Face à la crise, tout est à construire — 5 —

La Réunion et la nouvelle organisation du monde

11 décembre 2010, par Manuel Marchal

Un environnement régional totalement nouveau, c’est dans ce contexte que s’est déroulé le 7ème Congrès du PCR. Depuis l’an dernier, l’Union européenne a signé avec plusieurs pays voisins un Accord de partenariat économique intermédiaire. Ce document lance un mouvement vers une ouverture totale de La Réunion à toutes les productions fabriquées dans la région. Comment faire face à cette concurrence ?

Quelques semaines avant le 7ème Congrès du PCR, coup de tonnerre à La Réunion : les riziers tirent la sonnette d’alarme face à la concurrence du riz importé du Cambodge. Dans le cadre de l’initiative européenne "Tout sauf les armes", les produits fabriqués au Cambodge et dans d’autres États ayant un niveau de développement comparable peuvent entrer à La Réunion sans quota, ni droit de douane depuis 2001. Pour le riz et le sucre, les quotas et droits de douane avaient été maintenus huit années supplémentaires, jusqu’au 1er janvier 2009. Mais depuis cette date, les riziers réunionnais prennent le choc, et des travailleurs sont licenciés.
Ce qui se passe pour le riz pourrait se reproduire pour la totalité de notre production. L’an dernier à Maurice, l’Union européenne a signé avec plusieurs pays de notre région un Accord de partenariat économique (APE) intermédiaire. C’est la dernière étape avant la signature d’un APE définitif, qui ouvrira donc la totalité de l’économie de La Réunion aux produits de la région.

Intégration au marché unique mondial

C’est une donnée nouvelle. Jusqu’à présent, l’économie de La Réunion était intégrée à celle de la France, puis à l’Europe. Désormais, les productions réunionnaises seront amenées à faire partie d’un marché unique mondial. Et l’exemple du riz montre que notre économie n’a pas été préparée à cette échéance.
Or, tout comme la démographie et le changement climatique, cette échéance finira par s’imposer, car ce n’est ni La Réunion, ni le gouvernement et ni l’Europe qui définissent les règles du commerce mondial. Elles sont le résultat d’une négociation entre les États membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’est la Commission européenne qui a la responsabilité de négocier pour la totalité des États membres de l’Union européenne. Dans ce cadre, notre population de 800.000 habitants est une région parmi d’autres en Europe, et faire entendre au niveau de l’Europe les intérêts de La Réunion est donc un combat de tous les instants.

Comment sauver l’essentiel ?

Autrement dit, au cours des 30 prochaines années, les Réunionnais devront être capables de réussir l’intégration de 250.000 personnes, de construire des infrastructures capables de protéger la population des effets du changement climatique, et tout cela dans un environnement économique sans précédent. Tout le monde peut constater combien la situation de nos productions a évolué au cours des 30 dernières années. Ce sont des changements encore plus importants qui se préparent. Comment nous adapter ? Comment préserver et créer des emplois dans ces conditions ?
Autant de questions pour lesquelles les réponses se trouvent dans ce qui émergera du grand débat réunionnais appelé par le 7ème Congrès du PCR.

Manuel Marchal


Le Comité Solidarité Chagos La Réunion informe :

Les Chagos sur Réunion Première télé

Sur Réunion Première télé, dimanche 12 décembre à 13 heures, une nouvelle émission, “Grand Sud”, de Jean-Régis Ramsamy, traitera du problème des Chagos, avec un invité, le professeur des Universités André Oraison.


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