une expertise scientifique de ce programme de lutte biologique contre le raisin marron. Celle-ci a été confiée à CABI Biosciences, organisme de recherche spécialisé et reconnu sur le plan mondial. Cette expertise a conduit à la nécessité de poursuivre des études.

Avis favorable du CSRPN

À partir de 2006, la Région n’a plus participé au financement des recherches, notamment parce que le volet forêt relevait du Département. Néanmoins, le programme s’est prolongé, sur un financement de l’Etat (DIREN). Les résultats des expertises ont été communiqués au Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN), afin qu’il puisse, sur la base du rapport technique du CIRAD et des conclusions de l’expertise, donner un avis sur la suite à donner au programme de recherche du CIRAD Réunion.
Le CSRPN, le 15 juin 2006, a émis un avis favorable à l’introduction de Cibdela janthina dans le milieu naturel et n’a ainsi pas suivi les recommandations de CABI Biosciences qui préconisait des tests complémentaires avant ou parallèlement à l’introduction dans le milieu naturel. En décembre 2006, sur la base de l’avis favorable du CSRPN, la Préfecture a autorisé par arrêté le CIRAD à procéder à l’introduction de Cibdela janthina dans le milieu naturel réunionnais. La poursuite du programme de recherche a bénéficié d’un financement de la DIREN sans co-financement de l’Europe.

Arrêt des lâchers de Cibdela janthina

Deux lâchers en milieu naturel ont été effectués, l’un sur le site de la rivière de l’Est, l’autre sur le site de Bois-Blanc. Le Cibdela janthina s’est bien adapté aux conditions naturelles et l’on a assisté à une régression de la croissance du raison marron. La Région a, pour sa part, financé une étude sur l’impact écologique de ces lâchers. Dans le même temps, les apiculteurs ont souligné les impacts négatifs de ces lâchers sur leur activité.
C’est dans ce contexte que se sont inscrites les motions présentées lors de l’assemblée plénière d’avril dernier. Ces motions ont été soumises aux élus de la Commission permanente. Ils ont, à l’unanimité, pris acte de ces motions et ont confirmé leur soutien aux apiculteurs. Ils ont rappelé les réserves émises par la Région sur le lâcher de la tenthrède en milieu naturel et la responsabilité de l’Etat, à l’origine de l’introduction de la tenthrède, par arrêté préfectoral, sur la base de l’avis du CSRPN.
Les élus souhaitent l’arrêt des lâchers de Cibdela janthina dans les milieux naturels de La Réunion. Rappelons que, sensible aux problèmes des apiculteurs, la Région a organisé le 20 mai dernier une table-ronde rassemblant l’ensemble des acteurs concernés.


• Développement durable

La Région participe au projet du lycée Patu de Rosemont : un diagnostic déchets
Dans le cadre d’un projet pédagogique, le lycée Patu de Rosemont (Saint-Benoît) souhaite réaliser un diagnostic déchets. Il s’agit d’identifier, quantifier les déchets, les modes de production et de gestion, de décider, mettre en œuvre et suivre des actions de prévention et de gestion dans des conditions techniques, économiques et réglementaires optimales.
La mission a un caractère pédagogique, puisque ce sont les lycéens qui vont s’intégrer à la démarche de collecte des informations, de gestion des déchets et de mise en place du plan d’actions. Cette démarche est innovante et sera encadrée par un bureau d’études (ANTEA).
Après une visite des lieux de production et du site, les lycéens élaboreront une analyse critique (évaluation des alternatives d’élimination, étude de ces procédés alternatifs), tout cela débouchant sur un plan d’actions. Le coût de l’opération est de 8.500 euros, pris en charge par la Région à hauteur de 40% (3.400 euros), l’ADEME participant à concurrence de ce même montant, le lycée s’autofinançant à 20%.

• Recherche et innovation

La Région investit dans le poulailler expérimental du lycée agricole de Saint-Joseph
Le projet NUTRIVOL (structuration de la filière avicole à La Réunion) est labellisé par le pôle de compétitivité de La Réunion Qualitropic/agro-nutrition en milieu tropical. Il vise à enrichir en Oméga 3 la viande de volaille issue de l’élevage de poulets en milieu tropical, et améliorer ainsi les qualités intrinsèques de cette viande, en agissant directement sur l’alimentation. D’où un programme expérimental sur 3 ans testant différents régimes alimentaires sur les poulets jaunes élevés au lycée agricole de Saint-Joseph.
Pour accueillir cette expérimentation, il est nécessaire de construire un poulailler expérimental. Son coût de construction est de 80.560 euros, le fonctionnement étant totalement pris en charge par le consortium de sociétés réunies autour du projet.
À noter que celui-ci est soutenu également par le CIRAD et le fonds unique interministériel. D’où le versement d’une subvention de 80.560 euros au lycée pour la construction du poulailler.


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