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Le projet socialiste pour La Réunion et...
12 décembre 2006
La campagne présidentielle est sur les rails. La fédération locale du PS racole à la sortie des écoles en distribuant son livret d’une dizaine de pages où sont condensées les orientations du parti pour La Réunion. Pour une ambition sur 10 ans, le fascicule est bien maigre. Généraliste et globalisant à souhait, il se lit vite. Mais là où la fédération se mouille, c’est en parlant de la langue créole. Là où elle pêche, c’est en se référant à son bilinguisme (!). Là où elle coule, c’est en occultant son apprentissage. Fallait faire comme tous les autres partis : ne pas en parler.
Quatre volontaires du PS ont affronté avec courage l’ardent soleil de 15 heures 30, la semaine dernière, pour distribuer à la sortie des maternelles, sans plus de propagande, le dit projet socialiste pour La Réunion. Couleurs, illustrations, petit mot de François Hollande pour les “outre-mers” et extrait du discours d’investiture de Ségolène Royal pour clore le propos... les moyens sont là.
La langue créole : ce n’est pas vendeur
Emploi, aménagement, éducation, logement... le propos est documenté, chiffres statistiques et études à l’appui, mais les préconisations restent généralistes. Pour parvenir à réduire le chômage de moitié d’ici 10 ans, le PS table simplement sur une augmentation des crédits. Réunionnaises, Réunionnais, dormez donc tranquilles. Si Ségolène Royal accède aux hautes responsabilités d’Etat, c’est Jackpot pour La Réunion. Les 2.000 milliards de dettes de la France ne seront plus un problème et le fait que nous soyons actuellement au maximum des financements de l’Europe non plus... la boîte de Pandor s’ouvrira. Mais passons, nous n’en sommes qu’au début des promesses. Ceci étant, il faut accorder que la fédération se distingue en faisant référence à la langue créole, car il est vrai qu’en période électorale, c’est un sujet peu vendeur que bien des partis s’épargnent. Dans son chapitre Education, il estime nécessaire de « rendre obligatoire la formation des maîtres à l’IUFM pour l’accueil des enfants créolophones » et ce, pour stopper « le processus de l’illettrisme ». Une étincelle jaillit. Le PS osera-t-il revendiquer l’application systématique de la loi Deixonne (dont l’extension à La Réunion en 2000 à permis au créole réunionnais de trouver une place légitime dans l’Académie) et affirmer que pour lutter contre ce qui est qualifié de fléau à La Réunion par nombre de débatteurs, à savoir l’illettrisme, l’on a besoin de s’appuyer sur l’apprentissage de la langue maternelle dès le plus jeune âge ? Non. Il n’ira pas plus loin. Et l’on comprend, en lisant avec perplexité sa référence au « bilinguisme de la langue créole », que les phénomènes d’inter-langue et de diglossie, qui entravent l’apprentissage serein de nos bambins, le dépassent. Quand même, le « bilinguisme de la langue créole »... c’est à Paris que le projet a été écrit ???
Apprendre l’anglais, respecter le créole
C’est finalement dans 5 mesures d’utilisation de l’article 73 de la Constitution (qui permettra des adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières des DOM) que la fédération PS met carrément les pieds dans le plat, et c’est bien connu, carri an luil na bon pé la Rényon ! D’accord pour que « la bonne maîtrise du français, notre langue nationale » reste prioritaire, comme le mentionne encore cette année le projet académique. Mais quid du créole réunionnais ? Pour le PS, qui juge nécessaire de réorienter l’enseignement des langues, il a droit au « respect » et « doit être affirmé dans les relations publiques et sociales ». Si Mme Payet se rend à la Sécurité sociale, sous la mandature PS, son interlocutrice lui parlera naturellement en créole car c’est une consigne gouvernementale qui a fait l’objet d’une adaptation législative. C’est si simple ! Par contre, l’anglais, langue internationale, « sera enseignée dès la grande section/maternelle dans l’optique d’une maîtrise correcte de l’oral à l’issue de l’enseignement secondaire obligatoire ». Qu’importe si le marmay, maille français/créole dès tout petit, on rajoute l’anglais en mettant sous le tapis le problème, et ça passera bien comme ça. L’anglais, langue de l’intégration et de l’avenir, pour les enfants qui parviendront dans ce contexte à poursuivre des études. L’enseignement du créole, on préfère botter en touche, même si les textes législatifs l’appui au titre d’un enrichissement culturel européen.
« Contre le risque de communautarisme »...
Par contre, et là la fédération innove, elle envisage dès la 6ème « la généralisation d’une grande langue régionale » citant le Mandarin, l’hindi, le tamoul, l’arabe ou le malgache... qui « permettra l’ouverture culturelle ». Quand on sait que le créole n’est qu’une langue optionnelle au même titre que le latin, si ce n’est que 3 latinistes auront droit à un professeur, alors que dans notre Académie, 7 élèves intéressés par le créole réunionnais ne suffisent pas à ouvrir une classe. Quand on sait que les plus éminents (socio-)linguistes, chercheurs nous disent qu’il faut valoriser l’apprentissage de notre langue maternelle pour permettre l’épanouissement de nos enfants et leur faciliter l’acquisition des autres langues... Que dire ? Que dire quand le PS propose encore de « lutter contre le risque de communautarisme » en échangeant des jours fériés du calendrier actuel pour un jour férié musulman, un tamoul et un autre chinois, si ce n’est que son champ de tir est large et occulte un jour férié malgache, un comorien...? Quand la langue est folklore et que le programme se veut populaire, l’enrayement de l’illettrisme n’est pas pour demain.
Stéphanie Longeras
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