Le collectif pour le développement de la microrégion SUD - 2 -

24 novembre 2006

Plusieurs personnes se sont rassemblées pour travailler à construire des propositions pour le Sud de l’ïle qui a tant besoin d’un programme de développement... “Témoignages” leur donne la parole.

L’ensemble des élus dans une obligation de responsabilité doit former un front commun face à l’état pour solutionner définitivement la liaison littorale. Nous devons savoir dépasser nos clivages politiques lorsqu’il s’agit d’orienter des actions pour les générations futures. Cette pétition c’est de la tergiversation et donc une perte de temps.
Cette agression politique confond les compétences et les responsabilités de chacun. Il est irresponsable de demander à la Région de suppléer à l’Etat et selon quel droit et pour quel usage ?
Devant la complexité des problèmes que nos élus ont à régler, chacun doit assumer ses compétences et nous sauverons ainsi La Réunion.
Mais en ce qui concerne le Sud, la nouvelle liaison Saint-Denis/Possession doit s’intégrer dans le cadre d’une vision globale de développement de La Réunion en cohérence avec les compétences et les responsabilités de chacun. En ce sens, cette route du littoral qui coûte cher a toujours été de la compétence de l’Etat, cela revient donc à l’Etat d’assumer le financement du nouveau tracé. La Région doit alors rester dans ses compétences afin de continuer de concourir à ses engagements dans le Sud tel que la déviation de Grand-Bois, la rocade du Tampon, la RN3, la sécurisation de la route de Cilaos, la voie pénétrante de Saint-Joseph, l’extension du tram-train vers le Sud.
De plus, cette nouvelle liaison ne doit pas s’isoler du développement du sud. Ainsi, cette nouvelle liaison doit s’accompagner d’un rééquilibrage infrastructurel et économique des microrégions en adéquation à un schéma de cohérence global. Car dans le cas contraire d’une telle démarche, la nouvelle liaison Saint-Denis - La Possession accentuera de développement macrocéphale de St Denis. Pour rompre avec ce schéma d’hypertrophie de la capitale et pour éviter les effets d’étranglement de goulot à l’entrée de St Denis, nous préconisons de redistribuer les forces économiques, administratives, sociales, sanitaires à l’ensemble des microrégions et cesser de privilégier les rapports avec le Nord.

Nous disons que le mode financement futur ne doit pas gager le développement du Sud, car il ne contribue en rien à son développement. Et demandons à l’état de s’engager dans toute sa responsabilité dans ce financement afin que la région Réunion et l’Europe puissent consacrer davantage d’efforts financiers pour les priorités du Sud (même s’il est vrai que la Région s’engage beaucoup au bénéfice du Grand Sud). Car si la réalisation de cette nouvelle liaison est nécessaire, les projets routiers du sud n’en sont pas moins. Nous souhaiterions donc signifier que la route de la corniche n’est pas la priorité de toutes les priorités. De plus cet axe n’est pas comme l’on pourrait le croire le centre névralgique de La Réunion et est souvent loin des préoccupations quotidiennes de la majeure partie de la population, en effet :

- 75 % des marchandises stockés sur les quais du port sont distribué vers l’axe ouest/Sud, d’autant que la majeure partie de la population soit 38% résident dans le Sud, et lorsqu’un sudiste veut rejoindre le Nord bien souvent, il emprunte la RN3 et la RN2.

- Nous avons 30.000 usagers qui empruntent quotidiennement cette liaison face à 320.000 autres usagers de la route qui ne sont pas concernés au quotidien par la route du littoral.

Beaucoup d’incompréhensions

Nous ne comprenons pas que le Gouvernement tarde à régulariser cette anomalie dans le schéma des déplacements, puisque le choix de l’itinéraire est réglé et que la Région a fait un pas au-delà de ses responsabilités. D’ailleurs nous ne comprenons pas également les déclarations de certains élus qui apparaissent comme des retardements au règlement définitif de cette liaison. Ces derniers devraient davantage profiter de leurs appartenances à la majorité gouvernementale pour boucler ce dossier.
Car, lorsque les membres du gouvernement sont en visite à La Réunion, ils viennent chez eux dans leurs communes. Ils sont donc les mieux placés pour juguler les obstacles à la résolution de ce dossier qui semble s’enliser devant le désagrégement politique. Leur solidarité avec le gouvernement nous incite à se demander s’ils ne sont pas aiguillonnés par Paris pour créer des déviances afin de tromper la population et s’ils ne sont pas les portes paroles du gouvernement pour ne pas régler le problème ?

En tous les cas, nous avons l’impression que les maires du Sud manquent d’imagination pour indiquer au gouvernement des solutions de financement. Ce même gouvernement qui semble signifier qu’il n y a pas d’argent.
À ce manque d’imagination nous proposerons ici 3 possibilités :

1°) Le gouvernement vient de faire bénéficier 1milliard aux contribuables nationaux et aux entreprises dans le cadre de la défiscalisation. Nous proposons donc ne faudrait-il pas mieux utiliser cette manne financière qui coûte à l’Etat pour le financement de la Route du littoral. Nous avons ainsi dans la balance d’un côté la nécessité de sauver des vies et de l’autre soulager les impôts des contribuables. Le choix est vite fait.

2°) Les primes aux jeux de la loterie nationale hors casino rapportent près de 200 millions euros par an. L’Etat en ponctionne 50 % s’agissant des primes des joueurs réunionnais, nous disons à l’Etat de prendre cet argent (soit près de 100 millions de francs) pendant 10 ans pour financer la route du littoral. En ce sens, le gouvernement restitue cet argent des jeux par une redistribution pour le développement de La Réunion.

3°) Chaque fonctionnaire se voit prélever d’une contribution solidarité depuis 1989 dans un élan de solidarité national. Ainsi, l’Etat ponctionne sur chaque fonctionnaire de La Réunion 0,1% de prélèvement, nous demandons à l’Etat d’utiliser ces prélèvements sur les fonctionnaires de La Réunion au profit d’une œuvre collective Réunionnaise.

Des solutions existent donc, mais il faut avoir réellement la volonté de se donner les moyens.

Nous souhaitons demander aux élus du Sud de sortir de leur immobilisme qui fait que nous faisons du sur place et de cesser de tourner le dos à l’avenir car faut-il rappeler qu’il ne peut y avoir de développement de La Réunion sans le développement du Sud. Un rééquilibrage spatial peut au contraire être un effet de levier à l’essor général de La Réunion. La politique de développement qui est assignée au Sud doit être conditionnée par un regard vers l’avenir qui projettent les données suivantes :

- 130.000 résidents supplémentaires soit 47.000 actifs à ajouter aux 48 600 chômeurs actuel dans le Sud d’ici 2020 (soit 342.500) ;

- A l’horizon de 2020 le sud hébergerait 58.000 personnes âgées d’au moins de 60 ans dont 16.500 dépasseraient même les 75 ans ;

- un flux de circulation en terme de déplacement accélérer de part le nombre supplémentaire de voitures d’ici 2020 ;

Devant ces données essentielles une attitude de la posture de l’autruche serait irresponsable.

Devant les défis à relever, le SUD disposent d’atouts, la zone de Pierrefonds, sa réserve agricole (Moitié des terres agricoles totale), son attractivité touristique, son environnement,ses paysages, son authenticité, son cadre de vie, sa jeunesse...Cela doit inviter les élus du Sud à transcender leur limite clanique dans une volonté d’unité pour épouser un avenir durable en fédérant aux projets mettant en situation de réussite La Réunion.

Le porte-parole du Collectif,
Krishna Damour


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus