Conseil général

Large rassemblement pour une alternative au redécoupage des cantons

13 décembre 2013

Seuls 4 conseillers généraux socialistes se sont détachés de l’unanimité contre le projet présenté par le gouvernement. Les conseillers généraux souhaitent un redécoupage qui ne soit pas imposé sans concertation préalable, et prenant en compte la représentativité des petites communes.

Bruno Mamindy-Pajany, Olivier Rivière, Stéphane Fouassin, Daniel Gonthier, Bachil Valy et Jean-Claude Lacouture se sont tenus debout face au représentant de l’État durant toute son intervention. Ils ont ainsi protesté contre un projet de réforme qui risque de faire disparaître les représentants des communes rurales au Conseil général.
(photo M.M.)

Le Conseil général tenait une assemblée plénière extraordinaire pour débattre d’un avis sur le projet de redécoupage des cantons proposé par le gouvernement. Ce dernier souhaite que 25 cantons se substituent aux 49, avec l’élection dans chaque canton de deux conseillers départementaux : une femme et un homme. Prévue en début de semaine, l’assemblée était reportée à hier pour cause d’indisponibilité du préfet. C’est finalement Xavier Brunetière, secrétaire général de la Préfecture, qui représentait l’État, excusant l’absence du préfet Jean-Luc Marx pour raison de santé.

Xavier Brunetière a décrit la réforme proposée. Elle permet de réduire les inégalités de représentation. Le canton le moins peuplé serait de 25.000 habitants, et plus grand de 38.000, alors que le rapport actuel est de 1 à 5 entre les deux extrêmes. Le mode d’élection garantit aussi la parité.

Pendant toute la présence du fonctionnaire, 6 élus se sont tenus debout, tous représentants de petites communes : Bruno Mamindy-Pajany, Olivier Rivière, Stéphane Fouassin, Daniel Gonthier, Bachil Valy et Jean-Claude Lacouture. Ils protestaient ainsi contre la fin de la représentativité des petites communes que prévoit cette réforme.

Recul de la décentralisation

Après cet exposé, la quasi-totalité des interventions ont plaidé pour une alternative. Nassimah Dindar a constaté que les conseillers généraux n’ont pas été consultés préalablement. Quant à la parité, elle s’étonne que les députés qui votent la loi ne commencent pas par se l’appliquer. De plus, la forme choisie pose question : ce n’est pas avec un homme et une femme sur un même territoire que l’on applique la parité, dit en substance la présidente du Conseil général.

Bruno Mamindy Pajany a déploré une perte de proximité pour une collectivité chargée de l’action sociale, avec notamment un canton couvrant les communes de Saint-Philippe, Sainte-Rose et une partie de Saint-Benoît.

Emmanuel Hoarau, pourtant élu socialiste, s’interroge sur un redécoupage à géométrie variable, associant le centre-ville de Saint-Denis à La Montagne. Éric Fruteau constate que les cantons ne suivent ni les limites des circonscriptions, ni celles des bureaux de vote. Pierre Vergès plaide pour une alternative. Il relativise l’argument démographique. En France, la répartition actuelle est de 1 conseiller pour 16.000 habitants. À La Réunion, ce sera un conseiller pour au moins 23.000.

La quasi-totalité des interventions déplorent un recul de la décentralisation, et des arrières pensées électoralistes.

Seuls Gérard Françoise, Philippe Leconstant et Jean-Jacques Vlody prennent la parole pour défendre le projet. Le candidat aux municipales du Tampon est le plus passionné dans ses interventions.

À la fin du débat, les élus ont mis au vote un avis. 27 sont pour une alternative, et 4 souhaitent l’application du projet. Les 4 sont tous des membres du PS.

Manifestement, c’est le souhait d’une alternative qui rassemble les conseillers généraux.

M.M.

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus