L’abstention progresse à chaque scrutin

La responsabilité contre la crise de la démocratie à La Réunion

12 avril 2017, par Manuel Marchal

A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les commentateurs sont dans l’incertitude quant au résultat à prévoir. Ils constatent une forte indécision de la part des personnes sondées. C’est un nouvel indice d’un système à bout de souffle qu’il convient de remettre en cause.

Aux dernières régionales, moins de la moitié des inscrits ont voté au 1er tour.

Pour la 8e fois depuis 1965, les Réunionnais vont participer à l’élection du président de la République au suffrage universel. Ce scrutin est devenu la principale du calendrier électoral en France. Depuis la réforme constitutionnelle instituant un mandat de 5 ans pour le chef de l’État avec des élections législatives dans la foulée, elle doit désigner pour la même période la majorité qui dirigera la France.

L’élection présidentielle a vu le succès de différents partis. Des politiques différentes ont donc été mises en œuvre. Mais pour La Réunion, elles n’ont pas permis de changer la donne. Le chômage n’a cessé d’augmenter, alors qu’il a fallu continuer à se battre pour que l’égalité sociale, prévue dès le 1er janvier 1947, soit une réalité.

Abstentionnistes majoritaires aux premiers tours

Ces dernières années, les élections qui se succèdent ont montré une hausse de l’abstention. Au premier tour de la dernière présidentielle en 2012, elle avait atteint 35 % dans notre île. Aux départementales et aux régionales de 2015, les abstentionnistes étaient majoritaires lors des premiers tours. Ces élections étaient pourtant précédées par une importante campagne dans les médias.

Cette désaffection des urnes est un effet de la crise sociale qui frappe durement notre île. Quelles que soient les politiques mises en œuvre, la situation ne s’améliore pas. Le PCR estime que c’est la conséquence d’un cadre qui a atteint ses limites. Né de la loi du 19 mars 1946, il a permis des avancées dans la protection sociale, la santé, les droits des travailleurs ou l’éducation. Mais il n’arrive pas à faire reculer les inégalités et la pénurie d’emplois. Il laisse ainsi de côté la moitié de la population qui constate que d’élection en élection, rien ne change pour elle.

Changer de cadre

C’est pourquoi le changement de cadre demandé par le PCR n’est pas seulement une nécessité sociale et économique, c’est aussi une exigence pour que la démocratie puisse s’exercer à La Réunion.

Puisque les politiques menées par les gouvernements qui se succèdent à Paris ne permettent pas de régler les problèmes à La Réunion, le PCR demande que les Réunionnais aient la responsabilité de gérer leurs affaires.

De tous les candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est le seul à offrir cette possibilité. Il propose une 6e République avec une assemblée constituante. Ce sera alors aux Réunionnais de dire comment ils voient leur avenir. Cette responsabilisation pourra combattre la crise de la démocratie à La Réunion.

M.M.

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Messages

  • Le sens des responsabilités ne suffira pas à lui tout seul à régler la crise de la démocratie et à ramener les électeurs aux urnes.
    Pour que les citoyens retrouvent le chemin des urnes , il faudrait certainement préciser à chacun la notion de responsabilité politique . que chacun comprenne bien que dans une démocratie le pouvoir appartient au peuple et que c’est par les élections qu’il exerce sa souveraineté .

    Trop de gens considèrent que les affaires publiques ne sont pas leur problème , que ça ne les concernent pas . Il faudrait donc changer cet état d’esprit en inscrivant dans les programmes scolaires un enseignement sur la démocratie et sur la responsabilité politique. Je suis sûr que si les organisme de sondages interrogent les Français sur leur connaissances des institutions de la république et sur leur fonctionnement ils seraient
    surpris de constater , l’indifférence et l’ignorance des gens sur ces sujets pourtant fondamentaux .

    Mais pour que cette action d’apprentissage du fonctionnement des institutions de notre pays et de la démocratie en général soit vraiment efficace, elle devra être complété par des mesures plus concrètes telle que l’obligation de s’inscrire sur les listes électorales , et l’obligation d’aller voter lorsqu’il n y a pas une raison de force majeure qui l’empêche . Cela est possible en considérant que le refus d’aller voter serait un délit puni par la loi , mais aussi en considérant que l’exercice du droit de vote est un devoir qui mérite une
    récompense pour ceux qui l’accomplissent de manière exemplaire . Cette récompense pourrait être une prime ou un avantage fiscal attribué à tous ceux qui pourront justifier qu’ils ont participé à tous les scrutins organisés sur une période de 5 ans.

