Aujourd’hui sur plus de 40.000 espèces suivies par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) regroupant plus de 10.000 scientifiques dans le monde entier, plus de 16.000 espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. La perte de la biodiversité s’accélère.

230 espèces endémiques

Notre île était à l’origine un monde sans vie. Peu à peu se sont installées une faune et une flore issues de différentes régions proches ou lointaines. 230 espèces végétales strictement endémiques sont actuellement recensées, dont la moitié est menacée. À La Réunion, au 19ème siècle, la déforestation pour la plantation de canne à sucre, puis plus récemment le développement des infrastructures et l’urbanisation due à l’expansion démographique ont détruit près des deux tiers des écosystèmes naturels. Or la biodiversité joue un rôle prépondérant dans le bien être humain, notamment à travers son impact sur la santé et la fourniture de matières premières.

Notre île doit être une référence

Les activités humaines entraînent souvent des pertes irréversibles en termes de diversité de vies sur Terre, pertes qui ont été plus rapides au cours des 50 dernières années qu’à n’importe quelle période de l’Histoire humaine. Les trois quarts de la diversité génétique des plantes cultivées ont disparu, et aujourd’hui, seules 12 espèces végétales et 14 espèces animales assurent l’essentiel de l’aimantation du monde. Le modèle de développement mondial actuel a montré des limites. Face à l’augmentation de la population, aux impacts de la mondialisation des échanges, notre île doit être une référence. Elle est aujourd’hui un condensé du monde par sa richesse naturelle et culturelle, et nous pouvons devenir un exemple pour l’humanité en matière de développement.

500.000 arbres au Port

C’est pourquoi, dans les semaines qui suivirent le 21 mars 1971, la commune du Port venait de reconquérir sa municipalité démocratique. Paul Vergès et l’équipe d’élus qui l’entouraient élaboraient déjà la charte de développement urbain de la commune, charte qui allait tracer les grandes orientations d’aménagement pour les décennies à venir... Parmi elles, la végétalisation de la ville. Le défi était lancé, il allait être tenu. Au total, ce sont 500.000 arbres qui auront été plantés sur le territoire de la cité maritime. Une entreprise gigantesque, un combat permanent aussi pour faire prospérer toutes ces plantations.

550.000 arbres le long de la route des Tamarins

Aujourd’hui, 550.000 : c’est également le nombre d’arbres qui vont être plantés le long de la trentaine de kilomètres de la route des Tamarins. Ils viendront contribuer à la bonne tenue des pentes, et constituer les aménagements paysagers pour que la nouvelle route s’insère harmonieusement sur les pentes de Saint-Paul à l’Etang-Salé. Ici aussi on retrouve ce souci environnemental, dont le terme ultime est de revégétaliser l’île entière. 500.000 arbres au Port et 550.000 arbres sur la route des Tamarins : Paul Vergès est bien l’homme au million d’arbres.

Risham Badroudine