George Pau-Langevin présente le Pacte de responsabilité Outre-mer

Le CESER critique la politique du gouvernement

21 juin 2014, par Manuel Marchal

L’université était la première étape du séjour réunionnais de la ministre des Outre-mer ce vendredi 20 juin 2014. George Pau-Langevin avait rendez-vous avec le Conseil économique social et environnemental régional. Les membres de cette instance ont fait part de leurs critiques au sujet de la politique menée par Paris à La Réunion. La déclinaison outre-mer du Pacte de responsabilité n’a donc pas été accueillie très favorablement.

Après le mot de bienvenue de Mohamed Rochdi, président de l’Université, Jean-Raymond Mondon, président du CESER a présenté l’institution qui se fixe comme but de « répondre aux nombreux défis auxquels est confrontée La Réunion. Elle a pour fonction de donner des avis sur lesquels les élus peuvent s’appuyer pour décider. Jean-Raymond Mondon a ponctué son intervention de la remise d’une clé USB à la ministre, contenant les plus récents rapports et avis du CESER. Il a également constaté que le manque d’accès aux statistiques rendait bien difficile toute évaluation des politiques publiques.

George Pau Langevin a commencé son propos en disant que « les outre-mer ne sont pas simplement des problèmes mais des richesses pour la République », notamment en terme de zones économiques exclusives.
Cela n’empêche pas des difficultés graves, « ici la préoccupation majeure est le taux de chômage ».

Encore plus d’exonérations

La ministre a enchaîné sur le bilan de l’action du gouvernement au cours de ces deux dernières années, saluant l’action de son prédécesseur Victorin Lurel. Un bilan que la ministre estime positif et auquel elle associe les députés PS de La Réunion car tous sont cités dans différentes actions.

Elle a ensuite décliné le Pacte de responsabilité pour l’Outre-mer.
La ministre évoque la concurrence avec les pays de la zone. Le gouvernement mise sur la baisse du coût du travail, c’est le sens du crédit d’impôt compétitivité emploi qui sera dans notre île à 9%, soit 50% plus élevé qu’en France. George Pau Langevin confirme également la baisse des cotisations familiales, la suppression des « charges sociales » pour les salaires payés au SMIC. Le total de ces mesures est un coup de pouce de 400 millions d’euros aux entreprises d’Outre-mer.

Des décisions aggravant la situation

Dans les échanges, toutes les interventions des membres du CESER soulignaient des manques ou des défauts à corriger au niveau de la politique menée par le gouvernement. Ainsi la remise en cause des aides au photovoltaïque ont coûté de nombreux emplois et contreviennent à l’objectif affiché de la transition énergétique. Il faut stabiliser pour redonner la confiance a rappelé en substance Ibrahim Lala de l’Ordre des Experts comptables. Ibrahim Patel, président de la CCIR, dénonce la réforme de l’apprentissage. Selon lui, elle obligera la CCIR à diminuer de 400 le nombre d’apprentis formés par an, avec la perspective du licenciement de formateurs.

Le suivi du CICE est montré du doigt : comment faire là où n’existe pas de Comité d’entreprise, soit dans la plupart des cas à La Réunion. Jean-Pierre Rivière (CFDT) a également dénoncé l’attitude des gouvernements qui se succèdent et dont leurs membres refusent de prévoir une rencontre avec les syndicats lors de leur visite à La Réunion. Christian Picard (FSU) a demandé un report de la réforme des rythmes scolaires étant données les difficultés d’application à La Réunion.

Même le CIRAD s’est joint aux critiques, déplorant la difficulté pour ses chercheurs de bénéficier de bourses de thèse.

En réponse à ces interrogations, la ministre a défendu les mesures du gouvernement. Elle a annoncé la préparation d’une feuille de route s’appuyant sur deux volets : le développement économique et l’emploi.

Manuel Marchal

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