    Enfin même si les citoyens seraient obligés d’aller voter et récompensés pour leur exemplarité cela ne serait
    pas suffisant si le vote blanc n’est pas pris en considération . Quand un électeur ne veut pas choisir entre les diverses solutions qui lui sont proposées lors d’une élection ;il devrait pouvoir exprimer ce refus de choisir par un vote blanc . Ce vote blanc que l’on considère aujourd’hui comme un vote nul , ne serait en réalité plus nul mais comptabilisé comme suffrage exprimé et une majorité de vote blanc exprimée à l’occasion d’une élection devrait annuler cette élection . On peut descendre à 33% le nombre de vote blanc qui serait nécessaire pour valider une élection si l’abstentionnisme est sanctionné et le vote exemplaire récompensé comme je le propose Ce serait l’application de la minorité de blocage qui existe déjà dans certaines institutions et qui permet
    d’éviter certains abus .

    La conjonction de ces quelques point : apprentissage de la démocratie par chaque citoyen dès l’enseignement primaire , la création d’un délit spécial sanctionnant le refus d’aller voter , l’attribution d’une récompense spéciale à tous les citoyens exemplaires qui participent à tous les scrutins pendant une période de 5 ans et enfin la prise en compte des votes blancs comme suffrage exprimés pour déterminer la validité d’une élection ,
    devrait permettre à notre démocratie de progresser très rapidement et de redevenir un exemple pour le monde entier , qui à mon avis est probablement en train de se demander si la France n’est pas devenue folle au vu du spectacle que nous lui offrons dans le déroulement de notre campagne électorale pour la prochaine élection présidentielle .

  • Bien entendu une loi sur la moralisation de la vie publique pourra compléter efficacement les quelques mesures que j’ai proposées , car il est évident que l’abstentionnisme actuel constitue en grande partie une réaction des citoyens contre la corruption et les abus en tout genre tels que celui des emplois fictifs qui pourrissent la campagne électorale des présidentielle.
    Les mandats politiques sont trop souvent devenus des leviers pour se remplir les poches ou celles de ses amis ou de sa famille plus qu’un moyen de changer la société et de la faire progresser . Les privilèges ont été abolis en France par la loi révolutionnaire du 4 Aout 1989 , mais en s’octroyant plus de pouvoir que ceux que la loi leur autorise certains de nos hommes politiques ont petit à petit rétabli une partie de ces privilèges .
    Si on veut que les électeurs retournent aux urnes , il faut aussi lutter contre le clientélisme , interdire aux hommes politiques de faire des cadeaux et aussi d’accepter des cadeaux trop généreux . Il faut les obliger à assumer les responsabilités de leurs mandats . Combien d’élus nationaux ne mettent presque jamais les pieds à
    l’assemblée nationale ou au Sénat ? combien d’élus locaux sont presque toujours absents lors des délibérations de leur assemblée et ne se présentent que pour les grandes occasions , laissant à leur collègues le soin de faire leur travail .
    La moralisation de la vie politique passe aussi sans doute par une réforme en profondeur du code des marché publics . Ceux ci doivent être attribués aux moins disant ou au mieux disant pas aux entreprises les plus généreuses pour tel ou tel individu qui joue un rôle dans la préparation des dossiers techniques ou administratifs . Par ailleurs l’attribution des marchés publics à des entreprises étrangères qui ne payent pas
    des impôts en France ou à des entreprises françaises délocalisées à l’étranger qui en plus de ne pas payer d’impôts en France ne recrutent pas des français ou privilégient leurs approvisionnements à l’étranger devrait être presque totalement interdite sauf peut être en cas d’urgence quand on ne peut faire autrement.

    C’est difficile de faire le tour de la question en quelques lignes car le champs d’investigation est vaste, mais si on veut une démocratie exemplaire il y a du travail sur la planche dans tous les domaines ou les décisions sont prises par des élus qui à l’heure actuelle ne sont même pas obligés de présenter un casier judiciaire
    vierge pour briguer un mandat alors que toute personne qui veut devenir fonctionnaire petits ou grands doivent présenter cette pièce dans leur dossier de candidature .

    A mon avis la moralisation de la vie publique devrait d’abord passer par cette mesure fondamentale qui découle de la lecture de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui exige de tous ceux qui participent à la vie publique de justifier non seulement de leur capacité et de leur compétences, mais aussi de
    leur probité . Le premier article de cette loi sur la moralisation de la vie politique pourrait être rédigé ainsi : "Nul ne peut se présenter à une élection politique en France sans fournir la preuve préalable aux autorités compétentes que son casier judiciaire est vierge" .

    On pourra peut être envisager certaines exceptions pour les mandats délibératifs locaux, par exemple ne pas
    prendre en compte des fautes commises depuis un certain temps ou d’une très faible gravité et sans rapport avec la vie politique ; mais ce principe devrait être appliqué avec la plus grande vigueur pour tous les mandats exécutifs locaux ou nationaux mais aussi pour tous les mandats délibératifs nationaux européens ou internationaux .

    La perfection n’est pas de ce monde , mais on peut au moins essayer de se donner les moyens de l’atteindre quand on sert l’intérêt général et que l’on gère des fonds publics .


Témoignages - 80e année


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