La Réunion maintient sa croissance démographique

La résistance au BUMIDOM a permis de sauver l’essentiel

8 janvier 2014

L’INSEE vient de publier un numéro d’Informations rapides relatif au recensement de la population. On apprend qu’entre 2006 et 2011, l’île a connu une augmentation annuelle moyenne de 9.320 Réunionnais, essentiellement à partir de l’accroissement naturel. C’est très différent de la Guadeloupe, où la population stagne, et de la Martinique, où elle diminue. Cela s’explique par la résistance au BUMIDOM. La lutte du PCR et des démocrates a permis de sauver l’essentiel.

La jeunesse est la principale richesse d’un pays. La résistance au BUMIDOM a permis à notre île de préserver son dynamisme démographique. (photo M.M.)

La principale richesse d’un pays réside dans sa jeunesse. C’est en effet elle qui a la plus forte capacité physique de production, et d’initiative. A notre époque, les changements technologiques s’effectuent de plus en plus rapidement. La présence d’une jeunesse nombreuses et formée est bien un atout. Pour La Réunion, cette richesse se maintient. En effet, l’INSEE vient de publier les derniers chiffres du recensement. Ils annoncent qu’au 1er janvier 2011, nous étions 828.600 à vivre à La Réunion. Au cours des 5 années précédentes, la population a augmenté chaque année en moyenne de plus de 9.000 habitants. Cela signifie qu’au 1er janvier 2014, nous sommes plus de 850.000. Ce dynamisme démographique n’est pas partagé par tout l’Outre-mer.

L’émigration au lieu du développement

En effet, aux Antilles, l’heure est à la stagnation. La population de la Martinique a même diminué entre 2006 et 2011. Manifestement, l’accroissement naturel est beaucoup moins important, à cause d’un manque de naissances. La conséquence, c’est le vieillissement de la population. La part de la jeunesse diminue, et celle des retraités augmente.

En conséquence, les populations de la Martinique et de la Guadeloupe additionnées ont un total inférieur à celui de La Réunion. Cela n’était pas le cas avant une décision lourde de conséquences du pouvoir parisien : la création du BUMIDOM.

Au lieu d’appliquer la loi d’égalité du 19 mars 1946, et d’accompagner le développement des départements d’outre-mer, Paris a décidé d’organiser l’émigration massive de la jeunesse vers la France. C’est ainsi que Paris pensait régler le problème du chômage dans les DOM. De plus, les industriels français et les administrations étaient à la recherche de bras pour des emplois peu qualifiés et pas bien payés, ils ont donc reçu l’appui du gouvernement.

Aux Antilles, le BUMIDOM a amplifié un courant migratoire déjà lancé avant la seconde guerre mondiale. La traversée de la Martinique ou de la Guadeloupe à la France se comptait en jour, alors qu’entre La Réunion à l’ancienne métropole, c’était en semaines. Cette relative proximité explique une implantation ancienne de l’émigration antillaise en France.

50 ans après, les conséquences

À La Réunion, le BUMIDOM s’est heurté à une forte résistance. Elle était essentiellement le fait du PCR. "Témoignages" publiait souvent des analyses sur les conséquences du BUMIDOM. L’émigration massive avait favorisé la hausse considérable des familles monoparentales.

En France en 1975, "Combat réunionnais", journal de l’UGTRF, avait été traîné devant le tribunal par le président du BUMIDOM, pour avoir dénoncé la propagande mensongère utilisée à La Réunion pour encourager les jeunes Réunionnais à quitter le pays. L’accusateur s’était de fait retrouvé sur le banc des accusés, dans ce qui est devenu le procès du BUMIDOM.

Ces actes innombrables de résistance ont réussi à empêcher le BUMIDOM d’hypothéquer l’avenir.

La Réunion continue donc de bénéficier d’une progression démographique assurée par son accroissement naturel. Les jeunes sont là. Notre pays sera donc dans une situation différente de celle des Antilles. Car avec le retour au pays de nombreux émigrés du BUMIDOM à l’âge de la retraite, la Martinique et la Guadeloupe seront probablement les départements ayant la moyenne d’âge la plus âgée.

Ce ne sera pas le destin de La Réunion, grâce à la résistance au BUMIDOM.

 M.M. 


15 années décisives : les années BUMIDOM

Année Population de la Martinique Population de la Guadeloupe Population de la La Réunion
1967 320 030 312 724 416 525
1974 324 832 315 848 476 675
1982 328 566 317 269 515 814
1990 359 572 353 431 597 823
2011 392 291 404 635 828 581

Entre 1967 et 1982, le BUMIDOM a connu son apogée avant de disparaître, remplacé par l’ANT devenue ensuite LADOM. Pendant ces 15 années, les populations de la Martinique et de la Guadeloupe ont stagné tandis que celle de La Réunion continuait de croître. C’est la conséquence du BUMIDOM, qui a eu beaucoup plus d’effets aux Antilles qu’à La Réunion.

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