Spéciale élections législatives - 1er tour

« Le combat continu »

Les résultats du côté du QG d’Alain Armand

11 juin 2007

Déçus forcément mais aussi surpris étaient hier au soir la cinquantaine de militants du MRA rassemblés chez Georgette, ruelle Pavé. Déçus de leur quatrième position et surpris car sur le terrain, tout au long de la campagne, la population n’a eu de cesse de manifester spontanément son opposition à la réélection de René-Paul Victoria, dont l’action ou l’inaction politique a été vivement critiqué. Peut-être leur a-t-on dit ce qu’il voulait entendre ? A moins que la vague bleue ne se soit abattue sur la capitale ? A moins encore qu’il s’agisse d’une municipalisation du scrutin ?

Quelles que puissent être les raisons, c’est avec la même sérénité qui l’a animé durant la journée d’hier, qu’Alain Armand est venu rejoindre vers 20 heures 30 ses militants et qu’il a su, avec force et vérité, remonter le moral des troupes, tout en précisant qu’il faudra analyser les résultats à tête reposée pour ne pas céder aux réactions à chaud qui ne sont pas des plus fertiles.

« Être suffisamment grand pour appeler à voter Gilbert Annette »

« Les amis, nou lé bien dan la viktoir, nou doi ét bien osi dan la défèt », a-t-il invité. « C’est le jeu politique. Je suis le premier déçu, le premier surpris mais trois choses sont importantes : 1, nou pé ét kontan, fièr du travay la été fourni, sé pa nout travay lé an koz, i fo shérshé ayèr ; 2, le combat continu, il n’est pas question pour moi de lacher le bras ; 3, il faut savoir travailler sur le terrain différemment pour les municipales. » En présence des militants de longue date et de ceux pour qui ces Législatives représentaient une première bataille, il a tenu à adresser « un grand merci à tout le monde car tout le monde à bien travaillé. » L’expérience faisant foi, il a également souligné qu’en politique, le travail engagé aussi bon soit-il ne s’accompagne pas forcément du résultat espéré. Soit.
Quelle va dès lors être la position du MRA pour le second tour ?, interroge son leader. « Ce qui est sûr, c’est que nous ne sommes pas en mesure de jouer l’arbitre. Notre position est claire : nous n’avons guère le choix, nous sommes des gens de gauche et de progrès, notre adversaire est la droite, il faut donc être suffisamment grand pour appeler à voter Gilbert Annette. On ne dit pas que l’on va battre le terrain pour lui mais c’est une question de logique. Il ne faut pas être animé de rancoeur. Il faut appeler à voter Gilbert Annette en prenant notre mal en patience. Nous sommes un parti réunionnais local, nous n’avons pas les moyens des autres, pas l’image d’un grand parti. Aujourd’hui nous avons affronté l’UMP et le PS, nous n’avons pas choisi la voix la plus facile, c’est un choix fort et c’est là que la famille doit être soudée (...) Nous, nous avons d’autres valeurs qu’il ne faut pas lâcher. Il faut que nous restions unis. »

« Ansanm nou sa kontinié »

Et sa suppléante de noter à son tour que « s’il faut recommencer, nou sa rokomansé. Ma maman m’a toujours dit qu’il n’est jamais bon de dérouler le tapis rouge devant les gens, ça en fait des enfants gâtés, et bien nous, nous n’avons pas eu de tapis rouge et c’est ce qui va forz anou. Mi kroi an nou. Nout tout la bien travayé, nou tout la mouy nout somiz. Ansanm nou sa kontinié. » Alain Zaneguy a quant à lui rappelé que « le changement est notre motivation. Mais les électeurs ont préféré miser sur l’assurance de la politique municipale (...) C’est un vote d’assurance et nous de changement », a-t-il assuré. Et cette défaite d’aujourd’hui n’est pas une fin car « jamais une élection ne ressemble à une autre. » Et c’est finalement sous les applaudissements en faveur de celui qui a engagé une bataille difficile, et qui n’est pas terminé, Alain Armand, que les militants ont retrouvé l’énergie de continuer, d’aller vers de nouveaux enjeux : les municipales. Et pour terminer avec un peu de philosophie, citant un proverbe bouddhiste de circonstance (même si aucun bouddhiste n’étant présent ce soir-là), le leader du MRA a noter que : « En présence d’une grande déception, nous ne savons si c’est la fin d’une histoire, cela peut être précisément le début d’une grande aventure. »

Stéphanie Longeras


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