À quelques mois de la conférence COP21 de Paris

La responsabilité de l’Europe engagée dans un chantier destructeur pour l’environnement

4 mai 2015

Pour le sénateur, le passage de Corina Cretu, Commissaire européenne chargée de la politique régionale, au large de la route en mer sera le premier engagement officiel de Bruxelles sur ce grand chantier destructeur pour l’environnement. « On ne peut pas dire que c’est un piège monté par la direction de la Région. Elle y va volontairement et y engage sa responsabilité », a dit avec force Paul Vergès.

Le conseil national pour la protection de la nature s’est prononcé contre ce projet. Les associations de citoyens et de environnementales ont fait part de leur opposition à la route en mer. L’Europe va-t-elle s’engager dans cette catastrophe à quelques mois de la conférence de Paris sur le climat ?

Le chantier de la NRL bénéficie de crédits européens : 180 millions d’euros. Ils se répartissent entre 80 millions dans le FEDER 2006-2014, et 100 millions d’euros pour le FEDER 2014-2020. C’est énorme, pour un projet dont on veut accélérer la réalisation « et dont la caractéristique principale est l’atteinte à l’environnement et la biodiversité », a rappelé Paul Vergès. Le projet dit de nouvelle route du littoral n’a d’ailleurs fait l’objet d’aucune évaluation de son coût final.

Sur le plan environnemental, c’est une évaluation négative sur toute la ligne. Le sénateur a rappelé en particulier l’avis négatif du Conseil national pour la protection de la nature. Pour passer outre cette décision unanime, la Région Réunion a bénéficié de dérogations.

Paul Vergès a insisté sur la tenue en décembre de la conférence de Paris sur le climat, un temps fort également de la lutte pour la biodiversité.

Corina Cretu est Commissaire européenne en charge de la Politique régionale. Cette semaine, ce sera la première fois qu’une personnalité ayant un tel niveau de responsabilité visitera ce chantier. Pour souligner la caractéristique maritime de la NRL, elle visitera en bateau les premiers travaux.

À la veille de conférence de Paris, cela voudra dire une approbation tacite de la Commissaire. C’est pourquoi le document présenté par La Réunion à la conférence COP21 sera illustrée par une photo de Corina Cretu sur un bateau faisant face à un chantier destructeur pour l’environnement.

« On ne peut pas dire que c’est un piège monté par la direction de la Région. Elle y va volontairement et y engage sa responsabilité », a dit avec force Paul Vergès. Le sénateur a rappelé que c’est par bateau qu’arriveront sans doute les millions de tonnes de matériaux de Madagascar nécessaires aux besoins du projet.

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