Régionales à Saint-Denis

La stratégie perdante du PS

24 mars 2010, par Céline Tabou

Dans la ville dirigée par le premier secrétaire de la Fédération départementale, le PS a toujours été loin derrière. En 2009, aux Européennes, il était en tête à Saint-Denis, le 21 mars 2010, il était dernier. Pourtant, 6 adjoints de Gilbert Annette étaient sur la liste conduite par Michel Vergoz.

Lors des élections européennes du 7 juin 2009, l’adjointe du maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, est en tête avec plus de 30% dans les neufs cantons de la commune. Ce dimanche, la liste socialiste menée par Michel Vergoz atteint difficilement les 20%, avec 18,25% des voix lors du premier tour, derrière l’Alliance qui recueille 22,69% des voix, et l’UMP Didier Robert avec 24,03%.

Il aura fallu six adjoints de la Mairie de Saint-Denis pour tenter de convaincre les Dionysiens de voter pour eux : Monique Orphé, Ericka Bareigts, Hajasoa Picard, François Javel, Gérard Françoise et Nicole Humblot. Mais ces derniers n’ont pas persuadé leurs concitoyens. Ils récoltent à peine 6.162 des voix, contre 7.662 pour Paul Vergès et l’Alliance au premier tour.

L’effet Ericka Bareigts estompé

Malgré son CV impressionnant : troisième adjointe à la Mairie de Saint-Denis, présidente de la CINOR, membre du CA de la SEMADER, membre du Conseil d’administration de la SODIAC et, entre autres, membre de la Commission projet éducatif global, Ericka Bareigts n’a pas reproduit son score lors des élections européennes de juin 2009.
Elle avait raflé entre 31,57% dans le canton n°12, Centre-ville/Bas de la Rivière, et 48,02% dans le canton n°40, au Chaudron. Ces scores "records" ont démontré une stratégie politique plus efficace. Cette fois-ci, l’échec est rude. Croyant qu’elles allaient de nouveau apporter les voix dionysiennes au parti, Michel Vergoz n’a pas hésité à ajouter cinq autres personnalités politiques de la capitale. Résultat, le PS s’effondre partout à Saint-Denis.

C.T.


La fronde dionysienne au PS

Depuis la défaire cuisante du Parti socialiste aux élections régionales, les militants se posent des questions sur l’entêtement des responsables locaux, qui ne sont pas alliés à l’Alliance pour faire face à la Droite. Mickaël Nativel, conseiller municipal de Saint-Denis et militant PS depuis 1979, a expliqué au journaliste du "JIR" : « C’est un véritable fiasco ! Un score catastrophique, d’autant plus dans une mairie socialiste. Notre Direction a une part non négligeable de responsabilité dans cet échec. On a tiré la sonnette d’alarme depuis des mois. Le groupuscule dirigé par Gilbert Annette, totalement coupé de la base et des réalités, fait la sourde oreille. Ce n’est pas étonnant ».
Le mécontentement est vivace. Les militants socialistes critiquent et tempêtent les dirigeants. Sorti amoindri de ce scrutin régional, avec un résultat moins bon qu’en 2004, les échecs dans trois de ses cinq communes socialistes, et particulièrement Saint-Denis, sont les raisons du ras le bol des militants. Le PS va devoir se réinventer pour ne pas perdre tous ses militants.

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