États généraux

La Réunion, un atout dans la zone océan Indien

19 juin 2009, par Sophie Périabe

Après avoir rencontré dans la journée les TAAF et le maire de Saint-Pierre, le président, Abdéali Ibrahim Goulamaly, et les rapporteurs de l’atelier n°6 “L’insertion des Départements d’Outre-Mer dans leur environnement régional”, notamment Wilfried Bertile et Gilbert Canabady, ont participé à la réunion publique organisée à l’IFSI de Saint-Pierre. La dizaine de personnes présentes ont pu s’exprimer et échanger autour du thème de la coopération régionale.

Après avoir rappelé le contexte dans lequel ces États Généraux ont vu le jour, Wilfrid Bertile, rapporteur de l’atelier n°6, a souligné que « nous avons déjà rencontré les quelques 140 personnes qui se sont inscrites à cet atelier à Saint-Pierre, Saint-Benoît, Le Port. Aujourd’hui, nous sommes dans une deuxième phase, celle de la rencontre avec le public ». Pour le vice-président de la Région, la faible mobilisation est peut-être due au changement de lieu de cette réunion publique prévue initialement au Conservatoire de Région. Mais les personnes présentes ont été très attentives et sont très soucieuses de l’avenir de La Réunion dans cette zone océan Indien. Car il est une certitude que La Réunion ne peut plus se passer des îles et pays qui l’entourent, et réciproquement.
Des nombreux questionnements sont ressortis des propos de chaque intervenant.

Patrick Hoareau, responsable de la FRCA à Saint-Pierre, a rappelé les différents programmes que la Fédération régionale des coopératives agricoles a mené dans la zone, notamment un programme d’accompagnement de professionnalisation de 5 ans avec des paysans comoriens.
« Lorsque La Réunion investit chez nos amis des pays en développement, les résultats sont tout de suite visibles puisqu’ils sont en attente de notre aide. La Réunion est enviée dans toute la zone. C’est donc presqu’une obligation la coopération régionale ». Autrement dit, les Réunionnais se doivent d’aider ses voisins malgaches, comoriens ou mauriciens. Et souvent, « la population a du mal à le comprendre », déplore Patrick Hoarau. Une des propositions est donc de communiquer davantage et d’expliquer aux Réunionnais pourquoi La Réunion doit aider les pays voisins.

Le problème du commerce régional a aussi été évoqué par Xavier Vant de la DAF de Saint-Pierre. En effet, il existe une crainte du monde agricole concernant les importations dans la zone océan Indien. Pourquoi ne pas mener des projets de sécurité alimentaire, dans le respect de chaque production locale et en favorisant le commerce régional ? L’objectif est de travailler avec les pays avec lesquels on coopère le plus comme Madagascar, Maurice, etc… pour en plus retrouver sur nos étales des carottes d’Australie.

Un chef d’entreprise a également soulevé le manque de coopération avec l’Afrique du Sud. « Aujourd’hui, la barrière de la langue n’existe plus, notamment pour les jeunes. Et comme de nombreux pays dans la zone, l’Afrique du Sud est en manque de formation. Or, ils ne savent pas qu’à La Réunion, nous avons un niveau d’étude européen, qu’il va y avoir un CHU, etc… La Réunion doit se vendre », préconise le chef d’entreprise. Selon lui, La Réunion et les jeunes peuvent apporter leurs compétences aussi dans ce pays. « Aujourd’hui, on passe à côté de beaucoup d’opportunités », déplore-t-il.

Dans le même cheminement, la question de la mobilité a été abordée par un responsable d’antenne de l’ADI. Selon lui, la mobilité se résume aujourd’hui aux pays francophones ou européens ou encore l’Australie, « et on oublie les pays de la zone et notamment l’Afrique du Sud ». Comment envoyer le public de l’ADI dans ces pays, se demande le responsable. « La mobilité dans la zone est trop réglementée ».
Bien sûr, le président et les rapporteurs n’étaient pas présents pour apporter des réponses à tous ces questionnements, mais le débat est lancé. Les rapporteurs seront chargés de faire remonter les interventions et peut-être que des idées, des propositions de la population seront retenues pour faire avancer l’Outre-mer, n’est-ce pas l’objectif de ces Etats Généraux ?

 S.P. 

Outre-mer

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