Assemblée plénière

La Réunion : une grande base de pêche au large

9 octobre 2004

Pourquoi la France, seul pays de l’Union européenne à avoir une région ultramarine dans l’océan Indien, n’affirme-t-elle pas sa place dans la politique européenne de la pêche ? Le président de Région Paul Vergès veut faire de la mer un espace agricole porteur de développement.

Et la pêche ? Hier, Wilfrid Bertile a déploré le peu de place accordée dans le rapport du gouvernement au problème de la pêche dans les eaux de l’océan Indien. Il estime que la place et le rôle des RUP (régions ultrapériphériques) dans ce domaine ne sont pas assez relevés.
Alors que La Réunion respecte les réglementations européennes en quota de capture pour préserver la richesse aquacole, d’autres pays de la zone passent des accords pour augmenter ce quota.
"Toutes les prises les plus importantes sont faites par des pays non riverains de l’océan Indien", poursuit le président Paul Vergès, alors que l’Australie et La Réunion enregistrent un taux de 0,14% des prises.
Au moment où les stocks de poissons du Pacifique et de l’Atlantique sont en zone rouge, tout le monde se tourne vers l’océan Indien, au risque d’effectuer un véritable pillage de ses réserves.

La pertinence de la réflexion

Pourquoi la France, seul pays de l’Union européenne à avoir une région ultra-marine sur cette étendue d’eau, n’affirme-t-elle pas sa place dans la politique européenne de la pêche ? Pourquoi La Réunion ne parviendrait-elle pas à devenir le premier port de pêche, en faisant de la mer un espace agricole porteur de développement ?
"Nous ne sommes pas dans la capacité d’exploiter nos propres ressources", déplore Paul Vergès. Le préfet prend note de la pertinence de la réflexion, mais souligne les problèmes juridiques qui sont soulevés sur ce sujet avec les îles éparses.
Paul Vergès estime que la France peut jouer sur les difficultés de statuts et les zones économiques stratégiques pour faire de La Réunion "une grande base de pêche au large française et européenne, une école de formation des métiers de la mer, pour faire partager son expérience aux pays voisins dans une démarche de co-développement".

5 siècles pour purifier notre air

Dressant le bilan des actions menées par la nouvelle mandature de la Région Réunion, Paul Vergès a accordé une large part de son intervention à la prise de conscience et à l’anticipation générales et urgentes face aux changements climatiques. La ratification, récente et très attendue, du protocole de Kyoto par la Russie, va enfin permettre de généraliser à l’ensemble de la planète, la limitation des émissions de gaz à effet de serre, pour entrer par la suite dans une phase active de diminution de ces émissions.
"Cette mesure sera prise avec retard, alors que les chiffres de la pollution ont déjà dépassé les dernières estimations"
, souligne le président de la Région Réunion. Pour que notre planète retrouve ses composantes naturelles d’avant la période industrielle, il faudra compter cinq siècles. Il faut donc s’attacher dès maintenant à agir en faveur de notre écosystème, même si la fonte des glaces est déjà amorcée.

Estéfany


Prises de parole excessivement longues

Outre l’intervention du préfet à l’ouverture de la session plénière de la Région Réunion, pour présenter le rapport des activités de l’État pour l’année 2003, les élus régionaux ont examiné hier : le projet de Décision modificative numéro 2 pour l’exercice 2004 (voir “Témoignages” d’hier), adoptée à l’unanimité, les modifications en personnel et effectifs de la collectivité, la représentation de la Région au sein d’organismes extérieurs (nomination des élus en charge de cette représentation).
L’harmonisation des compétences Région/Département, également à l’ordre du jour, n’a malheureusement pas entraîné le débat ou les échanges que l’on aurait pu attendre.
Certaines prises de parole excessivement longues et hors sujet sont venues allonger le déroulement de cette assemblée plénière, au plus grand regret de l’ensemble des membres présents.
Enfin, le rapport d’information relatif à la décentralisation a été reconnu comme un outil essentiel par la richesse et l’exhaustivité de son contenu historique et juridique.
Nous reviendrons dans une prochaine édition sur les enjeux et les perspectives de l’harmonisation des compétences entre les collectivités régionale et départementale, adoptée à l’unanimité.


Cinq motions : Haïti, alcoolisme, etc

Cinq motions ont été portées à l’appréciation de la session et feront l’objet de réflexions ultérieures.
D’une part, le PS-Vert a déposé une motion d’urgence pour un soutien rapide à destination des sinistrés haïtiens par la voix de la Croix-Rouge. Tous les élus sont d’accord pour soutenir ce pays victime d’une catastrophe climatique extrême, mais le président a préféré une action de solidarité inscrite dans le long terme (école, dispensaire...), en concertation avec les autorités locales du pays.
Toujours chez les Verts, une motion relative à la révision rapide du SAR (schéma d’aménagement régional) a été enregistrée, bien que le travail ait déjà été amorcé en commission permanente dans ce sens.
Pour sa part, l’Union fait La Réunion (UFR) a présenté trois motions. L’une relative à la mise en place d’un groupe de travail pour lutter contre les effets de l’alcool, - groupe déjà mis en place à la suite de la dernière assemblée plénière régionale et qui s’est par ailleurs réuni deux fois -, une autre relative à la lutte contre la pauvreté, avec la mise en place d’une commission de réflexion régionale et d’une fiscalité internationale. Enfin, l’Union fait La Réunion a mentionné sa volonté de voir la jeunesse réunionnaise accéder à une plus grande liberté de circulation au travers des dispositifs relatifs à la mobilité.


Légèreté du service public

Les Réunionnais qui comptaient sur le journal télévisé du soir pour connaître la teneur de l’assemblée plénière du Conseil régional ont été étonnés hier : un bref sujet, quelques images, un rapide commentaire et c’est tout.
On peut se poser des questions. Voilà la collectivité régionale qui tient sa séance plénière avec à l’ordre du jour des sujets aussi importants que la présentation par le préfet du rapport d’activités des services de l’État, la représentation de la Région au sein d’organismes extérieurs ou l’harmonisation des compétences entre la Région et le Département.
Et pour RFO, tout ceci ne fait l’objet que d’un court sujet. Lorsque l’on compare ce traitement à d’autres titres du journal d’hier qui ont été largement développés, on peut se demander sur quels critères le service public d’information établit sa hiérarchie.


À suivre...

Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur un des points à l’ordre du jour de l’assemblée plénière d’hier : l’harmonisation des compétences entre la Région et le Département.


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