Seulement 15 postes d’enseignant pour La Réunion

Le changement commence mal

21 juin 2012, par Manuel Marchal

C’était hier que devait avoir lieu le premier acte concret du changement. Force est de constater que nos besoins spécifiques n’ont pas été pris en compte. 15 postes, c’est une dotation ridicule, qui est loin de couvrir tout ce que le gouvernement UMP avait supprimé pour la rentrée 2012. À La Réunion, 6 députés se vantent de faire partie de la majorité présidentielle. À quoi servent-ils ?

Trois jours après les élections s’est réuni un Comité technique paritaire au ministère de l’Éducation nationale. Sa tâche était d’annoncer la répartition de 1.000 postes supplémentaires de professeurs des écoles que le gouvernement a décidé de créer en urgence pour cette rentrée.
Dans notre île bien plus qu’ailleurs s’est manifestée une volonté de changement très forte lors des élections. À la présidentielle, notre île a apporté 15% de la majorité de François Hollande, aux législatives, aucun député UMP n’a été élu. Ces votes traduisent une attente, et une première réponse allait être apportée hier.
Mais c’est la stupéfaction : sur 1.000 postes sur toute la République, seulement 15 ont été attribués à La Réunion, soit 1,5% du total. C’est une goutte d’eau dans un océan de besoins, lorsque l’on connaît les indicateurs dramatiques de notre pays. Partout, dans tous les quartiers, c’est l’urgence sociale.
D’autres académies sont bien mieux dotées, alors qu’elles n’ont pourtant pas les mêmes maux que nous. À noter que les 5 DOM ont obtenu 50 postes, 5% de la dotation, soit moins qu’une académie comme Bordeaux, alors qu’il est difficile de penser qu’une académie moyenne en France a autant de besoins que l’ensemble des DOM.
Cette annonce a provoqué de vives réactions dans notre île. Une manifestation a protesté hier devant le Rectorat, avec une délégation du PCR conduite par Gélita Hoarau aux côtés des syndicats.
Elle amène à s’interroger sur l’intérêt pour notre île d’avoir 6 députés sur 7 se disant de la majorité présidentielle pour un si piètre résultat. Pourquoi autant pour si peu ?
Et la question est encore plus vraie lorsque l’on prend connaissance de la réaction d’une de ces députées, Ericka Bareigts. Elle affirme qu’il s’agit d’« un effort conséquent », un « premier signe de changement » en attendant « un plan d’urgence ».
La répartition d’hier permet d’ores et déjà d’apporter une indication sur les moyens alloués au rattrapage : ni plus ni moins que notre poids démographique dans la population de la République, soit à peine 1%.
Autrement dit, si cette proportion se vérifie pour la répartition des emplois d’avenir, alors ils ne concerneront qu’environ 2.000 jeunes pour la prochaine législature, sur un total de 150.000. 2.000, c’est à peine le quart du nombre de jeunes qui arrivent chaque année dans la population active, et ce coup de pouce ne durera qu’un an.
Il est donc dès à présent très urgent que les nouveaux députés se mettent au travail pour faire entendre les intérêts de notre pays. Car ces 15 postes sont de bien mauvaise augure pour le changement.

M.M.

Répartition des postes selon le ministère

Lorsque l’on ajoute Paris, 20% des postes sont attribués à la région parisienne. La Réunion en obtient 1,5%, Mayotte 1%, la Guadeloupe et la Martinique 0,5% chacun. À peine mieux lotie, la Guyane avec 20 postes, soit 2%.

1 Versailles 100
2 Creteil 80
3 Aix-Marseille 65
4 Bordeaux 65
5 Grenoble 65
19 Guyane 15
19 La Reunion 15
28 Mayotte 10
29 Corse 5
29 Guadeloupe 5
29 Martinique 5
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