Élie Hoarau

La valeur sûre

25 mai 2007

La permanence de la rue de Saint-Louis est un des pôles de la campagne d’Elie Hoarau, candidat du PCR pour l’élection législative dans la 4e circonscription, en étroite concertation avec Paul Vergès, candidat dans la 3e. Élie Hoarau y avait rendez-vous hier avec ses équipes...

A 69 ans, Elie Hoarau, engagé en politique depuis la fin des années cinquante, est un des repères de la vie politique à La Réunion : son parcours traverse l’histoire récente de l’île pour en marquer toutes les luttes qui l’ont fait passer de l’état de colonie à nos libertés actuelles. Le tandem qu’il fait avec Paul Vergès a commencé il y a bientôt 40 ans, lorsqu’ils ont été élus ensemble en 1970 au Conseil Général, Élie Hoarau à la Ravine des Cabris et Paul Vergès à Terre-Sainte/Grand Bois.
Élu député une première fois avec Paul Vergès en 1986, ils ont démissionné tous deux l’année suivante pour protester contre le refus du gouvernement de traiter les Réunionnais à égalité avec les autres citoyens. Réélu en 1988 dans la 4e circonscription, il a été emporté en 1993 par la “vague bleue” avant de revenir en 1997 après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Chirac. En 2002, Christophe Payet est, dans la 4e circonscription, l’élu du Rassemblement des progressistes du Sud.
Un nouveau mandat des électeurs du sud, en 2007, serait son 4e mandat de député en 21 ans. Mais il ne s’agit là que de la page la plus récente...

Élie Hoarau est né à Sainte-Suzanne en 1938. Ses parents, originaires de Saint- Pierre, sont fonctionnaires et mutés dans le Nord. Ils meurent tôt et Elie, à l’âge de 10 ans, est élevé par une tante et un oncle de Saint-Pierre. Retour dans le Sud, où l’enfant fait toute sa scolarité primaire, puis jusqu’en 5e dans la grande ville du sud, avant d’aller au lycée public de Saint-Denis.
En 1958, il est à Paris pour faire des études de chimie. Il est le témoin d’une époque agitée : le retour du général De Gaulle, la guerre d’Algérie - à laquelle il n’échappe que grâce au sursis laissé aux étudiants - puis la guerre du Vietnam. Il découvre les milieux étudiants anticolonialistes, qu’il fréquente à la cité universitaire. Aucun des clivages de cette époque de fer ne le trouve indifférent. C’est de Paris qu’il apprend la création du PCR, par le Congrès des 17-18 mai 1959, au Port, et un mot d’ordre en particulier touche en lui une corde sensible : « ...en finir avec les séquelles coloniales » disaient, entre autres, les résolutions finales des congressistes. Sa curiosité est éveillée et il rejoindra le PCR dès son retour dans l’île, à la fin des années soixante, après d’âpres débats qui déchirèrent en deux organisations les étudiants réunionnais de Paris. Élie Hoarau avait rejoint l’Union générale des étudiants créoles de La Réunion (UGECR), mais il quitte bientôt la capitale, malgré le travail qu’il y avait trouvé, depuis 66-67, dans un laboratoire du CNRS.
« Le moment était venu de rentrer » dit-il. Il trouve un PCR « en pleine vitalité mais aussi sous le coup d’une répression coloniale omniprésente ». Élie Hoarau se lance dans la bataille sur tous les fronts, avec l’organisation de jeunesse - le FJAR- et le PCR... « C’était une caricature de régime colonial et le PCR était sur tous les fronts : économique, social, culturel... et sur le front des libertés ».
1969 marque un tournant, avec l’élargissement de la bataille contre la fraude électorale. Des démocrates de tous bords créent l’ADNOE - une association pour le contrôle rigoureux des opérations électorales. Le pouvoir recule et desserre l’étau : Élie Hoarau fait son entrée au Conseil général...avec Paul Vergès. Aux municipales de 1977, à Saint-Pierre, il manque de peu d’être élu... mais il ne l’apprendra qu’en 1983, lorsqu’un puissant mouvement populaire, porté par les changements de 1981, l’élit à la mairie de Saint-Pierre : les employés de la commune lui révèlent alors toutes les arcanes de l’ère Debré en matière de fraude électorale.
Depuis bientôt quarante ans, Elie Hoarau a retrouvé les Saint-Pierrois et a été avec eux de toutes les batailles pour les droits des Réunionnais. Celle qui s’annonce va être décisive : donner au Sud les infrastructures de son développement. Toujours attentif aux mouvements du monde, Elie Hoarau suit passionnément les étapes de la mondialisation des échanges. « Comment tenir compte de cette donnée nouvelle et faire en sorte que La Réunion tire son épingle du jeu ? Comment les solutions proposées pour La Réunion peuvent-elles s’intégrer à l’ensemble ? C’est la responsabilité du politique, et d’une façon générale de tous les citoyens, d’apporter des réponses qui répondent à la fois aux besoins immédiats et à la nécessité de solutions durables », conclut Elie Hoarau.

P. David


Les équipes du candidat

Deux réunions de quartiers sont organisées chaque jour, dans les communes de la circonscription, suivies d’une réunion publique chaque soir vers 18h30 : jeudi soir, Elie Hoarau était à Terre Sainte, il sera ce soir à la Petite Ile. Samedi-dimanche, c’est Saint-Joseph et Sainte-Rose au programme.
Les équipes sont à pied d’œuvre dès le matin : Lamandi dit “Colonel”, Michel et Thierry, Tchico et Josiane. Nathalie veille à l’organisation, prend les rendez-vous... Des équipes de Saint-Philippe, Sainte-Rose et Saint-Joseph passent régler des détails matériels.
Jean-Pierre est la cheville ouvrière ; on entend crier son nom plusieurs fois par heure, quel que soit le problème à régler : il est là et il connaît toujours quelqu’un “pou donn la main” si lui ne peut pas intervenir directement. A son retour d’émigration, il a mis ses pas dans ceux d’Elie Hoarau depuis une douzaine d’années et dans cette campagne, il supervise la préparation des réunions de quartiers à Saint-Pierre. A raison de deux par jour, c’est une suite ininterrompue de petits problèmes très concrets à résoudre à chaque fois.
Il y a encore Jean-Fred, Guylène et “Doudou”, fidèle parmi les fidèles ; quand Doudou est quelque part, Elie Hoarau n’est jamais très loin. Et c’est vérifié ; le candidat arrive d’une réunion à Bois d’Olive. Il va passer l’après-midi en rendez-vous. Chaque campagne électorale est aussi l’occasion de rencontres politiques, de nouveaux contacts et d’échanges d’informations.


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