Division partout dans le camp de Nicolas Sarkozy

La série s’allonge

15 février 2011, par Céline Tabou

“Le Journal de l’Ile de La Réunion” avait annoncé la semaine dernière le mécontentement de deux élus à Saint-Paul, puis à Sainte-Suzanne, avec Antonio Grondin. Hier, lundi 14 février, c’est au Tampon que Jean-Bernard Hoarau et Maurice Hoarau « ont dénoncé les choix effectués par Didier Robert dans ces élections cantonales ».

« Le leader incontesté de la droite réunionnaise », surnom de Paulet Payet à Didier Robert, est plus que contesté, il est désavoué. En effet, le président de la Région a été critiqué pour ses choix faits aux prochaines Cantonales. Après des semaines de suspense dans le camp de la droite, Didier Robert a semble-t-il omis de prendre en compte la stratégie politicienne, au profit du copinage. Comme l’avait expliqué Ibrahim Behra, à « la veille des élections cantonales, Didier Robert lance un nouveau mouvement (Réunion en confiance) pour placer ses copains en priorité. Si un homme politique veut s’approprier un parti en faisant fi des choix de ses représentants locaux et nationaux, il n’est pas question pour moi d’accepter ce dictat ».

Au Tampon, Jean-Bernard Hoarau « se félicitait d’avoir obtenu la pré-investiture de l’UMP », notamment parce qu’il est le délégué de la circonscription tamponnaise. Mais Didier Robert se serait rendu à l’Élysée pour lui retirer l’investiture, précise le “Journal de l’lle”, poussant Jean-Bernard Hoarau à réagir à une décision qu’il juge « illogique ». Lors d’une conférence de presse, l’adjoint à la Mairie du Tampon et candidat à la 4ème circonscription de la commune, a déclaré : « Les circonstances du jour, l’opportunisme d’un moment l’ont emporté sur la logique du parti. Sans doute verrons-nous plus tard quel en a été le prix à payer par le bénéficiaire de ce retournement de situation. Une chose est sûre : l’UMP a perdu son âme et sa cohérence dans cette affaire, et sa fédération réunionnaise aura à en analyser les conséquences et à en tirer les conclusions ».

Cette déclaration montre à quel point les « laissés-pour-compte », comme l’écrit le “JIR”, en ont eu assez d’être manipulés. Dans la suite de Jean-Bernard Hoarau, Maurice Hoarau a dénoncé les manœuvres de Didier Robert, qui rappellent celles de Nicolas Sarkozy avec son fils Jean, ou encore Rachida Dati...

« Lors de la désignation des candidats de droite, j’ai été jeté comme un kleenex. Didier Robert m’a simplement expliqué qu’il souhaitait rajeunir son staff. Un comble quand on pense qu’il a placé Paulet Payet sur le fauteuil de maire du Tampon ou qu’il a nommé Jacqueline Farreyrol à son poste de député », s’est indigné Maurice Hoarau. Conscient du mépris de Didier Robert, ce dernier a ajouté : « Didier Robert m’a utilisé pendant deux ans. Aujourd’hui, il est peut-être en haut de la pyramide, mais la roue tourne. En 2014, il devra revenir devant ses électeurs. Ce sera alors pour lui le moment de rendre des comptes ».

En réponse aux choix de Didier Robert, Jean-Bernard Hoarau a décidé de quitter l’UMP et de se présenter sans bannière contre ses anciens camarades au Tampon, de même que Maurice Hoarau, qui a également décidé de s’allier aux opposants de Didier Robert et de Paulet Payet à la mairie.

Les deux hommes se sont alliés pour faire front commun contre Didier Robert et ses "copains". Les électeurs de droite et les responsables de l’UMP Réunion se rendent compte petit à petit des manigances de Didier Robert qui, malgré le soutien qu’il possède à Paris avec Nicolas Sarkozy et Marie-Luce Penchard, ne parvient pas à unir les membres de son propre camp. Où est l’union tant proclamée par le président du Conseil régional ?

Céline Tabou

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