2e tour de l’élection présidentielle

La Réunion consolide les bases d’une alternative

7 mai 2007

Le 2e tour a confirmé et amplifié l’opposition des votes dans l’Hexagone et en particulier à La Réunion, comme plus largement dans l’outre-mer. Alors que 53% des électeurs en France ont élu Nicolas Sarkozy à la présidence, avec une avance de plus de 2 millions de voix sur Ségolène Royal (47%), La Réunion a confirmé un “vote sanction” de la politique des gouvernements qui se sont succédé depuis 2002, en donnant à l’opposante du candidat libéral une avance de 103.678 voix et un score jamais atteint, chez nous, dans une présidentielle, par un candidat progressiste. Ségolène Royal fait mieux que Mitterrand en 88 et 81.
En France, le “vote sanction” exprimé lors des régionales de 2004, ou encore lors du rejet du traité européen de Valéry Giscard d’Estaing, ne s’est pas confirmé dans ce vote, faute d’une alternative qui lui aurait permis d’exprimer un autre choix.
On mesure mieux dans les résultats de La Réunion - 63,58% des voix pour Ségolène Royal (242.653 voix) et 36,42% pour Nicolas Sarkozy (138.975 voix) - la singularité de la situation politique dans notre île.
Le vote sanction y a été massif : c’est sans doute la première leçon à tirer. Les électeurs ont massivement rejeté une politique sociale dont ils ont commencé à sentir les effets, ou dont ils craignent de nouveaux déploiements. Les responsables de l’UMP-Réunion, qui sont très largement associés à la politique de casse sociale, seront-ils capables d’entendre la sanction ?

Un deuxième enseignement de ce scrutin est que, si la France paraît une fois de plus “coupée en deux”, il n’en va pas de même ici. Nicolas Sarkozy est un des candidats qui s’est engagé à respecter la signature de Matignon, pour une politique contractuelle programmée sur dix ans. S’il est vrai qu’il l’a fait en allant à l’encontre de ses amis de l’UMP réunionnais, celui qui vient d’être élu président aura en face de lui, pour porter les mesures de la “plateforme” de l’Alliance, un large rassemblement dont l’union est de fait confortée par l’appui des candidats des différents partis de gouvernement.
Au-delà de la déception que ressentiront peut-être les électeurs réunionnais de Ségolène Royal, ils ne vivront pas cette déconvenue dans le contexte d’une déchirure politique irrémédiable.
Si le ”vote sanction” a été si large ici, c’est parce qu’il a été rendu possible par l’existence d’une alternative : c’est plus ou moins clairement sur la base de cette alternative que les Réunionnais se sont exprimés. Et il ne s’agit pas ici de la dualité “droite/gauche”, mais d’une alternative susceptible de faire franchir à notre île une nouvelle étape historique.
C’est le but poursuivi par la plateforme de l’Alliance, qui pose les bases d’un développement capable de faire sortir notre île de la politique des transferts sociaux mise en œuvre par les différents gouvernements, de droite comme de gauche.
Le président Sarkozy s’installe dans le “système quinquennal” avec un rapport des forces global de 53% - 47%, qui va trouver sa traduction dans des élections législatives dont les mandats vont accompagner le mandat présidentiel. Une majorité de Français a voulu que s’applique la politique de Nicolas Sarkozy.
Pour les Réunionnais, cela peut se traduire par un large rassemblement, sur la base contractuelle de l’Alliance, avec deux objectifs essentiels : juguler la misère et poser les bases du développement. Ségolène Royal, qui améliore son résultat de plus de 81.000 voix entre le premier et le second tour, a déclaré au sujet de la plateforme que « C’est le seul plan qui appréhende l’avenir ».
C’est donc autour de lui que les progressistes réunionnais peuvent se rassembler pour élire, dans un mois, des députés qui porteront au plus haut des solutions d’avenir pour le pays et pour sa jeunesse.

P. David


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